Carnet de voyage

Turquie

12 étapes
23 commentaires
Découverte totale de ce pays, méconnu et dont les images en France sont souvent négatives. Très belles surprises à tout niveau, à découvrir de long en large !
Du 25 avril au 4 juillet 2021
71 jours
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KM
9636
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Cette fois passage de frontière idéal, même pas un regard sur l'intérieur où un... qu'avez-vous à déclarer ? J'ai même checker du poing avec le douanier. Easy ! Rapidement le paysage change, les routes saugrenues de Bulgarie deviennent des 2x2 voies bordées de faux flics en carton, les maisons branlantes deviennent des petits immeubles aux toits finis, ça paraît propre... Au loin des buildings, tout plein de building, un nuage plutôt opaque, pas de doute, nous approchons d'Istanbul...


C'est dur de s'arrêter au stop en Turquie !

Istanbul... Accrochez-vous ! ville entre 2 continents... ouais et alors ? grande ville touristique... ouais et alors ? plus peuplée que la Norvège, ou la Suède, ou la Suisse, ou la Grèce, ou la Bolivie, ou la Belgique, ou le Portugal, ou... ah ouais ! Paris est 6 fois plus petit et Istanbul c'est 1/4 de la population française... ah ouais quand même ! En période de Covid, nous n'avons pas vu les interminables bouchons dont nous ont parlé les habitants, mais des infrastructures routières hors normes, un maillage varié de transports en commun (bus, rer, métro, bateaux). La culture du vélo ou du 2 roues n'a pas l'air des plus évoluées, ce qui doit renforcer la problématique de la circulation. Un mélange harmonieux de vieux, de moderne.

Faux flics en carton
un pont Bosphore
Des échangeurs de ouf...
Istanbul s'étale, s'étale, s'étale sur le continent européen et asiatique de chaque côté du Bosphore

Le contraste est saisissant. Mais dans cette modernité, certains métiers d'un autre temps persistent, comme ces nombreuses personnes qui triment en tirant des carrioles qu'ils remplissent de cartons, bois, plastique, en s'arrêtant à chaque poubelle pour les fouiller.

en plus ça monte fort... 

Pénétrons dans Istanbul... Le Palais de Topkapi... ça permet de montrer la démesure de l'époque des sultans mais ça vaut pas le prix (30€/pers, 3 fois plus cher qu'il y a un an... gné ?). La Mosquée bleue... Extérieurement, elle est grise de crasse et intérieurement, tellement en travaux que tu y pénètres seulement pour quelques mètres et en plus, faux plafond à 3m, tu y vois peau de balle. Sainte Sophie... Cathédrale, puis Mosquée, puis Musée, est redevenu lieu de culte Mulsulman récemment. Vaut le détour, même si l'on n'approuve pas le côté je te mets des demi-rideaux pour masquer certains icônes religieux catholiques. Comme quoi les grandes villes et les monuments prestigieux, cela peut parfois être un peu soulant pour certains.

Mais Istanbul fourmille de l'intérieur... Pas pour nous... Couvre-feu pendant 15 jours...

C.O.V.I.D. = Comment On Vide Istanbul Défavorablement ! C'est clair nous ne sommes pas au bon endroit au bon moment. Tout est fermé, personne. Nous arriverons quand même à rentrer dans une mosquée sympa, pousser quelques portes et monter sur les toits historiques, boire un coup dans un café et même manger dans un restau, au 1er étage pour être caché. Comme quoi tout reste possible 😉

Grand bazar fermé et les commerces dans les ruelles aux alentours fermés
Dommage car ces quartiers en pleine vie valent le détour
FatmaLoute inside
oh un café qui accueille...

Tout est possible, même ça :

John Wayne n'a quà bien se tenir !
My name is Bond, Incognito Bond !
Au pays de Lucky travelo Luke, Incognito Bond est roi ! 

Istanbul... Nous y sommes aussi pour Cargol. Rien de grave, juste quelques améliorations que la flemme nous poussent à faire faire par des personnes compétentes. Et quand tu as un bonne adresse et ben tu y vas : Ufuk Karavan ! L'entrée en matière fut comment dire... Fra-ca-ssan-te ! 😂 En détachant la dernière sangle de sécurité du support moto, patatras, l'attache du câble n'a pas tenu, gros bruit dans l'atelier, les français sont arrivés ! Heureusement personne dessous ! Honda, c'est du costaud, juste un guidon tordu, un comodo qui fait plus que la gueule et un rétro qui ne rétro-tera plus jamais. Rien qui ne s'arrange pas, ça roule !

Crash Test ! 

Quelques attentions pour notre confort et Cargol : exit l'espèce d'étagère en alu fourre tout pas pratique, remplacée par placard simple et efficace, et consolidation de la porte de la soute arrière qui montrait un signe de faiblesse.

Ufuk, l'as de l'aménagement de fourgon ou tout autre type de véhicule ! Tous des pros, passionnés, de l'art manuel. Imaginez votre intérieur, Ufuk vous le réalisera 😉

Et le tout dans la bonne humeur et la convivialité. Ufuk est un personnage attachant qui a un respect social de son petit groupe d'employés (pointeuse, travail 5j/7), plutôt rare en Turquie... Connu et reconnu pour son travail, il est aussi l'invité unique d'une émission télé de plus d'une demi-heure sur le sujet, et évidemment Cargol y a pointé le bout de son nez 😉. Merci pour ces 4 jours et tous ces bons moments en votre compagnie !

Bons repas sur le pouce...
On TV
Plaisirs de grimaces...

A l'issue, nous sommes conviés par Serkan (les prénoms turcs sont vraiment pas comme chez nous - employé électricien soudeur de Ufuk) à venir partager quelques instants dans sa famille. Découverte des us et coutumes locaux, le tout en plein ramadan. Repas vers 20h30 et à l'issue "Partagerez-vous avec nous le repas à 3h du mat ?" " Euh, on peut se recoucher après ? 😉" Excellents moments de convivialité et de sympathie !

Serkan à la démonstration de la théière traditionnelle 
La cuisine turque est bonne mais va falloir que nous fassions attention 😉

Lac d'Iznik

"Fuir" Istanbul, retrouver de la verdure, retouver des arbres, de l'eau... Une centaine de km suffiront pour se retrouver dans un lieu bien authentique, au bord de l'immense lac d'Iznik. Au réveil au petit matin une toute petite dame un peu âgée vient taper à notre porte (ben oui, pas de sonnette sur Cargol !). Par des signes elle nous fait comprendre qu'elle nous attends à la petite cabane de pêcheur au bord de l'eau, à quelques mètres de nous. C'était parti pour un petit déjeuner : olive, oeuf, pain, thé... Echanges essentiellement gestuels ou au travers de l'application bien pratique Google translate, le courant passe vite.

La famille + amis
notre "Maman pêcheur" !

Nous devions rester qu'une nuit sous les arbres et tables de piknic. Nous en resterons 3 ! Immiscés un peu plus dans leur quotidien avec famille et amis, nous sommes tous les jours couverts de cadeaux gastronomiques (Olives à coups de kilos, pain, gâteaux, confitures, légumes...). C'est bon pour le coeur, alors pour les kilos nous verrons plus tard 😉

En action à 7h du mat
Un comportement de mère à ses enfants
On a du poisson !
Faut amener le poisson à la coopérative
3 jours plus tard, le départ, chaudes larmes de notre maman pêcheur

Nous continuons donc à goûter à l'hospitalité Turque. Plusieurs habitants locaux passent par là et tous nous demandent si ça va, si la Turquie nous plait... Une jeune fille qui partait nous accoste et nous demande directement si nous pouvons venir prendre le café chez elle, que cela lui ferait très plaisir... Rdv pris pour le lendemain... Ce sera thé pour moi et découverte d'une grand maison turque dans le village, dans cette famille qui vit de la production des olives. Photos avec le voisinage intrigué, nous en repartons avec de bons souvenirs, et... des olives....

Irem et Les mamans du voisinage ! 

Pour finir dans ce lieu riche en locaux turques super sympas (pléonasme inside 😉), un petit Vie ma vie furtif pour aller aider à retirer les filets. Très bonne pêche ce jour là, faut tirer dur, les petits poissons d'argent sont là ! Bon moment de convivialité encore, qui sera évidemment ponctué par quelques kilos pour nous qui finiront en friture très bientôt 🤪

Oups intéressant tout ça ! go go go !
Tire Marcel, tire !
C'est petit mais ça pèse des dizaines et des dizaines de kilos
Et zou dans le tracteur puis après en caisse
Un Vie ma vie furtif... 

Lac Ulubat et Village de Gölyazi

2 bivouacs nous attendent dans notre descente vers la mer Egée. La Turquie se révèle un peu plus de jours en jours à nos yeux, quiétude, sérénité, accueil, petits villages, petits commerces ou grandes industries, pêcheurs un peu partout...

Vieilles maisons toujours habitées
des pécheurs de partout
Ce chêne là,, il a oublié d'être normal
Gölyazi 

Petit Lac de Yesilkoy

Il est temps d'attaquer la friture des poissons d'argent du lac d'Iznik. Ne pas toucher aux moutons, ne pas toucher !

Simplement bivouac

Cargol retrouve enfin la mer et des bivouacs sympas ! Depuis... l'Albanie ! Cela fait plus de 2300km que nous avions pas eu de jolis bivouacs tranquillou de bord de mer. Un confinement général de 15 jours a été décrété. Il nous a déjà privé de la vie urbaine trépidante d'Istanbul. Ne souhaitant pas revivre cette expérience, nous décidons de prendre le temps pour découvrir Egée et faire les 150 km qui nous sépare d'Izmir. Nous pourrons ainsi y arriver le jour du déconfinement et profiter de l'ambiance commerciale, notamment des quartiers bazars (=souk). Une semaine donc que nous faisons en 4 étapes sur des lieux très différents. La côte au nord d'Izmir est assez découpée, avec quelques péninsules plus ou moins fines. Littoral et plages de cailloux, pas de falaises abruptes mais un relief arrondi plus ou moins prononcé (des collines quoi). La route proche du littoral oscille entre le bord de mer et 300m d'altitude, laissant accès à des criques sympas souvent occupées par des petits villages ou quelques structures touristiques lègères.

Karaagac, station dortoir

De très jolis maisons, secondaires ou pas, essentiellement toutes avec des jardins, des aménagements sur le front de mer, des oliviers partout en guise de palmier, c'est paisible... Nous en profitons pour un petit bbq sur plage pour finir la friture de poisson. Pas de sable, pas de vent, il n'y a que le poisson qui croustillera sous la dent.

Front de mer de Karaagac 

Péninsule d'Ayvalik, un coin perdu

Site classé en parc, mais ici rien ne nous empêche d'y dormir. 6 km de pistes plutôt défoncées que les autochtones affrontent quand même en voiture, pauvres suspats ! C'est le prix à payer pour arriver au bout et profiter d'un lieu original. Il est même possible de rejoindre l'ile d'en face à pied en se mouillant jusqu'à la hanche. Nous aurions pu tenter le coup avec Cargol, ce serait passé. Vu qu'il faut quand même surveiller sa tension, vaut mieux éviter le sel et ménager notre copain Cargol !

Bout de la péninsule d'Ayvalik 

Ca pêche fort le poulpe dans le coin ! Nous verrons 2 personnes durant notre passage à ce bout du monde. Tous deux pécheurs apnée/harpon de l'octopus. Un petit bateau accoste en fin de journée. Des poulpes ? Vous pouvez nous en vendre ? Cool ! Négocié à 8€ le kilo, c'est un produit de luxe pour le commun des turcs. C'est parti pour projeter violemment au sol les 2 poulpes pour les attendrir, puis MaLoute, spécialiste en tout genre de produits sous-marins se charge de la suite, nettoyage et cuisson au top, slurp !

Denizkoy, tout petit village

Cette fois, c'est un petit village ancien à 1h de route d'Izmir dans lequel nous décidons de nous arrêter. Une rue de front de mer bordées de bar-restau (fermé car covid) et d'anciennes maisons avec jardins. C'est paisible et authentique. La vie s'y organise autour d'une boulangerie qui a le droit d'ouvrir sa petite terrasse en bordure de plage. D'une nuit prévue, nous en passerons 3. Encore des rencontres sympathiques dont Tolga, Turc ayant passé 8 ans en France, guide conférencier de métier. Longues heures à discuter en sa compagnie où nous apprenons beaucoup sur le peuple, l'histoire, les coutumes.... Lors d'un apéro en bord de mer en compagnie de son ami Osman, une mobylette (soit 3 personnes couple + enfant, pas de casques bien sûr) s'arrête à notre niveau, nous tendant une poche en plastique et nous disant "Disser". Nous comprenons rapidement qu'il s'agit d'un cadeau, d'un dessert pour nous. Sans autres mots, juste avec des sourires, ils repartent et nous ne les verrons plus. Vous avez toujours peur des turcs ? Dans 2 ans ce sera le centenaire de la République Turque fondée par Atatürk, n'hésitez pas à venir à ce moment là dans les parages !

Tout petit village tranquille de Davikoy 

Foça

Une baie abritant une petite ville et curieusement, un petit bout de terre sauvage au milieu, préservé de toute urbanisation et accessible aux véhicules. On ne pouvait pas trouver mieux pour patienter une journée de plus !

Péninsule dans la baie de Foça 

Izmir

Un peu comme Istanbul, une ville coupée en deux. Bras de mer pour Istanbul, immense baie pour Izmir. Dans les deux cas pour passer d'un côté à l'autre rien ne vaut les bateaux qui tournent en continu et qui coûte rien du tout. Un certain côté plaisant tout ça.

Sinon, Izmir ? rien d'extraordinaire à y voir, mais pour nous c'est la fin de la quinzaine du confinement général et tous les commerces ouvrent ! C'est parti pour l'ambiance des bazars (comprendre souk, marché local). Immense quartier de petites rues avec les échoppes, généralement regroupées par corps de métiers. On adore ! Ca fourmille dans tous les sens, ça sent bon et ça pue rarement, tous les genres sont mélangés, tu peux tout trouver, le tout sans que ta bouille de touriste soit harcelée. Que ça fait du bien !

Celui-là récupère plastiques et cartons
On a embarqué là de bonnes cervelles et une bonne langue !
Bazar d'Izmir 

Les restaurants n'ont pas ré-ouverts encore mais tu peux faire de l'emporter. Vu que le service en terrasse n'est pas encore autorisé, tu peux t'assoir sur une chaise mais tu n'as pas la table... ok !

Restauration à emporter sur place ! 

Station de ski, chien polaire ?

Non, Pamukkale !

Site classé par l'Unesco, il comporte 17 sources dont certaines ont une température de plus de 45 °C, et sont saturées de sels minéraux et de gaz carbonique. Ce gaz, en se libérant dans l'air, fait précipiter le carbonate de calcium contenu dans l'eau, lequel se dépose, sous forme pâteuse, sur les flancs de la colline et durcit ensuite lors de l'évaporation de l'eau. Chaque litre d'eau délivre un demi-gramme de carbonate de calcium.

Le site est exceptionnel mais a bien été massacré par l'homme. Durant le 20ème siècle, un hôtel avait été construit au-dessus du site. Ils avaient alors réalisé une route traversant les terrasses calcaires. Carrément ! Avec le classement du site par l'Unesco, l'hôtel a été détruit et des grandes vasques en cascade ont été aménagées à la place de la route.

Sans que l'on sache pourquoi, les eaux du site sont désormais canalisées. Ils dirigent les eaux vers telle ou telle partie pour entretenir la blancheur. Les "vasques de la route" sont entretenues avec de l'eau mais sans forcément d'écoulement comme quand nous y sommes passés. Du coup l'eau était froide et nous n'avons pu y faire trempette, dommage 😦

Bivouac sympa avec d'autres voyageurs
Canalisation ouverte ou fermée
Un site exceptionnel, malheureusement pas si superbe qu'il pourrait l'être 

Cela n'empêche pas de faire de belles photos bien cadrées, mais est-ce que Pamukkale vaut vraiment le détour ? En tout cas les ruines d'une ancienne cité sont présentes en haut du site, dont un superbe théatre avec ses deux étages de gradins bien conservé (rare en Turquie). Cela laisse imaginer l'extraordinaire cadre dans lequel on vécu nos anciens ici ! 😀

Un détail du sol
Pamukkale vu du bon côté 

En route pour une nouvelle expérience ! Après le 1er workaway en Bulgarie, c'est parti pour notre 2ème, à bord d'un voilier, en compagnie de Mert (l'hôte) et de Barbara (une "volontaire" comme nous, mais Slovaque). Si nous avons le pied marin ? Aucune idée, c'est pour nous deux une première. Les échanges prévus sont simples : de l'aide en cuisine, en nettoyage, en navigation. Nous prévoyons quand même de dormir dans Cargol si nous restons à terre (on ne sait jamais hein). Pas de vent le premier jour. Nous sortons quand même faire un micro-tour, puis bricolage divers et cuisine avec Barbara, une experte en Véganophilie.

Mert notre capitaine
Bon petit voilier de 11m bien sympathique 

2ème jour : Le vent s'est fortement levé, décision prise de sortir en mer. Ca souffle fort, ça décoiffe même (pas ma coiffure mais ma casquette !). Nous apprenons à manoeuvrer sous les ordres du capitaine, que nous sentons parfois un peu limite dans son expérience. Pas forcément très rassurant ou sécurit quand ta coque de noix navigue à 45° sur l'eau. Lui même abrège l'expérience sentant sans doute un peu ses propres limites, de surcroît conjuguées avec notre inexpérience. Des kites-surfeurs s'en donnent à coeur joies en nous frôlant. Nous apprécions le retour sur la terre ferme, concluant que nous ne passerons pas notre vie sur un bateau 😉. Pour finir la journée, bricolage et réparations diverses à bord mais avec mes outils car Mert est totalement démunis de tout ustensile manuel.

Haute maîtrise de deux Kites qui nous frôlent où travaillent en syncro 

3ème jour. Le vent est limite tempête. Nous ne bougeons pas. Ayant prévu de rester une semaine, nous en profitons pour faire un point. Devant le peu d'échanges avec Mert (souvent absent du bateau ou qui s'endort le soir la dernière bouchée avalée), nous décidons de continuer notre chemin... par la route. Barbara qui s'était un peu accroché avec lui le matin même nous demande si elle peut profiter de Cargol pour partir de là... Aucun soucis pour nous tu es la bienvenue ! Sans le savoir j'allais avoir mon harem pour 10 jours !

La route longe la côte bien découpée, sauvage et peu peuplée. De jolis bivouacs en perspective...

Extrémité de la péninsule de Bodrum
Barbara pète les plombs !
Péninsule de Bodrum 

Beaucoup de beaux voiliers sur cette côte, mais ils ont tous un point commun quand ils naviguent : ils ne savent pas sortir les voiles. A quoi donc servent ces cordes et mats inutiles ? A faire style sans doute, "J'ai un voilier !"

Sous les conseils de français croisés à Pamukkale, nous profitons d'un bivouac plutôt magique !

Spot de rêve 

Un seul bémol à ce superbe lieu. La capacité des turcs à venir mettre leurs roues dans les galets de la plage, évidemment là où il y en a le plus et où cela penche le plus ! Une voiture enlisée en journée et l'autre à 5 h du mat. Cargol sort ses plaques de désensablement sous l'éclairage de la pleine lune. Heureusement que le cadre est joli et qu'ils sont sympas ! Pour nous remercier : "Vous avez du linge à laver ?" Quand tu entends cette question, à cette heure-ci de la journée et à cet endroit, tu as envie d'éclater de rire ! "euh oui" - "Nous avons une laverie professionnelle et nous pouvons vous les ramener" - "ok mais nous dormirons un peu plus loin sur la côte ce soir, nous ne savons pas encore trop où" - "Pas de problème, nous nous débrouillerons" - "Ok, je te donne couette et draps, couverture ("Maloute, sort du lit on nous pique le linge !"), serviettes, pantalons...

On a un peu l'air con quand même 😉

Alors et nos journées dans tout ça ? Difficile : Cuisine, ferry, entretien (coupage de cheveux, couture), bains dans des sources d'eau chaude, marchés locaux...

y'a bon végan
Ferry Bodrum - Datça
moi j'te coupe, toi tu m'coupes
peuvent pas faire un peu plus gros les aiguilles ?
Bassin chaud
source chaude dans la rivière
Oups ! 

Notre Cargol s'arrête et tire sa révérence face à ce reptile quadripode. Sa présence est normale, cette côte de la Turquie est connue comme terre de reproduction de tortues marines. Visite d'un centre de soins pour tortues, avant de repartir en mer certaines y passent plusieurs mois, d'autres plusieurs années.

Celle-ci c'est plutôt fossilisée
Celle-ci s'est décomposée
Celle-ci repartira en mer prochainement

Un dernier petit bivouac... C'est là que notre linge propre nous est ramené en tout début de soirée, livré par un taxi qui aura fait 100 km pour venir nous retrouver, le tout en finissant dans un coin bien perdu après 6 km de piste. Les turcs ont une parole, c'est confirmé !

................

Et là nous sommes où au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Bulgarie, Etape suivante : Mer Egée - Fethiye à Antalya

Profitons encore de cette belle côte, souvent appelée la côte d'Azur Turque. Au fur et à mesure que nous avançons, cette région devient de plus en plus montagneuse et les paysages en ont effectivement une forte ressemblance.

Une petite halte rapide à Fethiye où le petit bazar moderne local ne manque pas d'intérêt. Autre forme d'originalité en Turquie, c'est l'incroyable nombre de ruines ou témoignages du passé qui jouxte les villes et villages. Il n'y a pas une montagne, une plaine, une vallée, qui n'est son bout de caillou antique. Ci-dessous et spécialité de la région, les tombeaux lycéens. Non, ce n'était pas pour enterrer vivant les mauvais élèves ! la Lycie était le nom de cette région durant les premiers siècles, peuple marin essentiellement et bien connu déjà des égyptiens et grecs.

Dans le bazar de Fethiye...
Tombe Lycéenne

Canyons, criques, eaux turquoises se succèdent, occasions pour nous de faire travailler un peu les mollets ou de faire trempette. C'est la première fois que nous nous baignerons dans une mer un peu agitée, dans des petits rouleaux couleur menthe glaciale, étonnant !

Ca fait du bien aux molets !
Le coin d'Oludeniz
Montagne et eaux turquoises d'Oludeniz
un grand classique !

Canyon again mais à quelques encablures de la mer cette fois. La première cascade n'est pas facile à franchir et même s'il n'y a pas foule, elle fait une sélection naturelle dans cette formation d'un autre monde qui permet d'arriver à une deuxième cascade bien rafraîchissante !

Barbara notre Slovaque
Canyon de Siklikent 

Joli joli...

Nous sommes petits, petits... 

Bien des sites touristiques européens devraient s'inspirer de pas mal d'infrastructures turques. Un petit cour d'eau et hop quelques terrasses de bar poussent. Les sièges suspendues sont au-dessus de l'eau...

Bar terrasse classique dans ce coin. Pas grand monde cause covid 

Vous souvenez vous de vos cours d'école ? Ces turcs ont tout... La Turquie est aussi un immense terrain agricole. Dans cette région sud ou le climat est idéal, c'est donc un véritable grenier à destination de l'Europe, des pays de l'Est. Mis bout à bout, les serres présentes dans les petites et grandes vallées doivent bien faire plusieurs millions de km. Au détour d'un virage, sur un parking une étendue rouge tombée d'un camion sans doute... 1 bonne tonne de tomate, faisons nos courses !

De la serre en veux-tu en voilà
Ramassage de tomates. !
Pays agricole ! 

En dehors de nos activités sportives (ne rigiolez pas !) c'est la plage. Pas le temps de s'embêter ici, y'a du spectacle ! Comme cette voiture coincée dans les galets que nous dégageons, ou ces deux filles qui s'installent sur la plage au bord de l'eau. Comme dans un film ! Lors d'un réveil sur une plage, un turc la 60aine en solo qui campe avec sa tente sur la plage, me fait un signe de la main de venir pour voir quelque chose... Il me montre dans un coin un marcassin mort. Il l'a tué dans la nuit car il voulait venir dans sa tente. Ne l'ayant sans doute pas tué à mains nues (vu son embonpoint, je ne crois pas au dicton "Fort comme un turc") nous en déduisons que certains dorment apparemment avec un fusil. Lui musulman sans doute n'en veut pas. Nous aurions bien tenter un dépeçage et préparation, mais d'autres horizons nous attendaient ce jour là. Comme on s'est débiné sur le coup ! Prévenir la police ? Oh non certainement pas nous dit-il, nous préférons l'enterrer que d'avoir des problèmes 😉

Région de Kas
Comme si c'était pas visible tous ces petits cailloux
Savoir vivre turc !
plage familiale 

Pas le temps de s'embêter non plus avec les multiples rencontres deçi delà. Voyageurs au programme, familles ou couples de toutes nationalités, échanges d'informations, anecdotes et bonne ambiance garantie !

Plage de Demre
Plage de Mavikent
Plage de Demre
Plage de Cirali
Trop dur les plages et les copaings ! 

Nous ne sommes pas au bout de nos surprises concernant la Turquie. Ici c'est Yanartas. Dans les montagnes, à moins de 3 km de la mer, des dizaines de petits foyers sont allumés, 24h/24.

24/24 ? Par qui, pourquoi, qui entretient ? Surprise, personne chargé de l'entretien des feux et pourtant les feux ne s'éteignent jamais. Magie de la terre ou volonté divine type buisson ardent de Moïse ? Nous faisons le tour, aucune voix ne s'élève, Dieu n'est pas là aujourd'hui. Restons terre à terre, désolé les chrétiens, peut-être que votre buisson n'était en fait comme ici qu'une évaporation de méthane du sol. Ben oui, ça existe. Pas de bois, rien. Pas assez de scorpions pour les faire griller alors nous nous rabattons sur les saucisses ! Et quand nous regardons l'horizon en contrebas de ce lieu, la mer... Magique !

Un habitant local
Magie des flammes éternelles ! 

Non loin de là, une autre curiosité. Etonnante, un peu glauque, voire triste, témoignage de la bêtise humaine. Un urbex (abrégé de Exploration urbaine sur des sites construits puis abandonnés). Nous vous avions parlé en Croatie de la baie de Kupari et de son centre hôtelier pour les hauts fonctionnaires communistes, voilà maintenant "Nature Land" sur la côte Turque.

Sur une colline de 140 hectares, c'est un parc avec de nombreuses piscines, une dizaine de restaurant à thème, des décors de jungle ou de nature exubérante, des villas, un funiculaire, un petit train, un haras de 50 chevaux... Exploité pendant 32 ans ce site est inexploité depuis 9 ans. Le gestionnaire n'as pas renouvelé son contrat et, à priori, le gouvernement n'a pas reconfié à quelqu'un l'exploitation. Laissé à l'abandon, les personnes l'ont dépouillé de tout mobilier, menuiserie, électricité. Depuis la nature reprend petit à petit ses droits. Libre d'accès tu peux déambuler des heures dans ce monde surréaliste, surprenant mais triste...

L'urbex "Natur Land" de Camyurva

La Turquie est aussi connue pour ces garages, compétences et prix. Cargol se paye une petite révision et quelques améliorations intérieures pour son confort et le nôtre. Une bonne semaine en tout pour faire travailler différents corps de métier, mécanos, soudeurs, peintre, ébéniste... des personnes de valeurs comme bien souvent ici en Turquie !

Vérification et entretien des pistons de freins
Garage Komodri, Ahmet et son équipe
L'ébéniste !
L'ébéniste bis !
Garage Komodri à Antalya 

Heureusement, nous ne dormons pas au garage comme au Maroc, mais seulement à une dizaine de km, encore dans un lieu paradisiaque, dans la forêt juste au bord d'un canyon.

Tranquille... 

Venir en Turquie, c'est s'imaginer, se plonger dans le passé. Le paysage lui-même est bien forgé par le temps. Remontons un peu le passé... Plus de 10 millions d'années en arrière, ère tertiaire, c'est le bordel par ici. Ce ne sont pas des champignons qui poussent, c'est toute la Terre qui s'éclate ! Il en résulte encore ici en Turquie pas moins de 5 volcans actifs. Le plus grand se permet de taquiner les nuages au-dessus de 5000m et nous rencontrons une multitude de sommets, de mamelons, de cratères dont certains sont des lacs.

Cratère de Meke Gölu

Pour nous voyageurs, une occasion idéale de se retrouver dans de beaux paysages, sans les risques ni la chaleur de l'époque. A gravir, pas forcément facile car ça grimpe fort, et en plus ce ne sont que de tous petits cailloux de lave qui te roule sur les pieds. Plutôt épuisants les types. Tu te dis 120m de dénivelé, c'est rien, je vais me retrouver en haut en moins de deux. En fait tu en fait 240, tellement tu avances en reculant ou tu recules tout en avançant sur ces petites billes. Volcan 1, moi 0 !


Lac cratère de Narli
Juste un trou, mais un gros trou, taille voiture dans l'angle gauche
Petit qu'il est Cargol !
Cratère de Meke Gölu
En haut du cratère de Meke Golü
Si certains y montent, le bon chemin de Meke Gölu est sur la gauche, pas tout droit ! 

Qui dit région volcanique, peut aussi vouloir dire sources thermales. Celle de Yaprakhisar valait bien un petit détour. Le 1er soir, difficile de s'y vautrer, à moins d'avoir eu l'impression de s'ébouillanter et d'en ressortir rouge comme... la terre des Himbas ! (Vous vous attendiez à écrevisse, tomate, pivoine, ben non 😛 ! Pour ceux qui ne connaissent pas les Himbas, ce sera par là. Au réveil, l'eau est un peu moins chaude, belle occasion d'y descendre son petit déj ou encore d'avoir de faire la lessive, l'eau n'est pas soufrée ! Les routes vers la Cappadoce se recentrent et c'est l'occasion de soirées avec tous types de véhicules et de toutes nationalités (Suisses, Français, Ecossais, Allemand, Roumain, Italien, échanges bien sympathiques !)

Dépannage d'autochtones !
Petit déjeuner sympathique ! 

L'histoire de la Terre et des hommes a continué et pays proche de la mer, de nombreux peuples sont passés par là : Phrygiens, Lydiens... et Grecs bien sûr. Il en résulte des centaines de sites, dans chaque vallée. Troie, Ephèse, Hiérapolis... Des noms évocateurs au passé prestigieux. Certains nous traiterons peut-être de sauvages, mais pour nous ce sont beaucoup de cailloux. En quête plus de nature et fuyant généralement les trop grands sites touristiques, nous nous sommes contentés du théatre d'Aspendos, période gréco-romaine et à priori le mieux conservé au monde. Regardez bien la deuxième photo, vous y trouverez en tout petit en bas LaLoute ! Epoque étonnante, de savoir faire et de savoir vivre.

Théatre d'Aspendos proche d'Antalya 

Nous entrons également dans un pays de gruyère. Un gruyère historique, témoignage d'une façon de vivre dans ces régions. L'intense activité volcanique durant des millénaires a laissé des formations géologiques étonnantes. La Cappadoce en est l'exemple le plus connu (nous en parlerons dans la prochaine étape). C'est en fait toute une immense région qui est concerné. La roche étant friable, l'homme y a façonné d'innombrables trous, de la simple cavité à une véritable société souterraine

Nous commençons par explorer un site non référencé sur Google Map (si si ça existe encore !), et déambulons dans les cavités, baissant la tète ou se faufilant dans des trous. Un véritable petit village devait être là. On peut y reconnaitre une ancienne chapelle, témoignage du christianisme à l'époque. Les multiples trous en façade nous intriguent un peu. Nous aurons la confirmation plus tard qu'il s'agit bien de pigeonniers, construits durant une époque plus proche, dont les habitants récupéraient la fiente pour enrichir leurs sols agricoles.

Toutes les petites collines sont trouées de partout !
Pigeonnier pour récupérer la fiente
Sur une petite route entre Akhisar et Celtek

Site de Selime

Premier gros site sur notre route de la Cappadoce, il s'agit là cette fois d'un dédale de gruyère au sein de la roche et d'immenses cheminées. Un véritable délire. Ils creusaient de l'intérieur ou par l'extérieur, n'avaient pas le vertige et étaient très bon grimpeur. Nous y retrouvons toutes les pièces d'un village : chambres, cuisine, église, espace de stockage. A l'époque de la route de la soie, ce lieu voyait passer entre 1000 et 2000 personnes par jour et servait d'hôtel, de méga-cuisine...

Falaise, cheminées, tout est creusé !
Couloir intérieur
un escalier tunnel permettant de changer de niveau
L'église et ses colonnes, toujours creusée dans la montagne
Site de Selime

5 petits km à pied dans le Canyon d'Ilhara

En compagnie de nos enfants d'adoption suisses et d'une famille montpellièraine, nous déambulons également dans un canyon bucolique (nous sommes initiés à la récolte d'asperges sauvages qui feront notre bonheur le soir même), témoin lui aussi d'une énorme activité d'hommes des cavernes des temps modernes !

J'fais des trous des p'tits trous...

Pourquoi s'embêter à construire des maisons qui vont s'écrouler en une ou deux générations alors que l'on peut en creuser qui dureront des millénaires, hein ? C'est ainsi que nos ancêtres il y a plus de 3000 ans l'avaient déjà pensé. Le seul but n'était quand même pas là...

Vivons caché, vivons heureux... surtout en temps de guerre ou d'invasion. Il faut dire que ce tuf d'origine volcanique n'est pas trop difficile à creuser (façon de parler quand même avec les outils de leur époque).

Ville souterraine de Kamaykli 

Pour la visite, nous avons choisi Kaymakli. Parmi plus de 200 villes souterraines recensées, celle-ci est la plus photogénique à visiter (bon éclairage underground). Huit étages en tout sur 80m de profondeur, dont 4 se visitent. Suffisant en terme de taille, elle n'a rien à envier à sa grande soeur à 8km, Derinkuyu dont 8 étages accessibles sur 16. La plupart de ces villes sont reliées entre elle, soit au total des 10aines de milliers de personnes qui pouvaient se cacher pendant plusieurs mois. De grandes pierres rondes, plus dures et amenées de l'extérieur pouvaient en boucher les entrées. Fourmilière géante à taille humaine, un truc de dingue quoi !

Evidemment, c'est au fil du temps que cette immense fourmilière s'est constituée. Un véritable dédale incluant des systèmes d'alerte, de communication rapide, église, puits d'eau et aération, multiples sorties possibles... Les premiers étages ont des pièces plus vastes et des plafonds plus hauts réservés à la noblesse locale. Plus tu descends, plus c'est petit, ce qui veut dire aussi moins d'air. Ben oui, si tu es pauvre ben tu en chies... au fil des siècles, physiquement parlant c'est toujours vrai non ?

Les grosses pierres de fermeture en cas de danger... 

Avec ces cités enfouies, nous rentrons dans le coeur de la Cappadoce...

Vous avez vu, J'fais des bulles ! 

Les nombreux bivouacs possibles sont ici majestueux, du lever au coucher du soleil. Ce ne sont plus les minarets qui te réveillent, mais les brûleurs des montgolfières dès les premières lueurs à 4h30 du matin.

1er bivouac, 1er réveil, 4h30
Certaines vues des bivouacs 
Bivouacs, vus de loin, d'en bas ou d'en haut 

Terre de rencontre ! Retrouvailles avec Faïk qui travaille ici, un jeune turc fort sympathique rencontrés 3 semaines plus tôt et qui nous fait un peu plus découvrir les lieux. Carrefour incontournable de la Turquie, nous y trouvons ou retrouvons d'autres voyageurs de plusieurs nationalités. Evidemment, bonne ambiance de vacances !

Faïk, my turkey's brother
Une partie de la troupe hétéroclite
Bivouac au-dessus de Love Valley
Barbecue party
La viande boeuf chicken agneau mijotée pendant 4h au feu de bois, slurp ...

Pas moyen de faire la grasse matinée, le spectacle est tellement unique au monde... Nous compterons tous les jours entre 80 et 100 montgolfières en l'air !

et Nono au premières loges, manque plus que Nicolas et Pimprenelle ! 

A titre perso, nous n'étions pas partis pour monter dans un ballon. Mais voyant le spectacle, les prouesses des pilotes et les prix bas dû au manque de touristes (50€), nous enfourchons la nacelle avec plaisir. C'est partis pour 45 mn de vol dans ces gros ballons dont les pilotes les dirigent au mètre près, dans toutes les directions. Monter, descendre, frôler les formations, faire un bisou au ballon voisin, tout est possible. Respect aux pilotes !

Les ballons arrivent à se faire des bisous en l'air, super pilotes 

Ici en Cappadoce, la nature s'est enflammée, a convoqué de grands sculpteurs qui ont fait de cette matière première de roche solide de véritables œuvres d’art. Sculptures majestueuses de formes étranges, authentiques, elles défient la physique, la logique, le sens. Terre mère, tu nous en mets plein les yeux !

(Les photos ci-dessous sont celles du site "Love Valley". Merci de nous laisser un commentaire si vous trouvez pourquoi ils l'ont appelé ainsi !)

Love Valley 

Bivouac ici dans Rose Valley, les montgolfières tentent presque de se poser sur le toit. Nous entendrons aussi "A coffee please ! 😀"

Bivouac (normalement non autorisé) de Rose Valley

Autres formations rocheuses délirantes laissant libre place à l'imaginaire...

Extra-terrestres pétrifiés ? 

Encore une multitudes de troglodytes dans les parages qui devaient abrités des milliers de personnes regroupés en différents villages. Certaines parois s'étant écroulées, cela laisse apparaître le labyrinthe

Avant des effondrements, peu d'ouvertures étaient visibles 

De nombreuses troglodytes servent encore tout comme ici à Gorëme, un village unique au monde.

dans le petit village de Gorëme... 

Si Uderzo et Goscinny étaient venus par là, Obélix n'eut peut-être pas été Gaulois. Dans le petit rond rouge, ce n'est pas Falbala ni Idéfix mais la "Noireaude", notre petite Honda Msx.

Obélix, Obélix ? 

Outre les tours en ballon, le tourisme prospère de différentes manières ici. Pas de grandes infrastructures, villages et nature non défigurés et à aucun moment nous n'avons ressenti de pressions monétiques. Le choix est là : promenades à cheval, en chameau, en quad (tu roules à 20km/h en groupe à la queue leu leu - débile), prestations pour étoffer le livre photo des futurs mariés (cf les 2 petites photos ci-dessous ou vous pouvez apercevoir des robes blanches)...

 Idées de photos pour mariage ?

ou encore prestation Cadillac (ah non Ford c'est moins cher) pour pintades ukréniennes en vacances, pas top-model du tout en fait, juste des copines qui s'entraînent certainement pour le concours PVT, Pintades Vulgaires au Top 😉

Concours PVT ! 

Garage, églises, forteresse, tout est creusable !

Ne croyez pas que les Turcs sont restés au niveau architectural à ces temps passés. Ci-dessous l'université locale dans une ville de taille très moyenne (le dôme, c'est juste un amphi 😉)

Université 

Ne pas se laisser abattre... au passage, pour bien comprendre la photo du glacier ci-dessous, nous vous invitons à regarder une vidéo sur Youtube comme celle-ci par exemple 😉

Préparation du café turc
Ca donne envie tout ça non ? 

Cappadoce, tu es unique et magique !

Si tu nous laisses un petit commentaire sympa sur cette étape (bouton "Commenter cette étape" un chouia plus bas), tu recevras une photo culte par mail ou whatsapp !

Fallait bien quitter la Cappadoce et continuer notre route ! Direction l'Est. Les immenses champs de serre de la côte sud ont disparus depuis un moment, nous sommes rentrés dans le grenier à blé, place aux hauts plateaux et zones montagneuses. Mais soudain, ce n'est pas la blondeur des champs de blé qui t'éblouit mais une étendue blanche... Immaculée conception ? Non, lac Tuzla Gölü (oui, beaucoup de tréma dans cette langue sans parler d'autres signes que notre clavier ignore allègrement). 30 km2, à la fois grand et petit comparé à son grand frère à quelques centaines de km (le lac Tuz Gölü) qui est près de 50 fois plus grand. Turquie, pays de variétés, d'immensités.

Lac Tuzla Gölü 

1er objectif quand tu arrives quelque part, le dodo salvateur, trouver un bivouac sympa. Cool cette fois, nos amis français de la famille "Optimus" sont arrivés la veille et ont déniché un petit coin bien tranquille, légèrement surélevé et à l'ombre... de quelques petits nuages qui traînent. Dans tous les cas en cette fin juin, les températures sont sympathiques ici en hauteur (1000m) de 15° la nuit à 25° environ le jour. C'est bon ça !

Nous sommes tout petit !
Optimus, un Renault bien sympa
Cargol et son copain Optimus 

Les troupeaux de gigots sont là pour nous tenir compagnie mais c'est surtout de très nombreux autres voisins qui nous surveillent : ceux que l'on appelle les "chiens de prairie" . Une trentaine de cm pour un poids d'1kg pour les plus obèses, ces petits rongeurs qui creusent des petits terriers pullulent ici. Vivant en communauté bien hiérarchisé, les guetteurs préviennent les autres par de petits cris qui ressemblent à des aboiement, d'où leurs nom. Les échanges avec eux sont plutôt restreint mais sont plutôt mignons ces bestiaux, pas envie de les mettre en brochette !

Sympa ma petite gueule non ?
Nos voisins, moutons et chiens de prairie

2ème objectif, aller reconnaître les environs. Pas triste la petite virée. La première partie du lac est relativement humide et tu t'enfonces dans une sorte de mélasse qui limite te brûle et te racle la peau. Bonne partie de rigolade, schlurp schlurp schlurp, ça active une Loute ! (cf vidéo !). Nous voulions aller voir de près les petits tas de sel fait par quelques producteurs, mais sans équipements adéquats, demi-tour. Seul Lionel aura eu le courage mais ces jambes resteront un peu marqué durant 2 ou 3 jours !

j'ai l'air de quoi moi là ?
Découverte du sol local !  C'est qui les pieds noirs ?

De retour sur la terre ferme, (ouf !), nous cherchons à négocier éventuellement un agneau avec les bergers. Trop cher le bestiau (apparemment c'est un mouton d'exception, pré salé tout ça...). En bons turcs, l'accueil est très chaleureux, découpe de bois et hop on fait chauffer la théière pour retenir et passer un moment avec les étrangers 😉 Même Nono se fait un nouveau copain !

Qui dit Turc dit Thé
Lavage des pieds noirs !
M'attacher pas les pieds moua hein !

3ème objectif : l'organisation du repas du soir ! Tellement sympa ces bergers qu'ils nous proposent de nous préparer un petit plat autour du feu de camp nocturne. Qu'à cela ne tienne, mise en commun des ripailles respectives, Google Translate fera le reste et il le fait très bien d'ailleurs !

Festin du soir 

4ème Objectif : Bien démarré sa journée... que se passe-t-il par là au réveil ? 6h du mat, j'aperçois 2 voitures vers le bord du lac et une activité autour des petits tas de sel vu la veille. Go go go, avec pour objectif de savoir comment il gère le bordelou eux ?

les raquettes locales

L'accueil est forcément turc, très chaleureux. L'un d'entre eux me passe ses planches de bois dans lesquelles je glisse mes "Crocs" pour tenter d'aller rejoindre son collègue au p'tit tas de sel. J'avance en glissant mes planches, tout se passe bien jusqu'au moment ou je décide de prendre en photo mes pieds (image ci contre). En quelques secondes à l'arrêt, mes planches se sont enfoncées de quelques cm et impossible de les sortir sans sortir ma Crocs. Là tu te dis "Putain ils sont tous en train de me regarder, ils doivent se marrer, je passe vraiment pour un bleu de chez bleu !" 😉

Donc tu sors tes pieds avec ta Crocs, un par un, et tu arrives tant bien que mal à dé-ventouser tes deux planches. Là tu es déjà content. Mais tu t'aperçois que tes pieds se sont enfoncés grave et que cette coquine de Crocs refuse d'accompagner son propriétaire de pieds. Là tu passes en mode super Bleu ! Solution ? Ben tu sors ton pied que tu vas enfoncer à côté puis tu enfonces les deux bras bien profond - environ 50cm - pour fouiller, retrouver et arracher ta Crocs de là. Et tu recommence pour le deuxième pied... oh le joyeux bordel ! j'éclate de rire de la situation burlesque dans laquelle je me suis mis tout seul. Tu reviens sur la terre ferme jambes noires et bras noirs et tu as bien fais rigoler tout le monde, objectif quasi rempli.

Naturellement tu es ensuite chaleureusement convié à 7 du mat à partager leur petit déjeuner. Thé, piment qui t'arrache la bouche - je me suis fait avoir je pensais qu'il était doux (toujours bleu le type !) - fromages, saucisses, olives... Grand moment encore !

Merci les amis, nous avons bien ri ! 

Caravansérail

Nous reprenons notre chemin. Nous sommes sur la "route de la soie" soit l'une des multiples routes qu'empruntaient les commerçants de l'Europe vers l'Asie. Sur leur chemin ils trouvaient des caravansérails, grandes constructions en rectangle généralement fermées. A l'intérieur ils pouvaient faire reposer ou échanger leurs chevaux, manger, dormir, prier, faire leur commerce... Nombreux sont ceux qui n'ont désormais plus d'activités mais on imagine bien la vie de ces peuples et de ces micros-villages. Machine à téléporter, où-es-tu ?

Abattoir local
La Mosquée au centre du Caravansérail, les reste de la cour pour gérer les bètes
Zone commerciale
Caravansérail de Sultanhani 

Un autre petit moment original... Un camping car arrêté au bord de la route, un peu de monde autour, tiens y'a peut être un coup de main à filer. Nous nous arrêtons donc tout naturellement. Des français en plus ! Famille "Mamatoche" en camping car et les "2bike3" couple avec une petite fille voyageant en vélo (si si ça existe), elle est d'ailleurs enceinte et ils vont rentrer en France pour l'accouchement et repartiront normalement à vélo, mais à 4 ! Respect ! Pas de galère en fait au bord de la route mais d'autres personnes sont là, dont notamment le maire et son adjoint de la petite ville qui nous invite à la mairie boire un thé. Occasion pour eux de faire une photo avec des étrangers, c'est bon pour leur com locale, et de nous dire d'essayer de promouvoir leur endroit sur les réseaux sociaux. Ce serait paraît-il la ville au centre de la Turquie mais elle n'a pas d'attrait particulier à part les travaux du centre ville qui détruise ouvertement le bitume de tout le centre... Moment original quand même !

Chez Mr le Maire 

Mi-juin, nous prévoyons toujours de passer en Iran... mais ce pays pour l'instant ne veut pas de nous, ou plutôt pas de touristes étrangers. Ils doivent ouvrir mi-juillet et re-donner la possibilité de demander des visas. Il s'agit d'un communiqué officiel. Mais en cette période de folle covid, vaut mieux être prudent dans les perspectives non ? Nous décidons donc de ne pas consommer goulument notre dernier mois de visa en Turquie mais de s'en garder un peu cas où (3 mois d'autorisation sur sol turc sur une durée de 6 mois). En conséquence, il faut sortir de Turquie et cette suite logique c'est la Géorgie.

Donc, cap au nord : nous nous enfonçons un peu plus vers l'est et le nord. Les paysages se font plus arides, montagnes encaissées ou plateaux d'altitudes, vallées profondes avec gorges et ou cultures, le bord de la mer Méditerranée et son opulence agricole sont bien loin.

Terres arides, plateaux et canyon 

Quelques petites vallées sont verdoyantes, mais restent pauvres, authentiques, plongeon dans le passé...

Microcosmes verdoyants perdus dans des contrées hostiles

Villages de montagne, habitations extrêmement rustiques, réalisées avec des matériaux locaux récupérés de-ci de-là, les ânes, tracteurs et quelques 4x4 sont rois en ces terres ! Cargol se faufile dans les pistes des montagnes, traversant habilement les micro-villages et les troupeaux de moutons.

Solitude montagnarde 

Nous ne sommes pas les seuls voyageurs à remonter vers la Géorgie. Cargol, Optimus Prime, Mamatoche, Truck Muche, autant de pseudos plus ou moins compréhensibles que nous prenons du plaisir à retrouver... nous arborons tous la joie de profiter des instants présents, de la nature, des apéros... Au travers des outils modernes (WhatsApp, Polarstep...), nos routes se croisent et se recroisent, et se recroiseront encore !

Bivouacs joyeux 

Cette région n'est pas en manque d'eau pour autant. Lacs ou cascades diverses sur notre remontada pour notre grand bonheur et nous rafraîchir !

L'immense lac de Keban sur l'Euphrate et son ferry pour Pertek 
Cascade de Girlevik proche d'Erzincan
Cascade de Tortum 

Puis en finissant notre remontée vers le nord, nous suivons une immense vallée sur plus de 200km. Cette vallée se transforme depuis plus de vingt ans en devenant un immense bassin hydroélectrique. Une succession de 10 barrages sur le fleuve Coruh qui fait presque 400km de long.

Plusieurs barrages et lacs ont déjà été construit, se succèdant les uns aux autres. Un dernier est en cours, le plus volumineux, le 3ème du monde par sa hauteur (275m). Huit années de construction entièrement financées par la Turquie. Il va largement engloutir Yusufeli d'ici deux ans, une petite ville où nous avons d'ailleurs fait notre test covid. Chantier monumental, obligeant à déplacer 16000 personnes qui seront relogées quelques centaines de mètres plus haut, dans des immeubles neufs. Leurs terres fertiles auront été englouties. Ces nouvelles constructions qui n'ont rien à voir avec leurs habitats traditionnels sont construites au milieu d'une montagne aride. Dans quelques décennies, ces derniers auront probablement désertés et la nature reprendra ces droits...

Il sera désormais difficile de voir un beau lac de montagne avec barrage sans penser à la vie paisible et joyeuse qu'il y a pu y avoir un moment dessous...

Du fait de ces chantiers, des centaines de tunnels et ouvrages colossaux sont construits le long de cette vallée. L'axe autoroutier reliant le nord de l'Italie à notre Provence fait pale figure par rapport à cette région Turque. Allez, la frontière géorgienne n'est plus très loin. Une dernière étape surprenante nous attends...


Quel changement ! Tu fais des km et des km dans des hauts plateaux arides, dans des paysages très contrastés où se mêlent des toutes petites vallées cultivées et des montagnes où les cailloux règnent en maître, et là, soudainement, tu fais à peine une 20aine de km et le changement est violent. Les montagnes deviennent toutes vertes, toutes touffues. Tu te crois presque en zone tropicale tant tu en prends pleins les mirettes de toute cette végétation et de cet air qui est devenu humide. Y'a toujours une logique nous direz-vous. La mer noire n'est plus très loin et cela correspond probablement à une logique géo-climatique. Les vents dominants marins chargés d'humidité rencontrent une chaîne de montagne. Super se disent-ils, avec cet air plus frais, transformons-nous en brume ou nuage et vidons notre sac ! Ca vous rappelle pas le primaire ?

"Çay ?" Prononcez "Chaï ?" C'est presque le premier mot que tu apprends en Turquie. Il veut dire thé et le thé dans ce pays est une véritable institution. Les turcs en boivent en permanence, et la théière est toujours branchée ou sur le feu. En fait ici, la théière est composée de 2 bouilloires : celle du dessous contient que de l’eau dont la vapeur va servir à chauffer ou maintenir au chaud celle du dessus. La bouilloire supérieure fait infuser tout le thé que tu as pu mettre dedans... et tu en mets un paquet s’il te plaît ! Ainsi elle contient un concentré de thé que tu couperas avec de l’eau de la bouilloire inférieure dans ta tasse... (si tu as pas tout compris, ben tu relis 😉)

Chaque étranger que tu croiseras, offrir le thé tu feras. Il n’est donc pas rare en achetant des légumes ou en faisant le plein de gasoil de se faire inviter pour un bon moment de convivialité. De plus une théière doit te suivre partout. Certaines sont donc totalement autonomes (cf image ci-contre), incluant un petit foyer à bois, idéales pour les pique-niques par exemple, voire même sur la plage (si si !).

Autre surprise, la Turquie est un grand producteur de thé : après la Chine, l'Inde, le Kenya (éh oui !) et le Sri Lanka, voilà qu’elle arrive en 5ème position grâce à cette région très humide. Ne sachant pas du tout à quoi pouvait ressembler une ferme à thé, nous sommes aller voir cela de plus près...

Nous voilà donc chez Yasar qui après avoir fait des études universitaires à repris une ferme à thé familiale. Passionné il nous amène dans son 4x4 voir ses champs. Cela ressemble à un laurier que l’on taille bas, permettant ainsi à la plante de rester touffue et de faire tout plein de feuilles. 3 tailles par an, un petit peu comme nos haies chez nous quoi. Les feuilles coupées sont ensuite amenées dans une coopérative où elles seront grillées pour devenir du thé noir et ravir tous les turcs.

Outre sa plantation, Yasar fait également office de café - lieu de rencontre pour le village hameau. Moments de convivialité autour de ses 2 anciennes cuisinières à bois et barbecue d'époque !

La cuisine extérieure 

Nuit dans Cargol bercé par une mosquée toute proche. Peu importe, le petit déjeuner traditionnel nous est offert et il n'y manque rien. Un accueil à la Turque !

Petit déjeuner par Yasar, un vrai brunch ! 

Nous laissons là pour l'instant cette Turquie qui aura été une superbe surprise. Peut-être y reviendrons-nous très bientôt, faut savoir être patient, mobile et s'adapter aux conditions que l'on rencontre sur la route... Allez, direction la Géorgie !

(en fait nous y sommes revenus pour presque un an de plus ! La suite de la Turquie par là, mais attention tu vas zapper la Géorgie 😉)

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Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

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