Carnet de voyage

Turquie v.2

34 étapes
54 commentaires
2ème passage en Turquie, cette fois nous devenons résident turc pour un an maximum. Quelques mois pour attendre l'ouverture de frontières et avoir le bon créneau météo. Approfondissement de ce pays !
Du 26 septembre 2021 au 22 août 2022
331 jours
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19499 Km, dont 11613 avec Cargol (525 pistes), 2862 km en moto (257 pistes), 5025 autres

Notre parcours sur Polarstep avec résumés par ici

Pays précédent : Géorgie, Pays suivant : Iran

Accès rapide :

Traversée du nord en mode Turbo,

Immersion dans une famille turque (lac d'Iznik),

Ikamet et colis,

Petite escapade (Eskisehir,

Sariyar Baraj Gölü,

Çayirhan,

Burj al Babas,

Abant Acelle et Karagöl Gölü),

Retour mécanique Istanbul,

Boucle à partir d'Izmir I (Kula, Cheminée de fée),

Boucle à partir d'Izmir II (Tasayran valley, Ulubey, Pamukkale),

Boucle à partir d'Izmir III (Aphrodisia, Arapapıştı Canyon, Musée auto Torbali),

Izmir à Bafa Gölü,

Et si on se plantait un peu (Bafa à Bozdurun),

La Riviera turque (Öludeniz, Patara),

Enfin des vraies pannes et site de Kyaneai,

De la patience sur Antalya et un peu de mécanique,

Antalya Canyon et Aquarium,

Antalya, Mais que fait la police ?,

Antalya passé par ici passé par là,

Antalya boucle nord I (Ormana, Grotte d’Altınbeşik, chevaux sauvages),

Antalya boucle nord II (Canyon Tiz, Koprulu, Yazili),

Antalya boucle nord III (Isparta, Eğirdir, Kılıç, Salda gölü, Yaşilova),

Ca repart en famille (Antalya à Cappadoce),

Authenticité turque I (Cappadoce à Osmaniye),

Authenticité turque II (Osmaniye à Sanliurfa),

Les perles de la Mésopotamie Turco-Kurde (Mardin, Darra, Midyat, Diyarbakir),

Workaway à 2 pas de la Syrie,

De quoi en perdre la tète (Karatepe-Aslantaş, Nemrut Daği, Malatya),

Malatya à Erzurum (Arapgir, Gorge Euphrate, St David),

Visa et petites perles d'Erzurum,

Rigueur au nord-ouest (Erzurum à lac Cildir),

Longer la frontière Arménienne (Kars, Ani, Tuzluca),

Peuple kurde dans les montagnes (Balik Gölü, Palais ishak pasa),

Un cratère du feu de dieu (Nemrut cratère et Van),

Spécificité turque et bilan

"Allô Frontière Iranienne... toujours fermée depuis 18 mois ? Nous sommes fin septembre t'as pas envie d'ouvrir ? - Ti atend encore chouia dibut novembre, le temps ke j'mi débarrace de li chieur di Covid - Tant pis, pour nous c'est météorologiquement trop tard". Donc, comme back to Turkey, "l'Ikamet" nous tend les bras, devenir turc pour un an. Pour cela il nous faut un garant. Ufuk, aménageur de loisirs pour véhicules en tout genre (Ufuk Karavan) nous tend les bras. Go donc to Istanbul, de l'autre côté de la Turquie. En plus il faut aller vite, notre visa turc expire bientôt et nos jours de dépôt du dossier sont comptés. C'est la course aux km ! 1550 km à s'enfiler au plus vite. Allez le Cargol, avanti ! 3 jours et demi avec deux journées à 500, 600 km. Autant dire qu'avec des pointes à 70 et des montées à 20-25km/h, c'est long !

Et qu'est-ce que l'on fait quand on a plaisir à se retrouver en Turquie, ON MANGE ! S'il y a bien quelque chose en ce monde que les peuples partagent avec plaisir, c'est bien la bouffe 😉

Les lasagnes de MaLoute font fureur
Les lasagnes de MaLoute font fureur
Le Khavalti (p'tit déj) traditionnel qui te mets pleins de calories
Le Khavalti (p'tit déj) traditionnel qui te mets pleins de calories
Là y'a poisson !
Là y'a poisson !
Lasagne, Petit déj traditionnel, Poisson... 

Un peu plus de 15 jours sur Istanbul dans le hangar d'Ufuk... Faire les papiers pour l'obtention de l'Ikamet, se faire envoyer un colis (je vous ferai une étape spéciale bientôt sur ces deux derniers points ubuesques), ça nous occupe, mais pas que. Les méninges et les doigts vont dans le bons sens. Conception et fabrication d'un nouveau haut de tableau de bord plus esthétique et fonctionnel, réalisation d'un accoudoir et de capots des box inter-sièges . Sous mes petits doigts et le pinceau de Maloute, Cargol se transforme en pièce unique !

Ancienne merdouilles du haut de tableau de bord enlevé
Compartiments et box auto-radio
ca ressemble à une maquette...
support pour l'Ipad de navigation
et zou posé !
ça pourrait être plus esthétique mais c'est super fonctionnel 

Nous ne sommes quand même pas des dingos pour rester enfermé tout le temps. Istanbul n'est pas loin, nous l'avions vu vide et tous commerces fermés 6 mois auparavant avec le covid, désormais c'est bain de foule assuré. Ce qui est étonnant c'est la diversité des quartiers, en fait c'est un amas de villes dans une ville : une mégalopoville quoi !

ça grouille sur des km
Dans le Grand bazar historique
un vendeur de Kebab, 3m2 au sol à l'intérieur, la queue sur 20m
Turquie libre !
Magalopoville d'Istanbul 

Le fleuve-mer-détroit Bosphore tient et a tenu depuis des siècles une place importante ici. Vous en doutiez, non sans doute... Plutôt que de prendre un bateau touriste, nous empruntons des bus-bateaux qui nous font remonter puis descendre le détroit allant d'embarcadères à petits ports, demeures incroyables à plusieurs dizaines de milliers d'euros qui côtoient port de pêche et de plaisance. Bref une superbe façon de découvrir au fil de l'eau ce coin, au rythme local. A faire sans faute sur Istanbul !


Remontée et descente du Bosphore au fil de plusieurs bateau-bus 

A Istanbul, bien manger local et boire une boisson pour 3€ par personne, c'est classique, ne pas s'en priver !

L'ensemble de ce repas, boisson comprise est bien de 6€
A table ! 

Souvent quand tu prends des vacances itinérantes à l'étranger, tu cours de sites touristiques en sites touristiques, course à la photo souvenir devant tel ou tel monument ou paysage connu. Temps limité, tu as envie de t'en mettre plein les mirettes pour au retour faire remonter les images et te faire oublier un peu ton quotidien, jusqu'à la prochaine fois... Le temps est notre partenaire alors pour attendre nos cartes de résident et notre colis, nous fuyons Istanbul : refuge à 80 km de chez Ufuk, au bord d'un immense lac, chez "Mamy Fish" - famille turque rencontrée en mai dernier, surnommée ainsi car ils sont pécheurs et tiennent un petit restaurant.

En arrivant, la surprise est totale. Elle avait pleuré quand nous étions partis, les larmes coulent à nouveau... C'est parti pour une immersion familiale : séjours longs avec Mamy fish entrecoupés de séjours courts sur Istanbul pour la paperasserie...

Izmet le petit-fils
Tous les matins...
Papy et Mamy fish et la petite fille Doygü
La fille, petite fille et petit-fils

Comment partager des moments avec une famille étrangère ? Essayer de s'intégrer dans leurs tâches quotidiennes. Pas faciles pour eux de lâcher prise et de se faire aider. Faut souvent leur prendre les outils des mains et s'imposer, prendre des initiatives. 🐟 Etape 1, après la pêche quotidienne du matin (relevage des filets dans le lac), c'est l'heure de la préparation du poisson. Technique originale : poisson accroché au mur, pelage de haut en bas avec une pince, puis avec un couteau striage de la chair du poisson tous les 5 mm. Cette technique pour la carpe permet une friture à coeur qui vient faire oublier les multiples petites arêtes, Pas fou le turc !

Il ne manque que la 1ère phase : carpe dans le filet

🫒 Etape 2 : l'heure de l'Olive a sonné ! C'est la saison de la récolte ! Aspiration ? Secouage ? Non ! MaaannnouuuëëëLL ! On ramasse des kilos et des kilos puis passage à la calibreuse "automatik" et triage des noires /pas noires. Les noires finissent salés dans des bidons, les plus abimées pour faire de l'huile, et "cassage" (un petit coup de couteau) pour les moins mûres. Un bon petit déjeuner ne se fait pas sans les olives sur la table !

La calibreuse automatik
Mise en bouteille plastique pour salage et conservation
Cassage de l'Olive
Olives quand tu nous tiens ! 

Un arbre, des fruits... 🍯 Etape 3 confiture ! Figues et Jujubes. Pour les jujubes, nous commençons à dénoyauter les jujubes mais Mamy fish nous stoppe ! Sa technique est assez radicale : la jujube avec son noyau direct dans la marmite, plein de sucre et zou ! Moins agréable à manger quand même à l'arrivée. La French touch c'est quand même mieux.

Découverte de la Jujube ! 

Le petit déjeuner turc (Kahvalti) est sacré, enfin surtout sucré et salé ! La base c'est olives, 3 fromages, tomates concombres, petits piments, confitures, pain puis en fonction des jours on rajoute des oeufs durs, des petits pains parfois fourrés de charcuterie ou de fromage, des pommes de terre, des abats... Plus le lunch à midi avec le poisson frit, autant dire que la balance peut monter vite si tu t'actives pas trop la journée !

Si vous passez par là, n'oubliez pas de les saluer de notre part : le lien Restau et le lien du spot bivouac à 1 km au bord du lac

...

Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Géorgie, Etape suivante : se faire envoyer un colis hors europe et comment devenir turc...

Un voyage sans déboire ou temps passé à résoudre de l'administratif ne serait pas. Ce ne fut pas triste de ce côté là, notamment pour notre permis de séjour d'un an (Ikamet en turc), la réception d'un colis, l'enregistrement des véhicules. Ajoutons à cela un petit souci de support de cellule en plus et vous allez comprendre, en plus de l'étape précédente, où le reste de ces derniers 3 mois sont passés.

Ikamet, la carte de séjour turque 🇹🇷

Avoir le droit de rester 1 an sur le sol, en étant pris à part entière pour un résident turc, c'est avoir l'accès aux soins médicaux et à la 3ème dose fuck-covid, à la carte culture (5€ / an) donnant l'accès gratuitement à tous les musées - sites touristiques, et autres facilités éventuelles en cas de soucis. Plutôt avantageux pour nous en cette période. C'est pourquoi dès que nous avons récupéré nos nouveaux passeports en Géorgie, nous avions avalés en moins de 4 jours les 1600 km pour rejoindre Istanbul illico da presto, nos jours de présence en sol turc étant comptés et déjà pas assez nombreux pour faire les papiers nécessaires. Qui ne tente rien n'a rien non ?

Que faut-il donc pour faire l'Ikamet ?

• avoir un parrain turc ou un bail de logement : notre ami au grand coeur Ufuk d'Ufuk Karavan à Istanbul nous tend les bras pour endosser cette responsabilité, et ce malgré une entreprise à gérer dont laquelle il a été quasiment absent les trois derniers mois pour cause de graves problèmes de santé... Respect !

• faire de la paperasse : attestation de logement signé par le notaire, photos d'identité, photocopies passeports, une assurance santé turque, prouver la bonne tenue et le côté bien joufflu de ta tirelire... Heureusement Ufuk nous accompagne dans cette démarche et en quelques heures et passages en 4 endroits différents le tout est plié en quasiment une demie-journée.💪 Yahouuuuuu !

• remplir un formulaire sur le net pour obtenir un rdv pour le dépôt du dossier. En plus le formulaire est accessible en anglais. Cela semble une formalité. Malheureusement un blocage survient, une "erreur" sortie de nulle part nous empêchant d'accéder à la validation finale. Seule solution, se rendre lundi à l'administration. Nous somme vendredi fin PM, 3 jours de perdu alors qu'il n'en reste que 18 pour nous et qu'il faut au minimum 3 semaines pour avoir le rendez-vous. Ca sent le roussit non ?

Plus de 2h pour se rendre en transport en commun le lundi (et oui nous sommes dans une ville de 15 millions de bons terriens). Evidemment le premier endroit n'est pas le bon, c'est repartit pour un tour de ville. Un peu plus tard dans un autre quartier, 45mn de queue et la brave dame qui ne comprend pas pourquoi notre dossier bloque et nous dis qu'elle ne peut rien faire pour nous, si ce n'est nous donner un numéro de téléphone général. Garder son sang froid, insister lourdement en lui faisant bien comprendre que l'outil informatique était le reflet de son administration, que nous avions les pieds dedans et donc qu'un fichu bureau de son grand bâtiment devrait être à même de résoudre son petit problème existenciel... Elle s'absente, revient, s'absente et... la solution est trouvée ! Juste en mettant un autre choix qui ne correspondait pas au nôtre dans le menu déroulant de l'assurance. Yahouuuu ! Elle nous rassure que du même coup, nous avons le droit de rester sur le sol turc jusqu'à notre rendez-vous qui nous sera précisé par email, aucun soucis ! Yahouuuuu bis ! Nous repartons sereins...

Quelques jours plus tard, le rdv arrive pour le 1er novembre soit quasi 1 mois. Bon ben va falloir attendre que notre colis arrive (cf. plus bas) et nous irons dire bonjour à Mamay fish, (cf étape précédente)...

.... Enfin le 1er novembre est là, Dilhara la fille d'Ufuk nous accompagne pour cette démarche. Une grosse demi-heure de queue et... Ufuk est marié ? Oui ben alors il faut aussi la signature certifiée par notaire de sa femme et vous devez aller payer les taxes puis vous revenez... Et merdum. Heureusement, avec la disponibilité de Dilara et de Jasmine, l'acte notarié est vite effectué. Quant à payer la taxe, tu prends le ticket... n°780... et là à combien on en est ? dernier numéro appelé 430... Ah ouais quand même... rapide calcul en 10 minutes, minimum 2h30, direction le café du coin !

Taxe payée, il nous reste 45 mn avant que le bureau de la police de l'immigration ne ferme... Quelques quartiers et bouchons à traverser, ouf nous y sommes à temps, "la demande va être étudiée, vous recevrez votre carte par la poste dans une 15aine de jours, d'ici là vous pouvez continuez à circuler... " Yahouuuu ter ! Nous nous apercevons après qu'en fait nous n'avions pas signé un papier, que l'on avait rien pour prouver à un éventuel contrôle qu'un dossier d'Ikamet était en cours... Un peu flippé nous y reviendrons le lendemain mais "Aucun souci, problem yok" comme ils disent ici 😉 .

Le temps d'aller refaire un tour en dehors d'Istanbul, nos cartes d'identité turques arrivent bien 15 jours plus tard. Même si cela ne fut pas facile et un peu stressant, force et de reconnaître qu'un étranger souhaitant avoir une carte de séjour en France doit avoir bien plus de difficultés que nous n'en avons eu. Merci la Turquie, encore un très bon point pour toi ! 👍

Histoire de colis

Nous avions déjà connu du comique avec un envoi en Bulgarie, cette fois, ce n'est pas mal non plus. Au vu de la difficulté à trouver certaines choses en Géorgie, nous avions décider de commander / livrer en France entre autre certaines pièces moto et une visseuse Makita avec batterie, plus carte bleue, carte sim française... (cf le vol dans Cargol en Géorgie). Allo Véro ? Pas de soucis je gère ! (la pauvre ne savait pas ce qui l'attendait, et nous non plus...)

1er envoi, je passe par un grossiste internet en envoi (Upela) et choisi DHL en transporteur. Le colis est oublié quelques jours au relais où il a été déposé. Si si c'est possible ! Une fois remis dans les bons tuyaux, il revient à l'expéditeur. Il a été ouvert et motif : pas de batterie dans les envois par avion ! "Allo ? comment on fait ? la batterie fait moins de 100W donc c'est autorisé normalement. Ah bon ok alors marquez-le sur l'emballage".

2ème envoi avec une grosse étiquette mentionnant la présence de la batterie < 100 W. Toujours DHL. Le colis revient. Merdum ! Il a encore été ouvert, pas d'explication. "Allo ? Pourquoi ? L'étiquette était trop grosse et c'est réservé aux envois professionnels ! Il fallait juste marqué batterie not restricted et la séparer de la visseuse". Presque 2 semaines depuis le 1er envoi et nous en sommes au même point. Bon Véro désolé on remet ça. Pour plus de sécurité cette fois carte Sim et carte bleue partiront dans un autre envoi.

3ème envoi, DHL, "batterie < 100w not restricted"... je vous le mets dans le 1000 3ème retour à l'expéditeur, toujours sans explication ! "Allo ?... Suspiscion de batterie..." Je vous jure on commence vraiment à péter les plombs. Evidemment à chaque fois tu repayes l'envoi et tu espères le remboursement un jour. Par contre tu payes les communications Turquie Upela ou DHL France et ça dure jamais 10 secondes...😡

4ème envoi, bon Véro garde chez toi la batterie, je vais m'en passer j'ai une solution ici. Puis fini DHL on passe par Chronopost . Le colis est déposé. Il arrive à sortir de Toulouse, arrive à Paris et là blocage mais pas d'explication (j'adore...) "Allo Upela... sans doute parce que vous n'avez pas mis de numéro de TVA" Et il ne s'agit pas d'un envoi pour une société mais à destination de quelqu'un de privé dans une société. Le truc à pas faire, et m*... ! Upela sympa me fait une autre étiquette avec le numéro de TVA, l'envoi à Chronopost qui valide et le colis peut continuer ! Ouf !

Fini ? Non ! le colis arrive sur Istanbul puis passe en "Attente de dédouanement" 2, 3, 5 jours, 1 semaine... "Allo Upela ça peut durer longtemps ? On ne peut pas savoir" 15 jours toujours rien... Nous revenons sur Istanbul et décidons d'aller trouver les PTT Douanes. Métro, bus... 2h... puis au bout de plus de 2h passés sur place "Nous n'avons aucune trace de votre colis, ce n'est pas les PTT" Là tu en perds ton Latin, pourquoi j'ai cette info sur le site de Chronopost comme quoi mon colis est à Istanbul bloqué aux douanes ! "Allo Upela, merci de demander à Chrono l'adresse des douanes où est le colis"

Réponse le lendemain : "Vous pouvez appeler ce numéro en communiquant cette référence". Il manque l'indicatif du téléphone (2 différents sur Istanbul) et la référence qui n'a rien à voir avec celle de ton colis... "Allo... Oui nous avons votre colis (ouf soulagé) mais il nous faudrait les factures d'achats de vos pièces motos, votre carte grise, un acte de propriété de la moto..." Là tu crois marcher sur une autre planète. "Et au fait si mon colis n'est pas aux PTT Douanes, vous êtes qui ? DHL Douanes ! ! ! " Quel monde de dingue ! 🤢

L'histoire rocambolesque s'est arrêté là avec la réception 48h plus tard dudit colis...

55 jours plus tard... 

Dernière histoire administrative : L'ikamet des Véhicules, passage à la douane pour permettre à nos véhicules de rester sur le sol turc au-dela de nos 3 mois initiaux.

Cela n'aura duré que 7h (!), 55€ de pénalité de retard d'enregistrement (réduction 25% car payé en cash à la banque), x2 car 2 véhicules.

- Et le 3ème véhicule que l'on possède ? - Ah ben non il existe pas dans notre fichier d'entrée dans le territoire. - Peux-t-on rouler avec un véhicule non enregistré ? - Non - Et comment fais-t-on ? - Vous roulez à proximité du camion" - Y-a-t-il une solution ? - Non - Comment fais-t-on pour sortir un véhicule du territoire non enregistré ? - On ne sait pas, vous verrez quand ce sera le cas

Là nous avons touché la connerie humaine, comme quoi en Turquie il y en a aussi. Nous n'avons pas bu le thé de la journée et à la fin, ça a gueulé très, très fort... No comment...

En fait pendant ces 3 mois dans la région d'Istanbul, nous avons quand même pu nous échapper... Chez Ufuk, nous rencontrons la famille Odyssébus. Et quelle famille ! couple avec 5 enfants partis pour un an. Bon depuis plusieurs semaines qu'ils sont en vadrouille, ils vivent beaucoup de galères mécaniques mais ils avancent et ce, toujours dans la bonne humeur qui les caractérisent. Ils vont dans notre direction et vu que Cargol est resté chez Mamy Fish, nous sautons dans leur bus pour rentrer "à la maison". Sacré véhicule ! (qui a d'ailleurs appartenu à Johnny Halliday pour ces tournées) mais bon la boite de vitesse hurle de douleur à chaque passage, la confiance est relative. Une cinquantaine de km plus loin, voyant rouge, fuite d'air, immobilisation ! Nous finirons, eux attendant la dépanneuse, nous en stop 😳.

(la suite pour eux : 15 jours plus tard après avoir faillit prendre feu, le moteur a "explosé" et la boite à vitesse est morte. Mais à ce jour ils vont bien, sont partis pour l'Egypte puis l'Iran sac à dos pour 3 mois, et récupérerons le bus laissé dans un garage en Turquie à Antalya à leur retour... On se reverra sans doute... 😉)

La classe impériale, mais pas très pratique pour faire du tourisme
Les emmerdes continuent pour eux
La galère d'OdysséBus

Une fois arrivé chez Mamy Fish, nous nous en échappons quelques jours, le temps de rejoindre la famille Optimus (avec qui nous avions déjà passé du temps en Turquie et Géorgie) avant qu'ils ne s'échappent pour l'Iran. Sur notre route Eskisehir, surprenante ville avec ses canaux et un vieux quartier ottoman rénové. Un parc bien délirant vient compléter ce beau tableau. Qui dormira dans ce château ? La belle ou le bois dormant ? 🏰

Eskisehir, encore une ville turque pleine de charme

🍄 et si nous étions la nature et la nature nous ? 🐾 Et si nous inversions les rôles ?

Ouarf ouarf ! 

2 jours 3 nuits de retrouvailles sympathiques, isolés au bord d'un lac. Aucune âme dans le coin, seul quelques rares pécheurs sur le lac. Une fois n'est pas coutume, une embarcation nous offrira 2 belles carpes... à 23h... heureusement qu'il pêchent pas la baleine non ? 🐋

C'est beau, c'est où ? Juste un petit lac de Turquie (Sariyar Baraj Göl)

Et vers l'autre côté du lac y'a quoi ? Ah ben pas moche non plus. Une bonne usine électrique à charbon (mais le lac est grand alors elle se voit pas) mais surtout quelques vieux villages, des cultures verdoyantes et des montagnes que tu crois que Dieu à cet endroit a fait tomber ses palettes de peinture. Un sacré artiste le type !

Puis plus loin, on frise une nouvelle fois la folie commerciale de l'homme... Un "complexe" de 700 maisons châteaux dont le programme s'est arrêté voilà deux ans, banqueroute (!) Plus de la moitié furent vendus sur plan à de riches koweitiens mais la conjoncture a changé. Ça deviendra quoi ? Nul ne sait. Enfin si tu veux rentrer dans le livre des records et organiser la plus grand partie de cache cache, contacte vite la mairie du coin ! 🤪

Burj al Babas complexe inhabité en instance de rien

Pour finir cette escapade, retour tranquilou chez mamy fish, en 3 jours - 3 lacs et en traversant les montages qui se couvrent de leurs premières neiges. Ça va le chauffage fonctionne toujours !

Premières neiges dans les hauteurs à seulement 1300m 

Un voyant rouge s'allume depuis quelques temps, moteur au ralenti et cela de manière totalement aléatoire... Nous suspectons le régulateur de l'alternateur... Ce serait bien de réguler ce soucis avant de reprendre la route. Nous aurions l'esprit plus tranquille, et la cervelle aussi. Ne t'imagine pas que le problème avec l'âge avancé de Cargol est de trouver la pièce, mais en fait son prix : entre 1200 et 1800 € sur le net ! Va falloir aller faire un tour de magie dans un garage turc ! Au final, pour 250€, nous aurons : un alternateur tout neuf intégrant un régulateur, un neiman qui faisait quelques caprices, quelques soudures de renfort sur le pot, un nouveau klaxon tout neuf, 2 ou 3 bricoles par ci par là... Turquie 1, société de consommation européenne 0. Hallucinant non ? T'es prêt Cargol ?

On renforce le pot
Nouvel alternateur incluant un régulateur

Ikamet en poche, colis ok, pb du voyant rouge oublié nous repartons ! 1er bivouac au bord d'un lac. Au petit matin, une barque de pécheurs venus retirer leur filet viennent accoster à notre hauteur. Cadeau pour vous ! 2 belles carpes ! Ces turcs sont incroyables ! Nous finissons par arriver sur la côte où nous croisons une famille française en camion (les ghuidhuss) qui remontent eux sur Istanbul.

Ouf enfin la côte turque ! 

En descendant les motos pour les nettoyer et tenter de mettre les pièces ramenées de France, on s'aperçoit que notre barre anti-encastrement arrière a beaucoup de jeu. La source du problème est trouvé. Une pièce métallique de soutien de la cellule est dessoudée, et tout l'arrière droit a bougé de quelques cm vers le bas, cellule comprise. Plutôt inquiétant à 1ère vue. 😡

Vieillerie qui pète. 

Tout cela doit donc être réparé et renforcé. Nous croyions être parti d'Istanbul, ben non, demi-tour ! Du coup nous remontons (300km) en convoi vu que les Ghuiduss pensent faire des bricoles chez Ufuk avant de partir d'un coup d'aile en Thailande pour 2 mois. Content de retrouver Ufuk et la famille mais franchement, nous nous en serions bien passé...

Les Ghuiduss partis, c'est une autre famille française et en bus aménagé cette fois qui débarque. Le temps sur Istanbul est pourri, la seule sortie quotidienne est la boulangerie/pâtisserie/restaurant. La salle VIP nous y attends pour manger tous les jours, la Lire est très faible, les prix pour nous sont dérisoires... autant faire marcher le commerce. Je n'ai pas pu m'empêcher de vous prendre en photos ces gâteaux turc pour 8 personnes, qui sont idéaux pour le plaisir des pupilles et des papilles, le tout pour 4€ maximum...

La bus family
Vous avez dit gâteau ?
Notre salle VIP dans le restaurant

Avec Ufuk, ça réfléchit et ça bricole. En plus du renfort, nous décidons de changer la porte de la soute de la cellule qui était fixée au châssis et non à la cellule, une aberration technique. Suite à un mauvais départ dans la conception de la porte, cela prendra plus de temps que prévu mais la volonté de bien faire finie toujours par être payante 😉.

19 jours plus tard donc, le 24 décembre nous voilà repartis sur les routes. Au détour d'une bretelle routière, des canards nous montrent la bonne route. C'est reparti, à la recherche de bons coins... coins ! oups j'ai pas pu m'empêcher de la faire celle-là... Faut vraiment qu'on roule ! 🤣

Retour à Denizkoy, nous retrouvons la mer et nos motos laissées 3 semaines plus tôt. 

Que faire un 1er janvier quand tu es dans la nature avec ta maison sur roue, qu'il fait plutôt froid et que tu es pas pressé de bouger du coin. Tiens j'ai vu qu'il fallait revisser un peu les écrous de fixation de la cabine... Tu te mets dessous avec ta clef de 17 et en 10mn t'as l'impression d'avoir fait quelque chose de ta journée. Tiens et si avant de sortir de dessous Cargol, on dévissait ce capuchon du décanteur d'eau du gasoil... Nickel, pas d'eau, le gasoil est bon dans ces contrées. Tu revisses... Crack ! Mille milliard de mille bachibouzoucs de m*... Fuite ça pisse à coup à quelques litres à la minute. Tu mets le doigts pour boucher le trou... ☝️

et là tu penses... On est samedi, 1er janvier, tout est fermé, tu es sous ton camion, le bras en l'air en train de boucher un trou, dans 2h il fait nuit, il fait pas 5° dehors... T'as l'air d'un con là ! 😂 Quel idée de faire des p'tains de bouchon en plastique sur une sorte de vase en verre qui coutait 250€... Grrrrr de Grrrrrr !

Maloute ! Maloute ! ô secours ! Help ! Il me faut un bouchon ! Boite à outils de la cuisine ! Brochette en bois, baguette chinoise... Cool la baguette chinoise ça fait 95% du job. Vite plions rapidement et filons au Sanayi (quartier des mécanos) aperçu au village voisin. Samedi 1er janvier 17h, sait-on jamais... Tout est fermé mais quelqu'un traine par là, puis quelques minutes plus tard quelques personnes qui venaient boire du Southern Comfort entre potes sont là et enfin le "Patron" m'envoie une personne. 😂 Blabla bla, on boit, on trinque pendant que l'un deux démonte et remonte pour shunter momentanément le décanteur... et le tour est joué !

Certains regardent et boivent pendant que d'autres bossent
Vive les 1er janvier mécanique ! 

Nous suivons ensuite l'un deux qui nous prie de venir pour la nuit sur son terrain. Une fois sur place dans les oliviers, nous le suivons dans sa voiture vers la maison en haut de la colline. C'est Le "Patron" qui nous y attends. Un turc qui s'est expatrié en Angleterre, qui a fait fortune et revenu au pays a investi, acheter des terres, ne sachant pas trop quoi en faire au départ 😳. Maintenant c'est 65000 oliviers, une entreprise entre 100 et 150 personnes, 350 hectares dans un paysage magnifique de collines au bord d'un immense lac, des hangars techniques, quelques maisons, 62 km de pistes construites sur le terrain... Un visionnaire très sympathique. Repas du soir en toute simplicité (c'est en plus son anniversaire) et nous sommes conviés au petit déjeuner le lendemain avec son épouse avec visite de la propriété. Finalement, j'ai bien fait de le casser mon p'tit bouchon non ? Thanks Gürbuz ! (les prénoms sont parfois surprenants en Turquie)

Autour de la trieuse calibreuse d'olives
Tenues locales
Visite de l'immense domaine 

Sur la photo de l'olivier ci-dessus, on peut apercevoir des formations rocheuses étranges. Nous rentrons dans une région ex-volcanique. La terre dans ce coin est torturée par des km de coulées de lave. Au vu des surfaces, de toutes les directions prises et du nombre incroyable de petits monts restants, leurs formations ont dû être très lentes et sur une période très longue. Je ne sais pas ce que la terre avait pu avaler de travers pour dégueuler tout ça, mais dans tous les cas, il n'a pas du bon faire vivre par là en cette lointaine période 🤣

Des pistes sympas sillonnent la région
Des petits monts tout partout
Coulée de lave
Petit petit nous sommes
Tu en veux du caillou de lave ? 

Sorti de cette région collinéaire et caillouteuse, nous tombons cette fois sur un petit canyon de "cheminée de fées". Pas de troglodytes par là, nous sommes loin de la Cappadoce mais encore un petit coin sympathique pour un bivouac tranquille ! Tiens un turc passe avec son camion... Il s'arrête... Il fait marche arrière, descend... et nous offre une miche d'un kg de bon pain... Bonjour et au revoir... C'est ça la Turquie ! 🤪

Un mini Cappadoce dans ce secteur 

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Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Géorgie, Etape suivante an cours de rédaction : Sympa la boucle (part II)

Après les oliviers à perte de vue, les coulées de lave qui n'en finissent pas, les cheminées de fées délirantes, il manque quoi dans cette boucle ? Allez on embarque pour 20km pour se poser au bord d'une vallée encaissée. Les turcs font souvent des aménagements assez terrible pour leurs loisirs, installation d'une tour d'observation, carbet de piknic... On monte au plus haut, on descend au plus bas, nous restons proche de la nature, il n'y a pour ainsi dire personne, c'est ce que l'on aime ! Oui nous sommes des sauvages !

Sacrée tour d'observation !
Petite descente pour voir en bas
Tasayran valley

Changeons de vallée et gaffe de pas tomber dans le canyon ! Ahah celui-ci est le 2ème plus grand canyon au monde ! (dixit wikipédia) Ben oui, après le grand canyon messieurs dames ! Bon perso, j'oserai quand même pas la comparaison, mais ça te péte quand même aux yeux. Dommage que l'on soit un peu feignant ou qu'il fasse un peu frais, c'eût été sympa de crapahuter un peu dedans...

ils savent aussi faire des terrasses sympas !
torturée la Terre !
Piti nono s'éclate !
Ulubey Canyon 
Quand tu commences à descendre tu te demandes comment ça va être plus bas !

A quelques encablures de là, nous approchons de Pamukkale. Paraît qu'une grotte sympa traîne par là avec des vasques en cascade, un mini pamukkale sous terre... Merdum, tu arrives sur le parking, les bains de la source chaude sont vides, des rubans de travaux à droite à gauche pour te faire comprendre que tu dois pas prendre le chemin. Bref le site est fermé. Des ouvriers semblent travailler à l'entrée de la grotte... Vous avez compris, on y go, sait-on jamais... Gagné, quelques petits mots turcs et des sourires, ils nous laissent passer. Ils sont en train de refaire le cheminement en bois, complètement pourri par endroit. Pas d'éclairage, nous avançons parfois à tâtons, pataugeant car beaucoup de pluie ces derniers temps et le chemin se transforme en ruisseau plutôt glissant. Rigolo ! S'il le faut c'était peut-être mieux comme ça 😅

Grotte Kaklik, plutôt en travaux 

Nous arrivons sur le site de Pamukkale... Cette fois nous filons d'abord à un petit village (Karahayıt) qui possède en plein centre un aménagement de vasques et sources chaudes, Le village a ses commerces touristiques mais sans tous les connos de Pamukkale qui tentent de t'attirer dans leurs boutiques chinoises ou restau à spécialités que tu ne sais même pas de quel pays ça vient en fait...

Bon Pammukale c'est quoi ? Des centaines de vasques en cascades d'un blanc étincelant qui t'éblouit, où l'eau ruisselle, sur une longueur de 2km et d'une hauteur de 50m, des couleurs à couper le souffle... et c'est comme ça depuis des millénaires, sauf que... L'eau ne coule plus comme avant, captée, irriguée pour des infrastructures thermales, commerciales, touristiques. Ô certes l'Unesco a en partie sauvé la mise de justesse mais son cahier des charges a fait peau de chagrin face à la pression financière. Compromis... Il ne reste donc plus que quelques vasques irriguées pour la joie des reflex iphone samsung ou autres, et quelques canaux qui viennent alimenter de temps en temps une infime partie de ce site immense pour tenter de lui conserver sa blancheur. Faire tout le tour par le haut de l'entrée sud à l'entrée nord sur 2km puis par le bas et l'on se rend bien compte de l'ampleur du problème. L'eau ne coule plus que sur 2% de la surface. Le gris grignote le blanc. De temps en temps ils dévient les canaux pour "nettoyer" un peu.🤮

Les anciennes vasques qui périclitent, non irriguée au profit d'établissements
Les romains se retourneraient dans leurs tombes
Le côté moins visible de Pamukkale issu de la sur-exploitation commerciale des eaux de sources 

Pour apprécier le site , laissez-vous rêvasser et imaginer ce que nos anciens ont vécus, du temps de ce splendide complexe antique ou l'on y trouve l'un des théatres les mieux conservés après celui d'Aspendos (sur la côte après Antalya). La piscine publique sur le site, appelée piscine de Cléopatre (j'me marre), est bien faite mais l'eau abondante qui s'y déverse ne serait-elle pas mieux à couler 100m plus loin ? Cela reste donc étonnant, émouvant, mais pour nous tellement triste... 😥

Quel pied ce théatre !
mais où est passée Cléopatre et le lait d'anesse ?
Ben oui c'était mieux du temps des orgies en fait ! 

Pour voir quelques belles photos de Pamukkale, cf celle de notre passage au mois de mai ou sur le net, mais attention beaucoup sont faussées et bien cadrée...

...

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Ah les ruines antiques de Turquie, innombrables, démesurées... Faut avouer que "les cailloux" comme nous les appelons, c'est pas trop notre truc. Mais là le site d'Aphrodisia, faut pas le rater ! Non pas qu'il connote l'Amour par sa dénomination mais parce qu'il est à l'écart des grands circuits touristiques et qu'il est bien plus vrai, plus dingue que le trop connu site d'Ephèse. Pourquoi ? les restes d'un temple ou du théâtre ci-dessous sont déjà pas mal mais ce n'est pas le clou du site...

Nous allons déambuler dans toutes ces ruines incroyables, seuls au monde, juste accompagnés d'un gentil chien qui nous sert de guide tout au long de la visite dans le passé greco-romain.

Ancien temple et théâtre, ça c'est "presque" classique 

Là ci-dessous, cela devient intéressant. Qu'est-ce ? Une piste d'atterrissage pour Ben Hur et son char ? Une fosse pour les enfants des gladiateurs qui s'entraînent avec des bébés lions ? Que nenni.. une piscine ! 169m et des gradins tout le long, un art de vivre ces romains !

 Rare !

Là, ci-dessous, il est possible de se rendre compte de l'importance du sport, des loisirs, de l'organisation sociale de cette société étonnante. Un stade, oui mais quel stade ! + de 250 m de long et 50 de large ! Il pouvait accueillir plus de 30 000 personnes... Imaginez l'ambiance là-dedans !

Très rare !  Délirant !

Encore un site assez inattendu dans cette Turquie. Celui-ci est également en dehors des circuits touristiques. C'est par une excellente petite piste dans les montagnes qu'on y arrive. Comme en témoigne quelques infrastructures en haut de la falaise, c'est un endroit prisé par les locaux pour leur piknic en famille le week-end à l'intérieur des carbets aménagés.

Arapapıştı Kanyonu, encore un site surprenant, le paysage change très vite d'une vallée à l'autre 

Un musée de l'automobile en Turquie, dans un village en pleine campagne... à l'intérieur d'une usine dans le secteur alimentaire. Pas de pancartes ou de publicités extérieures. S'il ne nous avez pas été conseillé, nous ne l'aurions pas connu. Un phénomène ! Des centaines de véhicules de toutes marques, de fin 18ème à 2021, de tous styles, tous dans un état de conservation, d'entretien irréprochable. L'impression qu'ils sortent tous d'usine. Des véhicules très originaux et de très nombreuses pièces rares, très rares, numérotées, le tout dans des espaces dédiées d'une qualité impressionnante, le soucis du détail en prime.

La Batmobile issue du film
Ce musée, c'est la voiture dans tous ses états, sous toutes ses formes et des pièces très très rares, dans toutes les marques ! 

Cargol n'ayant pas trouver sa famille au musée, il est temps de retrouver la côte, ses bivouacs sur les plages...

Chut... seul le bruit des vagues... 

Le froid commence à revenir dans les terres. Nous revenons vers la côte que nous longerons les semaines qui viennent. L'hiver est très rigoureux cette année en Turquie. Cela fait entre 20 et 70 ans suivant les endroits qu'ils n'ont pas vu tant de pluie, tant de neige, tant de froid. Nos déplacements où nos sorties se font au rythme de la météo. Les prévisions du site www.ventusky.com ou de son appli web sont plutôt extraordinairement fiables. Elles nous disent fréquemment : "Reste un jour de plus à buller ici en attendant le départ des nuages"... "Va te promener pour voir tel site entre 14h et 17h, tu auras une belle éclaircie..." La vie est dure dans ces conditions, nous sommes bien d'accord !

Bivouac à Kuşadası, côte paisible 

Musée du train par là. Ben après celui des voitures, c'est nul. En fait, juste quelques locos à vapeurs, bien entretenus de loin mais de près c'est autre chose. Notre cerveau n'en ressortira pas plus intelligent que quand nous sommes arrivés. Musée de l'huile d'Olive. Oh peuchère, on se croirait en Provence ici ! Beaucoup d'effort pour rendre ce musée intéressant et il l'est. Faut dire qu'avant que l'Olive soit arrivée en France, elle était déjà cultivée en Turquie... béh oui na 🤪

Un petit peu de culture et de savoir, Musée du train pas top et Musée de l'huile d'Olive bien sympa lui 

Ah des cailloux par là ! Avec ces deux photos ci-dessous, vous comprendrez pourquoi nous parlons souvent plus de cailloux que de ruines... Quant au théâtre romain juste après, nos religieux catho s'en sont aussi servis un peu plus tard comme en témoigne les chaises ecclésiastiques de pierre tout autour de la scène. Et si nous faisions une orgie dans une église tiens !

Priène, cailloux et théatre original ! 

Bafa Gölü... un "petit" lac (67 km2 quand même) pas très loin de la mer (ex-golfe de la mer Egée dans les temps jadis). 1er bivouac au nord, un coin bien perdu où nous ne verrons en 3 jours que les vaches en liberté et la Jandarma qui sans doute étonnée de nous voir dans les parages est venue voir si tout allait bien pour nous.

Bafa gölü nord 

Dans sa partie sud, ce lac ex-golfe est une immense zone de rochers aux formes arrondies superbes, complétée par une réserve ornithologique importante, par les traces d'une riche ville portuaire fortifiée, par des îles, par des pêcheurs aux méthodes traditionnelles... bref un p'tit coin de paradis que nous avons bien apprécié, entouré de flamands roses et autres piaffous, le tout à une 30aine de km seulement de Didim, ville touristique en bord de mer.

Bafa Gölu sud, Kapırı

Mais avant le plantage, un petit arrêt cro-magnon mignon : une petite grotte sympathique. Ce n'est pas ce qui manque en Turquie les grottes, généralement assez classiques avec leurs lots de stalacs qui tiquent ou qui miquent, concrétions originales et autres. Ce qui est surtout sympa, c'est cet accès à pied dans la nature, de "réveiller" un jeune, qui va ouvrir la grille en donnant un euro quand même pour le prix du billet, qui nous allume la lumière et qui nous laisse partir à la découverte dans ces entrailles terriennes. Nous sommes seuls, le silence, la roche, les rares "clocs" d'une goutte d'eau qui tombe...

Grottes d'Incirliin, petit trou dans un canyon

Une jolie plage au fond d'une baie, un chemin le long de la côte... Il a énormément plu ces derniers temps dans les parages. Le chemin se transforme quelque peu en terrain forestier plutôt boueux. Voilà qu'il faut passer entre un arbre et un poteau... Mais qu'est-ce qu'il fout là ce p'tain de poteau électrique en pleine forêt ! Sont cons les types non ? Largeur + 40 cm soit 20cm sans doute de chaque côté de Cargol . Bon le problème c'est qu'il est quasi impossible d'arriver bien droit dessus. Décision prise, on tente.

Je me présente, les pneus accrochent bien. La cabine et les roues avant passent. Ça se présente plutôt bien ! On continue... merdum, le côté gauche du terrain se dérobe un peu sous le poids de Cargol et vla que du coup c'est la cellule qui vient s'appuyer sur le super poteau qui n'a rien à foutre ici ! Là on est un peu dans la merde ou plutôt la bouillasse. Peter et Doris nos compagnons allemands depuis 2 jours sont restés en retrait. Nous réflexionnons, nous renforçons le terrain, nous sortons la pelle et les plaques, nous tentons de sortir par l'arrière. Finalement impossible car nous risquons de nous mettre dans un autre merdier de très grosse boue... Bouh ! Entre temps Doris nous amène une assiette de pain fromage et saucisse locale "'Bon anniversaire Muriel ! Eh oui quoi de plus original comme cadeau d'anniversaire que de se planter dans la forêt et mettre les pieds dans la boue ! Happy birthday MaLoute ! 🤪

Faut passer ! Nous retravaillons le terrain, renforçons et ça passe. Bon les allemands, vous allez tenter de faire marche arrière et de voir si l'accès par le nord est bon ! A tout allure, nous nous continuons, après tout il reste moins d'un km à faire. Facile ? Que Nenni !

200m et le terrain me paraît louche. Il a été visiblement retravaillé pour un passage de voiture. Je descends. (Cf photo) Mon pied gauche est sur un caillou stable. Si je pose mon pied droit je m'enfonce jusqu'au genou. Pas bon, pas bon du tout. Nous empierrons, mettons une plaque, ça passe mais la plaque n'a pas appréciée 😂, un nouveau design à retravailler plus tard (cf photo aussi). Un autochtone déboule plutôt furax. Je comprend qu'il habite à côté, que nous lui avons plutôt déglingué son chemin qu'il avait sans doute lui-même travaillé. Il se calme et me fait comprendre que de toute façon plus loin ça passe pas, demi-tour obligatoire. Coup de fil des Allemands qui me disent que par le nord, c'est mort. Merdouille. Faut y croire, let's go back. Nous avons maintenant l'expérience du terrain, et après quelques coups de pelle et de cailloux bien placés nous repassons les obstacles avec brio... Bon anniversaire !

Certains passages paraissent anodins, mais... 
Bivouac de légende

Voilà enfin la côte et après un superbe bivouac de légende (cf ci-contre), nous voilà au bout d'une presqu'ile, dans une baie dont la construction de bateau en bois est ancestrale. Petit port de 2000 hbts, Bozdurun dont la plupart des personnes travaillent à la construction de goélette dans des toutes petites structures familiales. Visite avec nos amis allemands d'un petit chantier avec Nuri que nous avions rencontré la veille et qui nous sert de précieux guide local.

depuis des siècles chantiers familiaux de goélette 

Mais nous n'allons pas nous arrêter là. Un immense hangar dans le coin de la baie. Viens Nuri, allons pousser les portes ! Négociations avec les gardiens, appels téléphoniques au patron, le portail s'ouvre ! Et nous voilà en visite de ce que sera le plus grand bateau en bois au monde : 141m de long, un désign futuriste. Du délire d'un consortium Ukrainien à priori. Impressionnant !

Ce que sera le plus grand bateau en bois jamais construit : 141m 
Notre bivouac dans la baie. Impossible d'approcher la mer plus prés cause zone inondée... un plantage suffit !

Le lendemain, nous devions partir à 4 pour une promenade le matin. Louis un jeune français dans son van rencontré 2 jours plus tôt nous dit "J'arrive !". A l'issue de la balade nous passons voir Noël rencontré la veille et qui nous convie à boire un coup sur son superbe bateau. Viens donc manger avec nous vers 15h pour une bbq party ! Allô Nuri ? viens aussi ! Une seule et unique petite habitation dans la baie où nous bivouaquons ? Viens par ici voisin de l'instant ! Et voilà comment se lance une excellente après-midi internationale avec 3 français, 2 allemands, 1 belge, 1 turcs néerlandais, 1 autochtone turque, l'amie turque de Noël le belge et sa franjine. La vie en mode Traveller à vraiment du bon. L'osmose est là, les heures passent trop vite...

Détail de géologie locale
Nos amis allemands Peter et Doris
Bbq international ! 

Le plus douloureux dans ces moments c'est le départ. Fort heureusement, nous avons une dernière fois l'occasion de partager encore un bon moment, petit déjeuner dans le bateau de Nöel...

voilà une étape plus... tranquille, à l'image de tout bon voyageur qui profite du soleil, qui flâne dans des sources d'eaux chaudes en pleine nature, qui se fait une petite rando en bord de mer, qui va se balader sur des dunes... Pas beaucoup de texte, nous vous laissons apprécier la sérénité des lieux en images, paysages extrêmement variés sur une centaine de km de côtes...

Sources de Daylan
Delta de Daylan
Sources de Daylan, où comment rester quasi 3h dans une eau à t° corporelle, en pleine nature, sans rien autour !

Öludeniz, une des baies les plus connues de Méditerranée... on comprend pourquoi...

Öludeniz 

Nous laissons une côte aux milles criques, changement de décor, une baie plus grande, un bivouac grande plage, montagnes enneigées en fond...

Alentours de Féthiye 

et re-changement de décor, cette fois-ci le sable passe en mode montagne avec des dunes de 40m de haut, immenses plages sur des km à l'état sauvage.

Patara, un site hors pair 

Nous ne faisons pas que flâner quand même, faut aussi s'occuper de Cargol. Normalement tous les 500h d'utilisation, la plaque chauffante au gasoil Wallas a besoin d'une révision. Ce n'est pas avec grand enthousiasme que nous avons démarrer cette opération inconnue, mais finalement, pas de soucis, la plaque n'a plus de secrets pour nous. Comme quoi il est possible de tout apprendre ! Ça c'est fait ! 🤪

Opération d'entretien plaque chauffage gasoil Wallas !

Enfin des pannes mécaniques ! Mis à part une pipe d’échappement en Italie en 2020 et un ressort cassé dans la machoire de frein en février 2021, jamais rien n’avait empêché Cargol d’arpenter le bitume. Du haut de ses 3m50, 10 tonnes et 42 balais c’est quand même pas mal non ?

Bon tu me racontes ce qui s'est passé ? 🤪 Pour sortir d’un endroit sympa qui était d’ailleurs fermé, il nous faut faire une sorte de demi-tour bien serré. Tellement serré que seul une manip au frein à main serait possible, et en plus un joli précipice juste devant. Nous sommes plutôt en zone montagneuse ! Bref je force pas mal sur le volant à plusieurs reprises, parfois les roues un peu à l’arrêt. Evidemment la pseudo direction assistée de l’époque n’a quasiment aucun effet dans cette situation. Croyez-moi un pneu qui t’arrive au nombril et qui supporte plusieurs tonnes, si t'es pas Popeye, tu le bouges pas avec le petit doigt sur un volant.

Ça force mais ça passe. Oui mais… Le volant est devenu plutôt mou de la colonne. Comme si les roues étaient à la bourre dans l’action, ou que le volant parfois tourne dans l’apesanteur. Sensation étrange… Nous sommes sur une route de montagne, devons retrouver nos amis allemands un peu plus loin, 4 ou 5 km de montée, une petite dizaine en descente avant de retrouver la plaine et éventuellement voir ce qui se passe, voire un garage. Tentons le coup, en mode TLB (traîne la b*te) ! (expression motardesque).

Ben nous ne ferons guère qu’1 km 🤨 ! Les virages sont nombreux dans cette route étroite de montagne où Cargol a dû mal à croiser une limace locale. Dans un petit droite, le volant tourne, mais plus les roues ! Vite mon frein ! éhé éhé, facile, nous roulions tout doucement. Chance inouie, sans prendre le virage, en allant quasiment tout droit, un petit bout de terre de la longueur de Cargol. Et en plus il est plat ! Le lieu est "idéal" !

Cette fois c’est vraiment la panne. Auscultation rapide... "MaLoute, c'est la bielette de direction fixée à la roue gauche qui est fendue à 80%, grosse pièce métallique indispensable. On est là pour quelques jours sans doute, y'a pire !" Il est 14h, nous sommes samedi, le week-end s’annonce donc forestier et montagnard dans ce bivouac improvisé ! Amis Allemands, c'est vous qui allez venir vers nous ! 😉

Un autochtone passe par là... bla bla bla et coup de fil... "Bouge pas je vais m'occcuper de toi !" 15mn après un turc arrive parlant plutôt bien l'anglais... et le français. Fabuleux dans ce coin perdu ! "Un mécano va arriver" Ça tombe bien car nous avons déjà du mal à déboulonner les écrous de roues. Mécano présent, avec son arsenal de barres, il faudra un bon 1/4 d'heure pour venir à bout des boulons trop bien serrés.

Boulons récalcitrants ! 

Deux bons gros boulons fixent la bielette à la roue. L'un deux s'appelle rebelle ! Il faudra pas loin de 2h (!) pour en venir à bout, sueur garantie. A noter la position du cric qui, pour le mécano, ne posait aucun problème malgré les soubresauts de Cargol à chaque fois que nous lui chatouillions l'essieu (sont malades ces turcs !). Voilà la pièce enlevée et partie pour se refaire une beauté. 1h plus tard elle revient, ressoudée et en pleine forme, y'a plus qu'à finir le boulot, il est 19h, panne terminée, vive la Turquie !

Allez Cargol, lève un peu la patte avant gauche ! 

La nuit tombe, nous allons quand même dormir là. Dès le départ du lendemain, je sens comme une faiblesse de l'accélérateur suite à un petit "Clac". Effectivement j'accélère mais pas grand chose ne se passe, type t'es à fond, mais t'a que 20% de ta puissance. Plutôt emmerdant. Bon ça descend, attendons la plaine. Auscultation... Ah une tige métallique a son raccord qui a foiré. Une soudure fera l'affaire. En attendant, en compagnie de Peter nous réparons avec ... des serflex ! Mon accélérateur est désormais relié au moteur par du plastique et ça marche très bien 👍 Une heure après nous repartons et nous occuperons plus tard de la réparation !

Serflex et Peter en action ! 

La route pouvant continuer, nous découvrons un site antique dans son jus😍 (Kyaneai), sans que l'homme y est construit route d'accès, bar ou autre exploitation commerciale. Il est assez incroyable d'imaginer l'activité commerciale, culturelle de toute cette région de la Turquie voilà plus de 2000 ans ! Nous en profitons pour dérouiller le treuil, ça marche !

Test du treuil
Site de Kyaneai 

Avant de revenir sur Antalya, arrêt sur la plage de Mavikent, célèbre dans notre monde à nous. Arrêt rencontre classique pour tous voyageurs, occasions d'échanges et de soirées autour du feu. Tiens au fait notre accélérateur ? Un soudeur suisse en camion est là et voilà la réparation effectuée, les pannes sont finies, la route continue !

Plage de Mavikent 100km au sud d'Antalya 

...

Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Géorgie, Etape suivante en cours de rédaction : Antalya, de la patience...

2 mois, c'est le temps que nous prévoyons de passer dans cette région car nous y serons rejoints début avril par Clara (fifille) et Rémi (son copain). Nous prévoyons de faire quelques boucles de plusieurs jours dans les hauteurs environnantes quand le beau temps sera là... le beau temps, quelqu'un peut dire où il est passé celui-là ? 😳 ?

Pour l'instant c'est toujours du froid, la plupart du temps des nuages et de l'humidité. Hiver météorologique à bannir ! Comment profiter de ce temps là ? Ayant quand même avalé des km avec Cargol, la révision s'impose ! Direction Renault Truck, l'accueil à la Turque !

Révision et contrôles 

Révision, trouver l'origine du levier de vitesse qui fait parfois un peu le vibromasseur (pas d'images non !), trouver l'origine de l'effet parkinson de la pédale d'accélérateur... Le seul bémol dans cela c'est qu'ils n'ont pas le droit d'accepter des camions autre que Renault. Politique française ! Exception pour nous, car nous sommes des amis d'une gentille famille qui est passée par là quelques semaines plus tôt. Et comme nous ne sommes pas Renault, ils vont cajoler Cargol quand ils ont fini leur quotidien. Donc pour 7h effectives de Cargol, nous y restons... la semaine ! 😂 La politique de l'accueil elle est heureusement turque et non française ! Nous sommes choyés. Nous dormons dans l'atelier avec toute l'entreprise à disposition. La journée c'est dans les bureaux, personnel joyeux, hypers sympathiques et prévoyants, wifi, service de thé toutes les heures, repas gratuits à la cantine... nous serons même invités un soir à manger au restau sur Antalya avec un des responsables Renault Trucks Turquie.... What else !

Une partie de l'équipe de choc d'Antalya Renault Truck

Même si parfois nous avons un ou deux jours de temps plus clément, la grisaille revient... Allons voir notre ami soudeur d'exception... Il travaille actuellement sur des "véhicules safari" pour la Cappadoce. Non nous ne ferons pas de protections à Cargol pour tester les effets d'éventuels tonneaux. Mais profitons-en pour agrandir la plaque de fixation du siège conducteur, Muriel pourra être ainsi avancer le siège et limiter l'effet liliput ! 🤪

Du sur mesure ! 

Il fait toujours mauvais ! Tiens allons voir nos amis spécialistes en frein avec qui nous avions sympathisé l'année dernière. Ravis de nous revoir, un de leurs premiers mots seront "Venez à mon mariage le 29 mai !" Ok noté sur l'agenda. Nous apprenons qu'il y aura environ 2000 personnes ! "Hein vous avez bien dit 2000 ?" "Evet" (oui). Wouah 🤪 ! Nous en profitons pour intervertir les pneus avant, zieuter un coup d'oeil aux tambours et freins, tout va bien. "Combien on vous doit ?" "C'est cadeau". 👍 La Turquie c'est aussi ça !

jeunes apprentis syriens 

Les réfugiés syriens sont nombreux en Turquie. Certains enfants sont intégrés dans des cursus d'apprentissage avec un jour d'école par semaine. Le pays est extrêmement ouvert aux étrangers, pas pour rien que nous ayons obtenu un permis de séjour d'un an.

Certes, il ne fait pas à Antalya sa douceur de vivre habituelle et nous patientons sur place faute de temps clément, mais nous sommes plutôt bien là ! À 15 km du centre, dodo au canyon ou à 2 mn plus loin dans la forêt dans une clairière, les choix de bivouacs sont variés et tous très calmes dans ce secteur. Paraît qu'il y des sangliers dans le coin, mais les seules bêtes par là, c'est nous ! 🤪

notre clairière fétiche
sources du canyon à 15mn à pied
spot canyon
 Nos bivouacs à nous

Activité toute trouvée en ces temps plutôt frisket dehors, passons sous l'eau mais sur terre ! Aquarium... Celui d'Antalya possède le plus grand tunnel du monde... Youpi ! Belle immersion. Le plus sympa ce sont ces décorations dans ou en dehors des bassins, son architecture intérieure tout en arrondi, bref un vrai bonheur. Seul son prix d'entrée reste exorbitant 30€ pour les touristes😳. Heureusement nous sommes turcs, prix divisé par 3, ce qui reste très cher pour l'autochtone...

Déco interne à l'aquarium assez terrible ! 

Dans le même complexe intérieur que l'Aquarium, Snow World, Musée de cire, Monde Reptilien... On s'en prive pas pour s'amuser et délirer un peu ! 🤪

Quoi ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? 

Et comme nous bullons, quoi de plus plaisant que de passer aussi du temps avec des turcs sympas. Le turc a un côté naturel, sans complexe, content d'être lui tout simplement. Le paraître pour lui ne compte pas, seul ton bien-être l'importe ! Beaucoup devrait s'en inspirer !

 Ami Sacit !

Rencontrées autour d'un feu de camp dans la clairière, Anné et Fatma (mère et fille) sont présentes pour nous plusieurs fois par semaine. Lors d'un barbecue un soir à leur domicile, nous assistons à la flambée des prix de l'essence. La file de voiture est démente, le prix de l'essence ici a été multipliée par 3 depuis un an. En France les gilets jaunes seraient devenus rouges ! 😡 Le turc lui souffre en silence, garde son sourire et sa bonne humeur extérieure !

Russie Ukraine, prix du pétrole... 

Parlons un peu d'Antalya et de sa région proche... Troisième destination mondiale en nombre de touristes après Paris et New York en 2019... éh Vlan ! Nous en sommes aussi resté un peu sur l'arrière train ! Indéniablement, rien à voir avec le côté culturel. En fait tu exclus Paris et New York et la région d'Antalya devient la 1ère destination balnéaire au monde. L'attrait de cette région c'est clairement la mer, la montagne, la nature et son climat.

Ataturk veille sur Antalya !

Sur un peu moins de 200 km de côtes, tu trouves à peu près tout. Un petit récap de ce que nous avons vu avec Cargol : criques eaux turquoises, grandes plages de sables ou de galets, grandes dunes, falaises, petites îles, plongée sous marine, de nombreux canyons en tous genres avec activités sportives, multiples sites antiques, grottes, forêts, montagnes abruptes, torrents et cascades... et ils nous restent encore des choses à découvrir dans le coin, nous vous en parlerons un peu plus tard...

Antalya côté mer 

Le beau temps durable prévu dans les prochaines jours, sans vent et sans humidité devrait nous permettre d'en profiter... Faut dire que nous attendons ça depuis plus d'un mois. En attendant un tour dans le vieux Antalya style Ottoman prédominant.

Antalya, ses vieux quartiers 

Et s'ił fait trop chaud dans les parages, il est toujours possible de rejoindre quelques havres de fraîcheur à moins de 30km... what else...

Chutes Kurşunlu et de Duden 

La police Turque...

Pour te faire croire qu'elle travaille, elle te met des voitures et des bonhommes en carton au bord des routes !

attention unité d'intervention rapide !

ah les voilà en pleine action, inspection de bar et terrasse...

si si ils travaillent, la preuve ils ont choppés les Daltons

(musée du jouet à Antalya) 

Trèves de... Même si l'on en a vu dormir quelques-uns dans leur voiture, c'est sans doute dû aux nombres d'heures 😉 La police Turque est extrêmement bienveillante envers tous les étrangers et leur travail visible consiste essentiellement à faire des contrôles barrages sur la route. En tous cas ils sont calmes, très courtois et les turcs les respectent beaucoup. Un bel exemple !

En voyage, faire un footing ? une séance de sport ? Pas besoin de s'installer derrière une vitre commerciale ou un écran te défilant moultes encouragements, place à la découverte ! Pour aujourd'hui ce sera une heure de marche dans la montagne pour un site antique et un joli chemin de 500 marches pour accéder à des grottes. C'est qu'il faut se motiver quand même !

Encore une curiosité à seulement une trentaine de km du centre d'Antalya : Termessos (ça sent le grec là-non ?). Voilà encore un site antique bien sympathique et éloigné des gros circuits touristico-envahisseurs ! La spécialité de ce site est son emplacement, coincé entre des montagnes, faisant de lui une place forte où de nombreux conquérants ce sont cassés les dents ! N'est-ce pas mon grand Alexandre ?

Le clou de ce site est son théâtre, dominant l'une des vallées encaissées sur fond de Méditerranée. N'ayant pas d'eau sur place, ces barges de l'époque y ont aussi construits de gigantesques citernes souterraines... délirant !

Théatre dominant la vallée, Culture et social avait bien une place prédominante 


Il y a 200.000 ans, l'homme était aussi dans les parages... Nous sommes à la bourre !

L'homme qui vivait dedans voilà plus de 200 000 ans serait surpris de voir des touristes venir voir sa maison. 7 cavités dont 2 accessibles aujourd'hui. Pas de tites ou de mites et pas grand chose à voir en fait. Mais un sentiment étrange, du blanc du gris du noir, des cavités au plafond partout et des cris curieux, ceux de chauves souris (on dit qu'elles grincent), seules habitantes désormais de ces lieux.

Grottes de Karain 

Donc après ces séances sportives à tendance touristique, rien ne vaut un bon barbeuc dans notre clairière fétiche, histoire de renflouer un peu le gras délaissé sur les chemins.

Families voyageuses 

L'occasion de vous dire 2 mots sur les familles en voyage. Nous n'aurions pas cru au départ en rencontrer autant. Avec 1, 2, 3, 4 ou 5 enfants (si si !) ce sont de véritables petites tribus sympathiques et singulières qui sillonnent les routes. Partis pour une durée limitée, quelques mois ou une année, ou alors sans objectifs particuliers de retours, tous les âges sont représentés, de bébés à 17 ans. En camping car, en pick-up cellule, en fourgon aménagé, en camion 4x4 ou en camion tout court, en bus et même en vélo ! Et il ne faut pas croire que plus les enfants sont nombreux plus il y a de places (vu un pick-up cellule avec 3 enfants et un chien pas petit du tout !) Et souvent un chien voire deux et souvent... des chats ! Eh oui le chat s'acclimate très bien à ce genre de vie, seul problème parfois, attendre que monsieur daigne bien revenir de sa promenade.

Et l'éducation dans tout ça. Il y a de tout mais généralement c'est école le matin (c'est là que les petiots sont en forme) avec un suivi des programmes scolaires et des matières qui sont davantage enseignées et mises en pratique à l'extérieur suivant l'environnement. Parmi nos rencontres, une seule famille nous a avoués que c'était trop dur et qu'ils écourtaient leur séjour. Nous préférons quand même être à notre place qu'à la leur mais c'est un superbe choix de vie qui n'est pas forcément des plus confortables, mais très certainement l'un des plus enrichissants.

Un site leur permet également de se retrouver facilement pour partager, échanger et aussi afin que les enfants puissent également rencontrés d'autres enfants qui comme eux sont sur les routes du monde : "Famille autour du monde".

La météo normale revient, nous allons reprendre le bitume...

Nous l’aurons attendu cette fenêtre météo durant un mois et demi pour faire cette boucle dans les montagnes au nord d’Antalya. C'est parti pour une bouclette de 1250 km en motobylette Honda MSX...

1ère étape, prendre un téléphérique côté mer qui part d'en bas (ouais parce que pas facile de trouver un téléphérique qui part d'en haut !) pour nous amener à plus de 2000m pour vue fantastique. Manque de bol, chemin effectué pour rien, il est en maintenance et ré-ouvre mi-avril. Bon ça nous fait une remise en jambe moto. Lendemain, avant de rejoindre les montagnes au nord nous longeons la côte sur une double voie insipide. Pas jouissif en moto, mais c’est pas grave nous savons que les montagnes nous attendent juste après. Une petite pause au site touristique des chutes de Manavgat (bel aménagement) manière de se mettre un petit coca dans le cornet puis faire un saut à la tombée de la nuit au site antique de Sidé... Sidé-rant pour nous en fait. Site greco-romain en front de mer dans lequel il ne reste plus grand chose par rapport à certains de ses confrères. Le site est aussi sous le village ce qui donne dans ce petit bourg d'innombrables fouilles parmi les boutiques et restaurants pour touristes. Pour la 1ère fois nous y voyons tous les prix en euros et pas au tarif turc bien sûr... d'où nôtre "Sidé Sidé-rant", nous fuyons...

Chutes de Manavgat
Il est quand même possible de faire des photos sympas à Sidé
Manavgat et Sidé 

Enfin nous pénétrons dans les montagnes ou plutôt Black and white land ! L'été dernier a fait des ravages. Des incendies n'ont pu être contrôlés faute d'entretien du matériel et de moyens prévus à la lutte contres les incendies de forêts. Résultat des courses, nous traversons un paysage qui se dessine en noir et blanc. Ça fait mal au ventre sur pas loin de 40km d'une petite route. Le déboisement de ces cadavres est étonnant de rapidité, les turcs ont mis des moyens colossaux à cette tache d’effacement.

Au moins les habitants de ces montagnes ne manqueront pas de bois pour leur poêle. Ils sont d’ailleurs nombreux sur le bas côté à venir charger à bloc leur voiture (R9 locale ou R12 bien sûr !) avec des petites et moyennes branches que les multiples tractos et camions laissent. A priori 99% des rares maisons et fermes ont été épargnées mais ils ont eu trés chauds… Au vu de la dernière photo, les chèvres ont elles aussi chargées...

route de Manavgat à Ormana, même les chèvres sont un peu calcinées !

Voilà une grotte originale ! La grotte Eau et Caramel ! C'est au fond d'un canyon qu'elle se cache et c’est à la rame avec max 10 personnes qu'elle se déguste. Une eau limpide, une belle cascade de caramel en son fond…

Grotte d’Altınbeşik 

Le minuscule village d'Ürünlü tout proche nous attire. Une micro place, quelques papés sur un banc, on devine derrière des vitres un bar ou quelques locaux doivent boire le thé et jouer un jeu local. Nous y faisons une pause, entamons quelques mots avec un visage marqué par l'isolement et la ruralité des lieux. Il nous tends son téléphone... "Allô bonjour, c'est Tolga, je suis franco-turc, tout va bien pour vous ? vous avez besoin de quelque chose ?" ... "Si vous voulez, vous pouvez passer me voir à "Ormana active" (hotel bar restau), au village d'à côté." Le hasard fait bien les choses, il s'agit justement du lieu qui nous avait été conseillé. "Nous arrivons !" 😉

Ürünlü, maisons boutons et cabine à capter 🤪

Ormana Active belle découverte que Tolga qui depuis bientôt 10 ans a entrepris de faire revivre ce village de 500 habitants, Il a développé différents programme pour permettre à son village de garder les jeunes qui partaient travailler à Istanbul. Une maison de retraite y a été ouverte. L’école du village prête une partie des locaux aux femmes et jeunes filles pour transmettre un savoir faire de tisserandes, restaurations des vieilles maisons (voire ruines), faire rester les touristes dans ce coin, notamment au travers de son établissement. Rénovation, restaurant et hébergement de qualité dans la tradition locale, gentillesse du personnel, un village havre de paix, un bel exemple de passion qui mène à la réussite des projets. Cela donne envie de rester et d'aider à ses projets...

L'architecture est typique de la vallée : on les appelle les Maisons boutons du fait de l'entrelacement des poutres : la poutre perpendiculaire au mur ayant une encoche extérieure dans laquelle s'insère la poutre parallèle. Bel ensemble !

Grand four traditionnel dans le restaurant, tout est cuit dedans, même le pain. Le Kavalti (petit déjeuner) est évidemment lui aussi à la hauteur du lieu, slurp !

Ormana active au village d'Ormana 

Puis pas loin un grand plateau à 1000m zone protégée, paradis équestre, plus de 1000 chevaux y galopent en liberté. Au fond de la vallée, un gué nous empêche d’aller plus loin. Les rangers qui passaient par là nous disent de laisser nos motobylettes et nous voilà pour un petit tour avec eux. Toujours cool ces turcs ! Cataclop cataclop !

Chevaux sauvages sur le plateau, les rangers nous convient à faire un tour avec eux  

Il nous faut changer de vallée, paraît qu'il y a de belles choses dans la vallée parallèle. Plutôt que de s'embêter à faire des détours par des routes asphaltées, nous coupons au plus court par des chemins. Les petites motos passe-partout ont leurs limites quand la pente est trop raide, surtout si elle est agrémentée de belles ornières ou de grosses caillasses que t'a bien compris que tout est là rien que pour t'emmerder. Bref t'as prévu une heure de parcours, tu en mets 2 ou 3 mais tu es passé !

Laloute en action 

Mais à l'arrivée la vallée découpée vaut le coup, et les toutes petites routes ou pistes y sont bonnes ! J'ai parfois un peu le vertige, le paysage semble flotter un peu dans les yeux et les jambes flageolent... faut arriver à faire abstraction mais la tète de chauve, elle veut pas toujours...

Köprülü Canyon
Tizi Canyon
Vertige et tout et tout.... 

Et l'on trouve aussi des choses rigolotes dans cette vallée : des arbres au bois bien rouge (bois de santal connu pour son parfum, mais on va éviter de mettre le feu à la forêt pour vérifier hein ?) ou alors ce "village caillou" très original (Deli Sarnıç).

Perdu sur une petite route en pleine montagne, on touche la ruralité profonde, où les quelques habitants vivent en autarcie, bien à l'écart de toutes dimensions politiques, industrielles ou commerciales. Un coup de coeur, mais on y passera pas la retraite ! Dommage que le soleil fut totalement absent cette journée là, mais finalement cela met peut-être encore plus en valeur la difficulté de la vie en ces lieux... une dizaine de jours auparavant, ils étaient encore sous la neige...

Un village caillou étonnant (Deli Sarnıç)

Mais quand même un coup de gueule pour cette vallée de la Turquie. Le Canyon de Küprülü est blindé le long de la rivière de multiples organisateurs de rafting et d'hébergements en tout genre. L'intégration au site est sommaire mais ne dénature pas trop. Les tarifs pratiqués pour l'hébergement y sont exorbitants totalement exagéré et l'hospitalité ne dépendra que de la qualité de votre portefeuille. Prendre un hôtel 4 ou 5* sur Istanbul coûtera moins cher 😳. Nous avons quand même réussi à trouver un petit hébergement familial sympathique, moins gourmand que les autres (Selge pansiyon) mais encore trop cher pour la Turquie (700 TL en demi-pension pour 2 soit 45€ en avril 22).

Le reste de la vallée en remontant jusqu'à Kuzca est également dans la même gamme de prix. 2 hébergements seulement dans cette zone : Erdinç Pansiyon à Çaltepe (très bien) et St Paul Yol pansiyon à Kasimlar. Cette dernière est à éviter, c'est morbide ! Accueillant depuis 18 ans, ils sont sans doute blasés. Nous partageons leur repas mais en silence, impression de veiller un mort. Ils ne se parlent pas entre eux ni ne s'intéresse à nous. Nous essayons de lancer des conversations mais celles-ci avortent par des oui ou des non.

Heureusement la nature est belle, les terrasses (1 banc) des bars locaux ont des petites tables qui sont des bouts de colonnes de sites antiques, avec même des inscriptions gréco-romaines dessus.

Fin de notre traversée de cette région par Yazılı canyon qui n'a de canyon que le nom. Ce sont plus des petites gorges qu'un canyon, mais au moins cela fait notre sport quotidien et me vaut quelques gros jurons de MaLoute : trop chaud ! ça monte !

Yazılı canyon c...

Contrastes... Cette dernière partie de la boucle va nous en faire voir de toutes les couleurs, dans plusieurs sens du terme. Vous aimez le rose ? Isparta et sa région. Ici c'est la capitale de la rose dont les essences qui sont extraites partent en grande partie évidemment vers Grasse. Malheureusement pour nous, nous sommes en avance sur la saison. Reviens en mai-juin. Ben non. Alors nous voyons du rose partout dans la ville, jusqu'au lampadaire très stylisé ! 🤪 Notre appart-hôtel Airbnb n'est heureusement pas tout rose (mais très propre) et comme souvent en Turquie à des questions simples, on te réponds par quelque chose d'inattendue : nous étions devant la porte et ne trouvant personne à l'intérieur, nous envoyons un WhatsApp : "Dans combien de temps serait vous là ? Réponse 4 mots : seven twenty four open (*) 😳. Il nous a fallu un peu de temps pour comprendre ! Peu de temps après, nous trouverons un jeune inexpérimenté sensé gérer les arrivées et les départs.

Isparta la rose ! 

du blanc ! Nous passons proche d'une station de ski (Devraz). Bonne occasion pour voir à quoi ressemble une station turque. Du blanc oui mais aussi du noir ! 🤪 Nous y croiserons que des Gambiens bien sympathiques en vacances ! Sinon, pas bon, trop de vent, tout est fermé 😥, pas grave nous redescendons sur un spot bien abrité, traversons une carrière de marbre bien blanche et finissons en mode piknic les pieds dans l'eau transparente du lac d'Eğirdir, ça le fait aussi !

Marché de campagne
Devraz
Carrières de marbre
Eğirdir

du violet ! Inattendue cette couleur... Nous traversons une région de lavande ! Bon, pas bon non plus la saison, c'est pour l'été mais les portails, maisons et autres, tout en violet par ici, original !

lavande par ici ! 

du bleu ! Y'en a partout de ces petits camions plateau dont certains sont devenus décapotables, voire même parfois tout nu. Uniquement dans cette région et que en bleu, il devait y avoir à mandonner dans le coin un passionné qui a dû se lancer dans la construction de ces espèces de scarabées sur roues.

Camionette très locale 

Nous continuons dans la série des couleurs, mais cette fois sous terre dans une grotte originale en multi-couleurs ! (grottes Keloğlan) Vaut mieux être dedans que dehors car le vent qui souffle parfois à plus de 100km/h soulève tellement de poussière (les carrières de marbres) que tout devient gris dégueu. 😳. Et nous en moto ? Avec ce vent ça swingue fort, et quand il est de face, à 60km/h nous sommes à fond !

Grotte Keloğlan
Grotte Keloğlan
Quand le vent soulève trop de poussière de carrières 

Ce vent et cette poussière nous empêcherons de profiter pleinement d'un site antique (Kybira) et d'un très joli lac (Salda Gölü). Dans ces cas là faut savoir se réfugier dans des lieux appropriés (bar tiens donc) où nous passerons quelques heures avec une famille sympathique de voyageur en Van, qui eux-mêmes ne pouvait guère rester dehors par ce vent de fou. Adaptation !

Salda gölü
Stadium de Kibira

Le vent s'est calmé, nous revenons au blanc en croisant une autre station de ski. Possibilité de louer tout le matériel (vêtement compris) pour quelques pièces, mais c'est la fin de saison et préférons aller marchouiller dans l'or blanc. Le seul télésiège fonctionne pour nous monter en haut. Faut juste avoir confiance quand tu t'aperçois que l'un des tubes est sectionné net 😂

Un télésiège pas très fiable ! 

Retour sur Antalya. Clara et Rémi arrive pour partager 12 jours avec nous. Réparation d'une soudure sur Poussinette et Cargol qui nous refait le coup de la bielette à 23h ! "Allô Ahmet ? Je te réveille désolé" A 8h, notre ami soudeur intervient, nous démontons et il revient en fin de matinée avec une soudure comme il se doit sur cette pièce en fonte. Un dernier petit déj avec nos amies turques (le fameux Khavalti - ben oui il peut aussi y avoir des frites) et y'a plus qu'à reprendre la route, mais cette fois en famille ! 🤪

Support à ressouder
Oups le volant ne tourne plus !
Antalya - Cascade de Dudden
Fatma et Elif
Dernière journée avec nos amies turques, petit-déj traditionnel  ! 

(*) Ouvert 7sur7 24h/24

Quand tu pars vivre en nomade à la découverte du monde, tu quittes beaucoup de choses ancrées dans ton coeur. Ton passé matériel, ta famille, tes amis. Le quotidien t'éblouit et te fait passer ces amertumes au second plan. Le côté matériel, qu'il fut dans un petit appartement ou dans une grande maison, tu apprends vite à l'oublier et à devenir de plus en plus minimaliste au fil des jours et des mois.

La famille, les amis, tu les abandonnes pour vivre ta propre vie, celle dont tu penses avoir besoin, comme un oiseau qui s'envole plusieurs fois pour la 1ère fois. La famille, les amis, c'est comme un refrain qui revient dans ta tête et qui ne cessera pas. Si la mélodie n'est pas douce et qu'un goût d'amertume accompagne tes images, là tu dois sans doute te poser la question de savoir si tu as fais le bon choix ou pas. Généralement c'est une belle mélodie parce que c'est ton choix, médité longtemps. Ta conscience te diffuse fréquemment des images qui te donne le sourire. Pensées, visions éphémères. Joie des temps modernes, il est facile de temps à autre, en quelques coups de clics de doigts de se connecter vocalement ou en visio. Merci technologie de nous apporter cette douceur.

En général, pour remettre un peu de baume dans les coeurs, c'est toi qui essaye de rentrer au pays y faire une courte apparition. Les occasions où la famille ou les amis viennent partager un peu ta vie sont beaucoup plus rares.

Clara et Rémi arrivent sous l’orage et une belle frayeur dans l’avion qui a pris la foudre ! Bienvenue en Turquie pays de contraste ! Bon, objectif de leur séjour : ne pas se lever trop tard et voir des choses. Sur la route de la Cappadoce, ce n’est pas ce qui manque !

Un rapide tour d’Antalya avec un premier test positif de la ripaille turque puis direction notre canyon au nord, apprentissage de la mise en place de la chambre à coucher d’amis, ça prend du temps et c’est plein de détails pas triste ! En général la 1ère fois c'est 10mn, pour finir à 2mn au bout de quelques jours. On prend vraiment la route demain !

Ce chemin là nous l'avons déjà fait et il est facile de leur concocter le tracé idéal. Gardez-le en mémoire si vous pouvez prendre 15 jours de vacances, enfourner un sac à dos avec une tente, une loc de voiture et roule ma poule. En mode catalogue d'agence de voyage (avec des liens pour plus de détails sur nos précédentes étapes cause lieux déjà vu ), voici votre parcours :

Après une première journée sur Antalya et la nuit à son tout proche canyon, allez zou en route ! De la nature avec des cascades (chutes de Kurşunlu), de l’antique avec ce qui est normalement le théâtre gréco romain le mieux conservé au monde (Aspendos), puis direction les montagnes, de sacrés canyons ! (Koprülü et Tiz) Barbecue party dans les bois. La turquie c'est ça, de la variété, les voilà tout de suite dans le bain !

Antalya chutes de Dudden
Canyon Antalya
Canyon Antalya, la star
Chutes de Kurşunlu, tout proche d'Antalya
Théatre d'Aspendos
Tiz canyon
Tiz canyon
no comment !
Journée de contrastes ! 

Go pour un petit déjeuner turc en immersion chez l’habitant, chez Erdinç, chef de la vallée, personnage fort intéressant qui avait rythmé une des émissions "Echappées Belles". Nous l'avions rencontré quelques semaines auparavant mais aujourd'hui il n'est pas là. Il nous a quand même filé le bon tuyau, la piste de montagne vient juste de ré-ouvrir, dégagée de sa période hivernale. Montée au rythme de Cargol (20 km/h de moyenne), la piste est bonne c'est cool. En Turquie, la plupart des pistes sont accessibles à tous véhicules et tu peux presque arriver partout avec un véhicule normal... la R12 passe partout ! 🤪

De l’autre côté du col, descente sur un plateau et en faisant du bois pour la soirée (ben oui ce serait con d'arriver au bivouac pensant te faire un bon barbeuc et t'apercevoir que dans le coin tu n'as que des brindilles !), un couple de motard passe dans l’autre sens et font demi-tour… des allemands revenant d’Afrique. Les voyageurs à l'étranger s'attirent comme des aimants. Echanges de bons tuyaux et nous filons seul dans la vallée aux chevaux sauvages. Après le passage d’un petit gué, arrivée au bivouac idéal… rivière, arbres, montagne, chevaux… Bains dans la rivière, pétanque, feu de bois puis les allemands qui sous nos conseils nous rejoignent… What else ! bon en fait nous n'aurions pas manqué de bois mais si ne nous étions pas arrêtés, nous n'aurions pas fait la rencontre avec les allemands. Laisser son instinct agir !

Plus d'un millier de chevaux sauvages sur ce plateau
Voyageurs heureux
Vous le voyez le Cargol ?
au cas où vous n'ayez pas vu le Cargol sur la photo précédente ;-)
le plateau aux mille chevaux
A 1300m d'altitude seulement... 

Après ce joli bivouac, cette nouvelle journée est placée sous le signe de grottes et d'un village de montagne renaissant (Ormana, détail par ici dans cette étape). A la différence de notre premier passage en ce village, nous prenons le temps cette fois de rendre visite aux tisserandes, ravies de voir du monde s'intéresser à leur travail. Leurs sourires parlent, magique.

Ormana, ses maisons boutons et ses tisserandes 

C'est ensuite sous terre que ce passe une partie de la journée, au fond d'un canyon nous attend une grotte (Altınbeşik) qui se visite en bateau. L'eau minérale lui donne une clarté et des reflets d'exception. Si tu en as marre des grottes, je t'en remets une couche. Cette fois c'est 1,5km à pied sous terre sur un cheminement plutôt fade. Le clou de ce lieu sous-terrain étonnant, c'est un mélange de falaise, de lac, de cascade avec un bon sentiment de claustrophobie et de liliputien ! (Grotte Tizantepe) Tellement spécial que les photos du clou ne rendent rien, même sur internet tu trouves pas 😂. Vous nous croyez pas, ben allez-y ! 😳

On se perd dans l'immensité et la diversité de ce pays ! 

Bivouac parking des grottes, le lieu est quand même arboré et puis pas envie d'aller chercher un bon bivouac, voyager c'est aussi s'adapter !

Nous continuons de nous approcher de la Cappadoce et arrivons dans les premiers gruyères, entendre par là troglodytes. Cette région en compte des millions, habitats, stockage, église, ville souterraine... Très rares sont ceux qui servent encore. Le bivouac du jour est donc naturellement dans un de ces lieux, à Gökyurt. Nous y arrivons tôt, visite rapide de trous en trous et go pour les tâches du jour : douche, bois, coupage de cheveux (Rémi t'as pas peur ?). T'aurais peut-être mieux fais d'avoir peur...

test de douche pliante... positif
le résultat ne sera pas convaincant
Bivouac sympa sur site troglodyte
Ruralité, chiens errant toujours adorables, vie à bord dans un site troglodyte 

Sur ce, fallait quand même qu'une famille turque passe par là. Et quand une famille déboule et voit des étrangers... "On va vous préparer un café turc traditionnel" ah ben tiens ça change du çay (thé) !

Konya, grande ville, connue pour être hyper traditionaliste. Le nombre de femmes voilées dépassent très largement la moyenne nationale. En se promenant dans la ville, mausolée des Derviches Tourneurs, grande mosquée, bazar... il fait chaud et nous voulons boire un coup. Pas facile c'est ramadan et cette ville est comme dit juste avant hyper hyper traditionaliste. Un seul endroit dans le coin pour boire un thé mais c'est pour les hommes. Il nous accepte quand même mais dans la réserve style un peu local poubelle... T'as vraiment l'impression de passer pour des parias ou pour des chevaux que l'on vient parquer dans une sorte d'étable pendant que le chevalier va faire ripaille à l'intérieur. Sauf que là tu es l'âne, et le preux à la fois ! Décidément cette ville on l'aime pas !

Mausolée du chef derviche
On dirait des bonhommes, ce sont leurs coiffes
Grilloir à poids chiches
Machine à traire les vaches dans le bazar à côte des épices
la réserve extérieure du bar
et c'est la religion qui veut ça ?

Restau le soir, 19h... les terrasses des restaus sont déjà bien remplies, des salades sont sur les tables mais les fourchettes font grève. 😳 Contemplation de la table ? Ramadan, faut attendre l'ordre-autorisation donné par les hauts parleurs des mosquées vers 19h30... Ambiance bizarre, comme si en fait tu viens au restau rien que pour voir des assiettes pleines mais t'as pas le droit d'y toucher ! Vibrations de cordes vocales dans les speakers "Allah Mashallah..." yes go, et là, frénésies de fourchettes, ils deviennent tous parkinsoniens ! Impressionnant, comme si la spiritualité se jouait à la seconde près...

Ouf il parlé nous pouvons mangé !  Trop aimable !

Le soir, les Derviches tourneurs... Organisation religieuse fondé au XIII siècle, notamment connue pour leur forme de danse qui serait une façon de rentrer dans une transe. Mondialement connu, on en parle souvent comme un spectacle. Mais grosse déception pour nous car que nenni, environ 20% du temps est consacré à leur danse, sans chorégraphie et de plus, hyper répétitive. Le reste du temps est plutôt figé, ils se déplacent suivant probablement certains rituels, à la vitesse de 1m toutes les 10 secondes, pas étonnant que cela dure 1h30.... Pas de jeu de lumière non plus. C'est mou de chez mou, une sorte de transe non transe, nous on aime pas. En fait en voyageant, tu t'aperçois souvent que plus c'est touristique moins tu aimes et que la richesse est bien ailleurs...

Dervichieurs... 

Pour éviter de dormir sur un parking après cette décevante prestation dervichieuse, filons 100km plus loin (c'est long la nuit 100km de cargol) vers un beau bivouac volcanique (Meke gölü). Au réveil les jeunes en font l'ascension, les vieux se reposent !

Cratère de Meke Gölü 

faut pas croire qu'on s'emmerde quand Cargol roule : Trash-drive, passage au Tekel buffet, voir des naches... Que me dis-tu ? Le "Trash-drive" c'est s'occuper à cherche une poubelle ouverte que tu peux jeter depuis Cargol... Le "Tekel buffet" c'est le nom des magasins qui dans ces contrées ont l'autorisation de vendre de l'alcool (bière notamment)... La "nache", c'est la niche à vache, en fait plutôt la neauche, la niche à veau 😜

Trash-drive, Tekel, Neauches 

Caravansérail, route de la soie, XIII°s... Tous les 40km les commerçants trouvaient des "places de marché" pour échanger, acheter, se laver (hamam), changer leurs montures, dormir, mosquée... une sorte de rond-point carré à la jonction d'autoroutes. Les places de marché - auberge avaient vraiment de la gueule à l'époque et nous croisons là la plus grande de Turquie (Sultanhani), pas loin de 5000m2 !

XIII° richesse arctitecturale, Caravansérail de Sultanhani 

Sélime, Nous rentrons cette fois dans le côté grandiose des grandes cheminées de fées troglodytes. Miam du gruyère ! Ah merdum non ça a pas le même goût...

Le gruyère de Sélime 

Après des sources chaudes moyennement remplies (la baignoire était mal réglée), bivouac off-road au pied de cheminées. Mais le vent s'est levé, le genre qui te secoue le Cargol et que la poussière fait des dessins de partout dans la nature !

Cheminées dans le vent ! 

Lendemain, des choses à voir dans les parages mais le vent de fou est sur toute la région. Visibilité très mauvaise et Cargol a du mal a avancer. Nous nous contenterons d'une église troglodyte aujourd'hui et d'un café dans un lieu touristique (Vallée d'Ilhara) dont les terrasses sur l'eau ont pour la plupart été dévastées par des crues récentes. Faut dire que leur construction reste plutôt sommaire et à la moindre crue, c'est badaboum. Tellement touristique que la fille du bar en ruine nous demande 10€ pour 3 cafés et un coca. Je lui dit "Non". "Hein quoi ?" Ben oui, pourquoi tu veux que je paye 2€60 un café alors qu'au plus cher de la Turquie, tu le trouves à 1€. Faut pas prendre les touristes pour des imbéciles non plus... Blablabla, je fixerai moi-même mon prix, au-dessus de la moyenne quand même. En Turquie, on ne marchande pas et les Turcs sont droits. Certains parkings peuvent être payants pour les touristes mais pas pour les locaux. Ben oui moi je suis turc, regarde ma carte de résident ! 😉

Cappadoce nous voilà... Arthur ! Voilà le fils aussi qui nous rejoint en deux coups d'auto-stop à la sortie de l'aéroport sur la place du village de Kaymakli. Village qu'il va surtout visiter sous terre avec Clara est Rémi. La Cappadoce a plus de 200 villes souterraines servant essentiellement de refuge et de stockage. Certaines pouvaient accueillir et faire vivre plusieurs milliers de personnes pendant plusieurs semaines en totale autonomie.

cité souterraine, Kaymakli 

En quelques tours de roues, nous rejoignons ensuite le site de Gorëme, centre névralgique de la Cappadoce avec plusieurs vallées toutes aussi extravagantes les unes que les autres. Les 3 derniers jours pour Clara et Rémi, les premiers pour Arthur qui est mis directement dans le bain dans le plus surprenant et le plus connu de la Turquie. Pendant 3 jours, dans cet épicentre magique, tu vis au rythme d'apéros avec d'autres voyageurs et de petites randonnées. Tu vis les yeux écarquillés devant tant d'originalité aux travers de sites incontournables (Pigeon Valley, Red et Rose Valley, Love Valley, Citadelle d'Utchisar). Place aux photos et à bien d'autres photos si vous voulez, par ici lors de notre premier séjour en juin 21.

Haut de pigeon valley
Descendons dans Pigeon valley
Et si l'on se mettait à l'une des fenêtres troglos ?
Pigeon Valley 
Une église bien cachée dans une cheminée
Citadelle d'Utchisar
Accès citadelle
Haut citadelle
Cheminées et citadelle d'Utchisar 
Magnifique petite rando dans Rose et Red Valley 
Magie des ballons et Love Valley 

N'oublions pas la vague Instagram Tik-Tokienne qu'elle soit privée ou professionnelle, c'est à qui prendra la plus belle pause avec le plus bel accessoire, en veillant bien à soulever le talon of course !

Arthur et ses champignons... Dans la Love Valley il faut aussi regarder vers le bas pour y trouver des merveilles, des champignons caméléons : les morilles, qui seront un régal ! Puis Avanos village voisin et son musée extraordinaire de la céramique où l'on peut s'essayer au tour. Au début concentration puis grosse rigolade !

Morilles et Céramique d'Avanos 

Au revoir Clara et Rémi, un immense merci d'avoir partagé ces instants de vie avec nous, on remet ça très très vite nous l'espérons. Place maintenant à un autre voyage qui nous attend avec Arthur, sans doute un bain d'Authenticité turque, nous descendons vers le sud-est...

Clara et Rémi partis, un autre voyage sympathique commence avec Arthur… De la Cappadoce située vers le centre de la Turquie, nous filons vers le sud-est, contrées inconnues pour nous. Il paraît que c'est encore "une autre Turquie"... Allez, on vous embarque en 2 étapes !

Arthur a raté le grand caravansérail entre Konya et Göreme, qu’à cela ne tienne, nous en connaissons un sympa sur notre route (Sultanhani, à l'est de Kayseri, ne pas confondre avec celui qui est à) l'ouest de Nevsehir). Très authentique et situé dans un tout petit village, le gardien a dû nous voir ou nous entendre arriver (oui je sais nous ne sommes pas très discret 😳) et le voilà qui débarque pour nous ouvrir la grande porte. Avec ses yeux pétillants, il tente de nous expliquer avec quelques mots. Suffisant pour comprendre les lieux. Il est fier de son passé. Nous voyant nous préparer pour pikniquer à l'extérieur, voilà qu'il nous invite à venir dans le caravansérail et nous sort des tables et des chaises ! Manquait plus que les dromadaires, chevaux ou carioles pour parfaire le décor.

Un lieu unique de piknic 

Pas très loin de là, un lac salé (Tuzla Gölü), un bon souvenir d’une rencontre avec un berger l'an passé. Notre arrêt ici n'est pas anodin. Pari gagné, quand il a su que nous étions là, il débarque et tient absolument à nous inviter chez lui. Ok mais pour demain. Du coup, nous restons un jour de plus ici, rien de vaut une petite journée de repos avec un beau paysage, avec les moutons et chiens qui viennent voir ces touristes bizarres, sans oublier la pétanque... Savoir aussi se poser, ne pas courir après les visites ou le cliché à ne pas rater...

Pétanque, Lac salé Tuzla Gölü et berger 

Soirée donc en immersion comme on les aime chez le berger avec sa famille, très accueillant (métaphore turque), honoré de recevoir des étrangers chez eux, échanges intéressants sur leur quotidien, leur petite ferme, leur vie simple, paisible mais pas facile. Originalité bergère, chaque année, ils doivent négocier avec la municipalité et les autres bergers le pâturage de leurs moutons, et évidement certaines terres sont meilleures que d'autres, mais tout se passe bien.

Objectif donc descendre vers le sud, un bivouac était prévu dans une réserve ornithologique. Une fois sur place, le cadre s’avère ne pas être idyllique. Tentons ailleurs, laissons faire le hasard et entamons la montagne à la recherche du spot du soir. A une petite intersection de rien au milieu de nulle part dans la montagne, ma route prévue est à gauche, mais un petit panneau m’indique à droite🤨. D'après ma carte, pas possible. Scruntch ! C'est un peu comme si tu es en plein milieu des Pyrénées, que tu veux aller vers la Méditerranée est que l'on te fait aller vers l'Atlantique !

Les Gendarmes arrivent, bel aubaine. Je les interpelle : Stop ! stop ! Palabres : Par là c'est fermé, y’a des gros cailloux sur la route ! - Mais comment tu fais pour aller dans ce village si la route est fermée, j'ai rien sur ma carte - Y’a une piste par là suivez-nous ! (En fait tu es sur un plateau et tu as envie de descendre dans le canyon 750m juste en dessous de tes pieds !) Et pourquoi vous allez là-bas ? - Pour trouver un coin sympa pour dormir ! (Évident non) Ok va vous trouvez un coin sympa ! 🤪 Ils font donc demi-tour, nous escorte sur 30 bornes, soit une bonne heure (va pas vite quand ça tourne, monte ou descend le Cargol…)

Thé partagé made in Cargol et selfies à l’arrivée of course. Encore une rencontre et un acte sympathique que n’aurait jamais imaginé Arthur !

Descente escortée au fond du canyon (village de Çamlıca) pour un beau bivouac à l'arrivée 

Aujourd'hui nous devons passer dans une autre vallée, par un col via un piste. La piste a été validée hier soir par la Jandarma, après quelques hésitations quand même. Ca grimpe fort (de 700m à col à 1800m). Détour d’un virage, un arbre au travers de la route. Réflexion faite on sort la sangle et Cargol tire. Passage dégagé, mais un bulldozer arrive derrière nous et nous finit le boulot. Il part devant nous, nous dégage quelques névés et nous laisse passer. Serait-ce la Jandarma qui aurait commandé cas où ce bulldozer venu de la vallée ? Nous ne le saurons jamais. Cargol 1, Arbre 0 !

La piste s'avère un peu encombrée 😂

Le col est passé. La descente sera originale car Cargol est plus large qu’un 4x4 classique. Nous serons bloqués par 3 fois à cause de gros rochers que tu peux pas bouger tout seul. Le marteau, la sangle et Cargol vont faire leur job. Cargol 3, rochers 0. 5h pour faire 30 km quand même avec au total une mobylette croisée et un crabe de montagne caché sous un des gros rochers ! Y’avait bien une autre route possible mais c’était plus long... du moins en km 😂

Un crabe de montagne caché sous le caillou !
Vallée sauvage, Cargol 3, Rocher 0 

Au moins Arthur aura connu une belle piste ! Et puis la récompense à l’arrivée, une incroyable cascade !

Ça c’est de la chute ! Impressionnante et carrément hyper originale : l'eau sort du milieu de la falaise en de multiples points sur une ligne horizontale. On dirait qu’Alexandre le grand s’est battu ici contre la montagne, qu’il a éventré d’un seul coup d’épée la falaise sur 50m et qu’elle pleure depuis de tout son saoul ! Un incontournable, une perle rare ces chutes !

Extraordinaires chutes de Kapuzbaşı 

En plus elles ne sont pas seules, 200m plus loin le vacarme est assourdissant !

La traversée des montagnes du Taurus touche à sa fin, nous allons rejoindre les plaines du sud-est de la Turquie, région kurde.

Faut finir de traverser la montagne pour rejoindre les villes historiques Kurdes. La route est un peu longue mais nous parvenons enfin dans la plaine. On se pose ? Va pour un arrêt piknic sur la place d’un mini village campagnard. Comme très souvent, à peine le pied posé, un turc baragouinant un peu d’anglais vient nous souhaiter la bienvenue en nous offrant le thé, nous amène des chaises… Arthur continue sa découverte des Turcs.

Oups
Turquie, pays d'eau et de bizarrerie aussi parfois 

Arrivée le soir dans une vallée étroite (Osmaniye Canyon) avec au bout de la route un petit restau comme les turcs savent bien faire : aménagements individuels en bord de rivière voire même carrément les pieds dans l’eau. Bon repas, Arthur s’éclate avec les piments. Pas nous. Pourquoi certains piments sont doux et d'autres t'emportent, pourtant visuellement les mêmes ? 🤬 Loterie ! Petite marche matinale pour rechercher une cascade, mais bien qu'à 10km d'une grande ville, le site "touristique" semble un peu à l'abandon. L'aménagement effectué jadis est délabré et tu te demandes quand est-ce que le pont se cassera la gueule. Mais pourquoi avaient-ils mis 6 câbles pour la structure du pont ? Tous les câbles sont cassés et le pont tient encore ... bizarre... Balisage inexistant ou disparu, tu suis éventuellement les bouts de sacs plastiques accrochés aux branches. Quant à la cascade, nous ne la trouverons jamais… 😥 Faut bien que l'on se rate des fois !

Ça va tenir, ça va tenir...
Slurp

Arrivée à Gaziantep… Antep comme ils disent ici ! Musée Hamam et musée de la mosaïque : en fait Vasarely n’a rien inventé ! En tous cas à l’époque romaine dans les parages, ça maîtrisait grave l’assemblage du mini-cailloux, impressionnantes mosaïques de part leur grandeur et leur état de conservation. Belles mises en valeur, le musée vaut le détour. Y'avait un jeu pour chercher le petit caillou qui n'était pas à sa place, mais nous n'avons pas voulu joué ! 😂

La moquette de l'époque ! 

En plus de ces musées, c'est l'occasion pour Arthur de découvrir une première grande ville turque, ou plutôt kurde par ici. L’influence arabique commence à se faire sentir, petits quartiers spécialisés, ruelles, vieux métiers… Flâner dans les rues au sud du château, c’est remonter dans le temps, côtoyer des artisans dans leurs minuscules échoppes, répétant des gestes séculaires. Antep c'est aussi la capitale de la pistache, alors place au Katmer : spécialité locale, base de pâte, crème et pistache - c’est léger... tout comme toute la cuisine turque, on s'en fout nous n'avons pas de balance !

Rétamage et Katmer ! 
Allo Taksi ?

A noter au passage cette autre spécialité turque, l'appel de taxi. Un peu partout sur des poteaux dans les rues, un petit boitier et le taksi est là dans la minute ! Au top ! La conduite par contre elle est parfois complètement délirante et stupide : du style "tu vas voir, je suis un pilote et je conduis comme si j'étais un flic en intervention, et en plus j'ai pas froid aux yeux"... mais sans gyrophare bien sûr.

Reprenons notre route... passage par Halfeti, village au bord d’une retenue d’eau sur l’Euphrate (ça vous rappelle pas vos bancs d'école ce nom ?), connue pour une partie de sa ville engloutie. En fait c’est un petit piège à touriste mal fait avec des restaus sur l’eau ayant des toilettes qui tombent dans le lac et les poissons que tu manges après… T'en veux du goût ? Tour en bateau quasi obligatoire pour profiter quand même du site qui reste historique et joli. Sur le bateau, ils te mettent en plus de bonnes enceintes avec musique turque à donf pour te mettre dans une ambiance festive vacance. Sympa pour apprécier le côté paisible du lac et de la nature ! Heureusement nous n'étions pas nombreux sur le bateau et nous lui avons fait vite comprendre que niet "COUPE LE SON !"

On parirait une mosquée en-dessous non ?
Arthur à l'abordage de la Turquie
Euphrate et Halfeti 

Direction la ville d’Urfa (en fait elle s’appelle Sanliurfa mais Urfa ça fait plus Kurde). Dans cette région, il te disent : je suis kurde, pas turc !

Visite by night puis by day. Cette ville respire l’influence arabique (géographiquement très proche) dans l’architecture et dans son souk. Un vieux quartier très joli et des bassins contenant des carpes sacrés, tellement sacrées que certaines flottent et sont données aux chats. Va-t-en comprendre le sacré !

Urfa 
Khavaltı

Les déambulations ça creusent ! Donc coté plaisir ne nous oublions pas. Et cela commence en Turquie par un "petit" Khavaltı. Ça fait le brunch du jour ! Dans le bazar, on se déniche un boui-boui local familial qui fait pas comme les autres. Pas facile à trouver car la plupart font toujours la même chose : kofte, kebap, adana, pide et tu recommences. Et lui c'est trop bon, trop plats typiques, avec en prime le côté turc que l'on retrouve souvent : "tiens mon téléphone, je te passe mon frère qui est à Paris, il va te dire bonjour" ! 😂 Nous ferons aussi quand même une fois un kebap de nuit, dans une petite ruelle sombre où même que les turcs faisaient la queue pour en avoir un. Autant vous dire que... slurp ! Ah, et non au fait, pour kebap, je n'ai pas fait de fautes, pas de "b" ici ! Et pour la digestion de tout ça, restons traditionnel, bar et narguilé !


Khavaltı, restau familial, kebap et narghuilé !

Quittons les villes et avant qu'Arthur ne se renvole, allons nous perdre un peu dans les plaines kurdes… Arrêt pour bivouac sur la place d’un hameau. 7 ou 8 maisons tout au plus, enfin plutôt fermes avec quelques hangars. A peine descendus les enfants accourent des 4 coins. Ça grouille, s'agite, chacun veut voir de près. Avec google translate, quelques échanges sont possibles. Puis un adulte. Ce soir nous sommes invités à partager la réunion du secteur. Ils doivent parler de la fête pour la fin du ramadan.

La réunion le soir… Avant que tout le monde arrive, c'est notre hôte qui nous explique le rituel de la préparation du café dans la cheminée dans des ustensiles ancestraux. Puis le Chef du village arrive, le sage du secteur. Nous sommes dans la maison de son grand-père. Il prend sa place centrale devant la cheminée, peu d’échanges, regards bienveillants et attentionnés. Puis, rapidement au fur et à mesure la salle se remplit des autres chefs ou responsables de villages-hameaux voisins. Le café tourne, (je passe mon tour😉) Muriel a été invitée aussi. C’est l'unique femme présente bien sûr car à priori, les seules femmes qui pénètrent dans ce lieu, sont là pour faire le ménage et vider les cendriers de ces messieurs quand ils sont tous partis. L'un deux me questionnera "Est-il vrai que chez vous vous mangez du porc" Sourire... "Bien sûr" et histoire d'en remettre une couche qui m'amuse intérieurement "parce que dans le cochon, tout est bon". Il était à côté de moi, je n'ai pas vu sa tète mais nous l'imaginons facilement...

Un petit hameau aux habitants adorables dans la plaine kurde

La soirée se finira chez l'un deux où un repas nous est préparé. Discussion avec la famille, assis par terre sur les tapis, en compagnie de la grand-mère toute mignonne de plus de 90 ans.

Un grand village plus loin (Harran) nous interpelle. Un site, reconstitution d’habitats traditionnels du début de notre ère. C’est bien fait, c’est mignon, mais trop de touristes, nous fuyons ces aspects là.

Harran, joli mais trop de touristes turcs 

Un chouia plus loin, par contre, pas de bus cette fois, ils ne s’arrêtent pas ici. Et pourtant... Par là se trouve des carrières souterraines impressionnantes de l’époque de la pioche, alimentant les grandes villes historiques kurdes de toute la région. Pas de panneaux, quelques barrières, nous nous aventurons un peu à l’intérieur. Je sais qu’il y a plus joli que ce que l’on voit... mais c'est où ? Il existe bien quelques galeries visiblement fermées, ou d'autres dans lesquelles nous pénètrons un peu mais qui semblent trop dangereuses à l'intérieur. Le chemin semble pas facile à trouver. Puis dans ce labyrinthe, à l’aide d’un enfant du hameau, nous parvenons à le trouver… wouaouh…

Impressionnantes carrières souterraines d'antan... 

Retour sur Urfa pour une dernière soirée, Arthur doit déjà nous quitter, snif snif, à la prochaine.

La route continue, un peu plus vers l'est, mais cette fois en bus et en voiture de loc. Une fois n'est pas coutume. Cargol est resté dans un camp de base, dans un camping où nous faisons un Workaway, nous en reparlerons à la prochaine étape... Avec des clients du camping, direction d'abord Gaziantep à 250 km où nous dormons chez eux. Ils travaillent tous les deux dans dans l'action humanitaire, gérant l'intendance d'un camp syrien.

5% d'un camp syrien...

Leur mission devait durer 6, 8 mois max. Cela fait bientôt 10 ans. Oh juste un petit camp... 250 000 personnes, une ville quoi ! Le tout dans une bande de non-frontière de 30km entre la Turquie et la Syrie. Ah bon, il en existe plusieurs ? et ce n'est pas le plus grand loin de là... Ah bon d'accord... Il reçoivent leurs fonds de la communauté internationale et du gouvernement turc. Nous sommes vraiment déconnecté de la réalité mondiale.

Nous quittons nos hôtes pour prendre le bus direction Mardin. Le réseau bus de la Turquie est extraordinaire : destinations, fréquence, système de réservation... inside c'est confort (3 places de front seulement), wifi, prise USB et 220, service gratuit de thé... Rencontre originale avec une étudiante qui fait un master surprenant pour la Turquie : "Art culinaire". Qui l'eut cru, pour la turquie ce n'est pas à point... nommé. Evidemment elle aimerait bien venir en France.

400km plus loin, arrivée à Mardin, une cité vieille de 7000 ans, à 20 kilomètres de la Syrie et qui domine la plaine de Mésopotamie, berceau de l'écriture. L'une des villes dont le patrimoine architectural et historique est le mieux préservé au monde. Elle a traversé le temps et connue maintes civilisations (..., sumériens, akadiens, babyloniens, perses, byzantins, ottomans...). Aujourd'hui, chrétiens et musulmans vivent ensemble. Jusqu'en 2016, elle était la seule ville de Turquie à avoir une maire de confession chrétienne. Entre minarets et clochers, bâtiments en pierre et musées, panorama sur la plaine, y'a de quoi faire ! Nous déambulons, fouinons dans les petites ruelles... Au détour de l'une d'elle, un homme sur son pallier nous invite à prendre le thé chez lui, ancienne maison de plus de 1500 ans. Un peu plus loin, cette fois, nous suivons des ouvriers qui charrient des sacs (les voitures ne passent pas dans ces ruelles). Du coup nous entrons dans un vieux palais, 3 étages, des terrasses, des pièces voutées, sculptées... Adorable Mardin !

Déambulation entre les vieilles pierres dans les ruelles étroites 

Mardin n'est pas la seule de cette grande région, donc voiture de loc pour un petit circuit sur 3 jours. Et nous récupérons Zişan, notre fort sympathique jeune master culinaire qui va passer la journée avec nous. Ça tombe bien, elle est voilée et musulmane, nous avons prévu de visiter le 1er monastère de la Chrétienté !

Arrêt à Dara, à quelques encablures du mur de la frontière syrienne, un petit hameau aujourd'hui alors que voilà 2000 ans seulement, devait y avoir du monde dans les parages ! Ils ont laissé ici de sacrés traces et un petit jeu de piste nous attends : "où sont les citernes ?" Autant il est très facile de trouver la nécropole (joli site bien aménagée avec encore des squelettes et ossements partiellement apparents), autant trouver les citernes est plus compliqué. Pourquoi ? le site est récent et l'information touristique est pour le moins réduite.

Cherchez le squelette et le crâne bande de voyeurs !  

Une nouvelle fois, pelles et pioches ont frappés fort et longtemps ! Creusées dans le sol, il faut en trouver au moins deux (les citernes, pas les squelettes !). L’une servait encore de grange au début du siècle et l’autre fut découvert récemment après qu’un local ne comprenne pas pourquoi l’eau partait si vite en arrosant son lopin de terre.

Impressionnantes citernes creusées 

Amis lecteurs qui s'inspirent de ce blog pour visiter la Turquie, cherchez-les car de nombreuses personnes viennent voir le site et pensent que cela se limite à la nécropole. Dommage ils passent à côté du clou du spectacle ! (cas où, elles sont vers ici : 37.17828, 40.95002 et 37.17697, 40.9525)

Mor Gabriel

Continuons la route... Nous longeons sur des kms le mur de la frontière syrienne puis nous arrêtons dans une petite ville coupée en deux par la frontière (Nusaybin). A la recherche d'une très vieille église à quelques mètres de la frontière, nous ne trouvons pas mieux que des cailloux et des blindés. Après cette incursion, direction un peu plus au nord, Monastère Mor Gabriel, Monastère Mor Yakup... les premiers monastères du monde sont par ici, bien solide grâce à leur construction locale d'imposantes grosses pierres. Le petit monastère qui va bien, Mor Yakup : ici, la grande porte est fermée, mais ouf une sonnette ! Dring et tu attends, tu attends, puis les gonds grincent. Une petite communauté vie ici, entretenant les lieux forts bien conservés, les espaces verts, les immenses jardins potagers… autrement dit un petit havre de paix bien perdu dans la campagne, authentique, loin des circuits. Un volontaire enthousiasmé te guide, t'explique tout ce qu'il peut avec quelques mots d'anglais. Oui il y a même des enfants qui vivent ici, d’où l’aire de jeux à la turque jouxtant le potager. A moins que retomber en enfance soit une source de méditation. A réfléchir… (j’vais pitêtre me trouver une aire de jeu moua)

Envie d'une retraite dans un des plus vieux monastère au monde ? 

Midyat... sont-ils tout a fait finis par ici ? Bizarre ce que l’on peut rencontrer dans cette ville ! 👉 Quand 2 poussettes se croisent, l’une contenant un agneau et l’autre un marmot, que se disent-il ? 👉 Quelle est cette fausse star incongrue qui a affublé la BM d’un total covering qui pique les yeux ?

Ici, nous sommes rejoints par Emi, une danoise qui va finir ce circuit avec nous. C'est une autre volontaire Workaway du camping, que nous retrouverons sans doute plus tard également dans les mois prochains. Voyages = rencontres = échanges = partage... On adore. En tous cas les anciens ici savaient construire de belles choses. A l’image du vieux centre ville bien restauré et vivant. Impression que derrière chaque mur se cache un palais. La nouvelle ville n’en parlons pas, le contemporain est en pleine crise architecturale en Turquie.

Art de vivre du vieux Midyat 

Puis c'est au tour de Diyarbakir la plus kurde de la Mésopotamie, considérée comme la capitale historique, symbolique et culturelle de l’ensemble de la nation kurde. Remarque c’était déjà la principale place de la Mésopotamie dans les premiers siècles. Donc ici si tu dis "Rasbaj" plutôt que Merhaba (bonjour). Il s'en suit un grand sourire et un bienvenue convivial.

On est loin maintenant des affrontements violents de 2016 et 2017 où une partie de la vieille ville a souffert. La réhabilitation est sympa, avec un point très agréable, enseignes identiques en bois au-dessus de tous les commerces et échoppes. Harmonie rare. La vie y est paisible. Il reste encore des vieux quartiers très sympas, où la pierre noire domine. Et en prime des restaus et coins cachés au top !

Déambulation à Diyarbakir 

Pour arriver sur ce que j'appelle "la péninsule syrienne de la Turquie", nous longeons sur de longs km la frontière. Un long serpent de plusieurs mètres de hauteur, ondulant entre collines et montagnes, ponctués de multiples miradors. Oh la Jandarma bloque la route et tout le monde fait demi-tour ? Képasa ? "Route barré, tu dois repartir dans l'autre sens". Enfin du moins c'est ce que nous comprenons. Le gazier ne parle pas anglais et ne veux pas perdre de temps avec nous. Un détour de 150km, non merci ! Je lui fais comprendre que je ne peux faire demi-tour ici, que je vais 200m plus loin, plus large (et surtout ses copains sont là-bas). Cette fois nous négocions.

En fait il y a eu un gros orage, la route a un problème mais cela devrait s'arranger rapidement. Je négocie le fait d'aller plus loin et d'attendre que la route ré-ouvre. Quelques km plus loin, la route est blanche de grêlons et un mur de soutènement s'est effondré. Terre et cailloux se sont répandus sur la route. Cargol n'en ferait que 5 bouchées mais nous devons attendre l'arrivée de la pelleteuse. Une quinzaine de véhicules sont comme nous, en attente, occasion de papoter. Et là, je vous le mets dans le mille, nous sommes invités pour la soirée, à 60km de là, c'est notre route, ok ! 1 à 2h plus tard route dégagée nous filons.

Arrivant sur la ville, réception d'un WhatsApp "Désolé ma femme vient de me rappeler que nous sommes attendus ce soir". Du coup nous nous arrêtons dans cette ville, sur une placette dans un petit quartier résidentiel pour y passer la nuit. A peine Cargol arrêté, arrivent enfants, ados puis adultes. "Viens manger chez moi, j'habite juste là" Une troupe en remplace une autre ! Go ! Vers 21h30 nouveau WhatsApp (notre 1ère invit) "Où es-tu, nous avons pu nous échapper, je viens te chercher !" "Ok mais dans une demi-heure, le temps de finir le repas et prendre gentiment congés de cette famille sympathique chez qui nous sommes".

1ère partie de soirée 

Nous passerons donc une deuxième partie de soirée très conviviale, insisterons lourdement pour ne pas dormir chez eux mais dans Cargol juste devant, et promis, demain matin, pour le petit déj, nous serons là 😉. C'est un bel exemple de l'hospitalité et de la gentillesse turque, deux familles opposées et très représentative de la population turque, l'une traditionaliste, l'autre beaucoup plus libérale, encore une belle expériences et de très bons souvenirs !

2ème partie de soirée et petit déjeuner 

Workaway, késako ? Un échange dans un pays, tu donnes de ton corps et de ta cervelle environ 20h/semaine et en échange tu as le gîte et le couvert (vous souhaitez en savoir plus le Workaway? voir le site web). Après 2 expériences passées, en Bulgarie puis sur la côte turque près de Cesme, nous voilà donc en camp de base (Konacik) proche de la Syrie durant presque 2 mois (grosso merdouillou mai-juin).

Se poser un peu, casser le rythme, rencontrer des locaux, économiser des sous car Cargol est un chouia gourmand... que des avantages 😜

Orient camp… Coincé entre la plage et la montagne sur une côte non encore touchée par l'urbanisation ou le tourisme, un camping original, tenu par Merly, qui est parti d’un terrain en friche il y a 20 ans pour en faire un havre de verdure. Avec plus de 1000 camions pour amener de la terre, là, il a fort bien réussi son coup. Profitant de l'eau à foison dans le coin, les arbres ont poussé à une vitesse hallucinante. Palmiers, ficus caoutchouc, lauriers, arbres fruitiers (mures, oranges, mandarine, figues, pamplemousse...) c'est presque une jungle locale.

Le côté sauvage d'Orient camp 

Artiste travaillant entre autre le bois, il a conçu et réalisé des bungalows originaux aux décorations parfois improbables. Dans chaque recoin du camping des objets ou sculptures inattendues en bois, cailloux, tige filetée... Même si Merly en a un peu marre de tout ça et que l’entretien est parfois un peu d’un autre monde, il est toujours de bonne humeur et cherche à dire des conneries en permanence, rendant le lieu complètement atypique.

Merly
Bungalows, terrasse et piscine
Elucubrations Merlyesque 

Il suffit de découvrir aussi 3 autres installations pour comprendre encore mieux le côté pittoresque. Mais celles-là ne sont pas pour les clients, plutôt réservées aux volontaires du Workaway car en cours ou non suffisamment entretenues (mini bus, bateau dont l'intérieur a été revisité, la maison colorée...)

Et nos occupations dans tout cela ? Aide à la construction de son futur bateau, réfection de tous les joints de la piscine, peinture, cuisine, confiture pamplemousse, rangements, tondeuse…), le tout dans la joie et la bonne humeur, en bonne compagnie de rencontres sur place, tant avec d’autres workwayers (danoise, turque, russe) que des clients et des français de passage par ici.

Futur bateau de Merly, sera-t-il fini un jour ?
Découpage, assemblage et collage
On refait tous les joints
Y'a du boulot dans le nettoyage et rangement de la cuisine
Pamplemousse power
Balèse les bestiaux
Merly et workawayers
Voyageurs français
Rénovation, harmonie de couleurs ?
une fois maîtrisée, la tondeuse est efficace !

Ce qui est bien tu as même les congés inclus, pour nous, une boucle d’une semaine vers la Kurdie (dont nous avons parlé dans l'étape précédente), une excursion dans le coin (cf ci-dessous) et des vacances de 19 jours en France. Pendant ce temps le Cargol était sécure et au repos bien tranquille !

Excursion dans les parages : Titus Tuneli, les romains ont encore frappé… fort ! C’est plutôt leurs esclaves, un millier, pendant près de 100 ans qui ont dû user plusieurs pioches et burins. Certains y ont laissé leur peau, dans tous les sens du terme sans aucun doute. Juste 875m...

Titus Tuneli, réalisé par des esclaves romains 

C’était pour la bonne cause à l’époque, contrôler la rivière afin d’éviter les inondations du port important local. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, à juste titre ! Petit petit nous sommes… et dans le même site, à peu près à la même époque, une nécropole étonnante dont les escalves n'ont sans doute pas pu profiter.

Nécropole, Muriela et Frankus

A être venu par là, il est sympa de faire un tour à Hidirbey à 10km, voir THE Arbre. Oh c’est juste un platane de 7,5 m de diamètre, 21m de circonférence et 7m de hauteur. Il les a vu lui les petits romains ! En plus c’est un petit village bien aménagé autour de son cours d’eau (comme les turcs savent si bien faire), bar et restaurant pieds dans l’eau à prix turcs ! On confirme quand même, l'eau de la montagne, c'est pas très chaud mais ça fait classe !

Arbre fou et installations sur ruisseau

Ha si, le long de côte, la route est superbe, surtout au coucher de soleil, et l’on y trouve notamment un food-truck ekmek balık (pain poisson), spécialité locale à déguster impérativement. Ben oui nous sommes français et nous pensons qu’à bouffer, et alors ? Du coup j'en ai pris un deuxième et vlan !

Terrasse de food truck, l'Ekmek Balik ! 

Nous gardons donc de très bons souvenirs de ce séjour, place à la route maintenant et à l’objectif…

Toute cette région du monde du bord de la Méditerranée est un sacré berceau de notre civilisation actuelle. Nous l'avons sans doute appris sur les bancs de l'école, mais soit nous étions trop cancre à l'époque, soit notre mémoire nous fait défaut. Dans tous les cas depuis notre arrivée nous en apprenons constamment. Tu t'aperçois qu'Alexandre le grand (IV av JC) parti de la Grèce a colonisé cette région, en modifiant considérablement du coup les civilisations déjà bien avancées sur place, dont lui même n'en était d'ailleurs vraisemblablement qu'un descendant. Mais qu'y avait-il en France avant l'arrivée des romains ? Oui les gaulois... Mais bon au regard des vestiges colossaux que nous pouvons trouver dans ces régions, la France est pauvre. A croire que le cro-magnon a mis des millénaires à passer gaulois, évoluant qu'en simple chasseur-cueilleur chez nous. Et oui nos ancêtres frenchies ne semblaient pas très évolués 😂

1000 ans av JC, les Hittites construisaient déjà des cités fortifiées imposantes avec des portes et des sculptures monumentales. Ici c'est le premier musée de plein air de Turquie (Karatepe-Aslantaş), et son parcours dans les pins sur la colline en bord de lac est plutôt sympa, agrémenté de quelques superbes pièces pour l’époque. A vous de voir quelles sont les vraies des fausses têtes ! Nous profitons de notre dernière soirée en compagnie de Raphael et Marie-Christine avant que nos routes se séparent. A bientôt nous l'espérons !

Quoi ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule....

Si Louis XVI avait su… C’est quand même un truc de dingue ce Nemrut Dağı (-400 av JC). Les civilisations passées nous ont habitué à construire des ouvrages de folie, mais qui pour la plupart servaient à quelque chose. Là, aller faire travailler des milliers d’hommes pour sculpter, porter des oeuvres colossales en pierre au sommet d’une montagne à 2200m d’altitude, faut quand même avoir un égo démesuré non ? Tant mieux pour nous mais quand même.

Les colosses au sommet du mont du Nemrut Dağı

Tu t’es déjà amusé à faire un petit tas de cailloux ? Imagine-toi faire un gros tas de cailloux de 150m de diamètre et 75m de haut. 300 000 tonnes environ. Evidemment les cailloux sont pas sur place, faut les monter ! J’espère pour eux qu’ils ont aussi utilisé une catapulte. Bon depuis, ce tumulus, visible depuis la vallée, ne fait plus que 50m de haut, érosion naturelle et fouille pour savoir s’il cachait un tombeau l’ont réduit d’un tiers (jamais trouvé d’ailleurs, pas con Antiochos 1er de Commagène 😂) Ça c’était avant. L’homme moderne s’est aussi "amusé". Youpi on fait une route de montagne à plus de 10% de moyenne et l’on pose un par un des pavés autobloquants sur plus de 15km, soit plus de 5 millions de pavés en béton (à 10% près). Moins que de cailloux certainement, mais quand même on est pas mal non plus ! 😳

La montagne de petits cailloux, et côté est ou ouest des similitudes  

Regarder bien la météo puis au lever et/ou coucher de soleil, cela reste un incontournable. Départ en moto à 4h du mat de la vallée pour une arrivée sur site à 5h just in time !

Ça valait le coup de se lever tôt non ?

Un site peut en cacher un autre... La plupart des personnes montant au Nemrut Dağı passe à côté mais ne s’arrête pas. Pourtant tu es obligé de passer devant, c’est sur la route sud. Arsameia que ça s’appelle. Faut dire que la mise en valeur n’est pas très touriste approuved et que si tu 'as pas fouillé un peu avant et fait ton curieux ben tu zappes. En 5 mn à pied, merdum faut encore monter, nous accédons en haut d’une petite colline qui domine toute la vallée et un ancien château perché (Kocahisar). Et à tes pieds pleins de cailloux que tu comprends vite qu’il s’est passé quelque chose une fois de plus dans l’ancien temps par ici. Et sur ce chemin que tu prends pour arriver en haut, une stelle étonnante représentant Antiochos serrant la main d’un dieu (quand je vous parlais d’égo…) et un Tunnel de 150m… des inscriptions… le tunnel descend très très fort et plus bas il est bouché il paraît. Pas téméraire nous restons en haut mais encore une fois quelle idée étonnante. A ce jour, nul ne sait à quoi ce tunnel servait ou dans quelle intention les 150 premiers mètres ont été creusés...

Le tunnel 

Vous prendrez bien un petit jaune ? Non nous ne sommes pas en manque de pastis, ici nous avons le raki, très bonne anisette locale. 🤪 Malatya, la capitale de l’Abricot de la Turquie ! Ça tombe bien pour nous juillet est la bonne saison ! j'vous jure c'est pas voulu... on s’en fait donc péter le bidou ! Acheté au marché ou au vendeur dans la rue sur sa carriole, offert en cadeau dans la cour d’une ferme où nous sommes arrivés par erreur, ramassé sur la route, cueilli dans l’arbre ou de l’intérieur même de Cargol, un régal ! 🤪 Avis aux amateurs : une fois sec en hiver, la bonne couleur est marron foncé prouvant un séchage long et naturel.

La route continue, nous dormons par-ci par-là, au gré des chemins, des champs, des collines...

Les abricots sont bien digérés, nous allons pouvoir en trouver d'autres ! Avant d'atteindre l'Euphrate, nous repassons au canyon d'Arapgir où nous avions été l'année dernière. C'est le dernier jour de la fête de l'Aïd, encore plus de monde. Heureusement le lieu va se vider le soir et ce sera plus calme. C'est bon enfant, très bonne ambiance d'entraide, pas de musique à tue-tête et le passage du gué donne lieu a de franches rigolades... surtout quand le kéké du coin se met les roues avant dedans avec la musique boum boum qui va bien, et que bien sûr il a toute les peines à en sortir. Curieusement personne ne va l'aider celui-là 😜. Le lendemain, les poubelles ont été ramassée par un tracteur et sa charrette. Malgré le monde, le site est propre, pas de plastique à droite à gauche comme l'on trouve parfois, ça fait du bien !

Fête de L'Aïd au canyon d'Arapgir 

Nous approchons des gorges de l'Euphrate, loin des circuits, loin un peu de tout d'ailleurs. Elles se méritent celles-là. On va te faire le gosier ! Mais sans Cargol car il est trop volumineux le pépère. La piste paraît-il est impressionnante, 2m20 de haut max et 1m70 de large max. Peu de bivouacs satisfaisants dans le coin, c'est dans un petit camping sympa que nous établissons un camp de base. Allez zou, en piste les petites motos, là, c'est votre terrain de jeu. Piste sensible s'abstenir.

Tu vas pas faire la loi toi la grosse !

A l'entrée de la piste nous rejoignons 2 compères français en motos pachydermistes (Trail BMW 1200). Nous allons donc leur servir d'escorte, les petites mènent les grosses ! Superbe piste, tunnels, route impressionnante, un peu plus de 8km et 132 ans pour la construire. Anciennement une voie commerciale pour rejoindre Istanbul, elle a été creusée à la main (pour le passage des chameaux) puis agrandie à la dynamite.

8 km vertigineux, sauvages, originaux

Climat difficile et région reculée, l'habitat local est de type montagnard pour notre grand plaisir. Au retour de la boucle, la promenade dans Kemaliye et Apçaga relaxe, et le barbecue en compagnie de nos Bmistes nous achève dans de bonnes conditions !

Apçaga
Apçaga
Le camping à la mode turque 

Le village de Kemaliye n'est pas grand et ce soir là, une bonne partie du village semblait être convié à un mariage. Ils ratissent large à priori pour ce genre de festivité. Je te connais tu viens, mais si je te connais pas, ben tu viens aussi, tu es le bienvenue (Hoşgeldiniz !). Pour l'occasion le petit terrain multi-sport du village est envahi, petit orchestre et sono, piste de danse au milieu, sièges et gradins autour. Un repas ? trop compliqué, pourquoi s'embêter ! A l'entrée une charrette avec plaque gaz et quand tu arrives, tu as droit à ta pochette plastique avec un sandwich et un Ayran (yaourt fermenté légèrement salé). Et pi c'est tout, c'est convivial et sympa. Nous ne sommes pas rentrés dans l'arène car sinon, nous n'étions pas prêt d'en sortir et notre carnet d'adresses risquait fort d'imploser 😂.

Mariage local 

Dernière étape avant d'arriver à Erzurum, il fait un peu chaud sur le plateau à 1400m, environ 33°. Nous décidons de monter un peu en hauteur à 1700, dans un havre de paix au bout d'une petite piste.

Ils vivaient là, reculés, en paix. Monastère St David, encore un vestige du génocide Arménien dans la région. Abandonné voilà à peine plus d’un siècle, le climat rigoureux local a déjà fait du dégât. Heureusement il reste une bonne partie de la basilique. Celle-ci ne survivra un siècle de plus, faute de moyens… Catholique orthodoxe, démerdez-vous qui dit le grand chef ! Bivouac très sympa agrémenté par 3 policiers en Day-off autour d'un thé et à l'ombre d'un vieux murier qui produit encore pour notre régal.

Monastère St David, au frais, tranquille... 

La première perle pour les voyageurs à Erzurum, c’est souvent la récupération du visa pour l’Iran (cf plus bas pour les détails de la procédure). Une perle peut en cacher une autre… Vous connaissiez pas l’expression ? Moi non plus 😳 Et pourtant ça existe, une huitre peut avoir plusieurs perles. De là à comparer Erzurum à une perle…

Revenons à nos... perles. Nous allons devoir rester 5 jours ici (un jour le consulat est fermé pour cause de fête en Iran et 4 jours en mode procédure lente pour le visa). Alors autant fouiller un peu la ville, essayer de remettre à neuf nos objets favoris quotidiens. Et pour cela, la Turquie fonctionne à l'ancienne, multitudes d'artisans dans leur boutique d’antan qui ont le savoir faire de leurs ancêtres, et qui vont se mettre en 4 pour aider l'étranger, sourires et prix sympas en prime. 👍

Bref de quoi s’occuper de manière bien agréable en attendant notre petit sésame iranien.

Une boutique Apple en face du consulat, ça tombe bien, ma batterie du Mac, ok pour la fin de semaine… check (A Antalya c'était impossible, pas de batterie en Turquie pour ce matériel qu'il disait - ben oui Antalya est une ville plus européenne, moins turque). Un couturier à côté, ça tombe bien, pour la fin de semaine… check. Un serrurier svp pour réparer le canon d'une soute à Cargol ? Suis-moi nous dit un gentil turc... check. Et il y aura aussi le cordonnier, le bracelet de la montre, le nettoyage et le changement d'une bague de l'appareil photo... des check, des checks, et à chaque fois de bons moments autour d'un thé avec le bon artisan qui a les yeux qui brillent ! 😜

ici le coordonnier 

L'occasion de se promener, c'est aussi dénicher des lieux sympas : le hamam traditionnel local, une très vieille maison dans son jus qui abrite un bar bien local qui fait que du thé, les fortifications du château et des anciennes Medersa (écoles coraniques), une station de ski et des tremplins de saut à ski quasiment dans la ville…

Le vieux café extérieur
Le vieux café intérieur
Le vieux café extérieur
Hamam homme
Medersa ancienne école coranique
Medersa ancienne école coranique
Le côté ancien d'Erzurum 

Occasion aussi de rencontrer et partager du bon temps avec une famille de voyageurs français ou encore avec Yaşar le musicien ou Ömer le gérant de la cafétéria du tremplin. Ce dernier nous fait ouvrir par la sécurité l'accès au départ du grand tremplin en me faisant passer pour un grand champion à la retraite. Je contiens mon vertige !

Le champion international du Tremplin 
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Obtenir son visa pour l'Iran :

Visa obtenu en 4 jours via l'agence Tap persia (www.tappersia.com) et récupération au consulat d'Erzurum. Cela se fait en ligne et coûte 21,5€. En plus des cases formelles d'identité (avoir un scan propre d’une photo d’identité et de son passeport), il est juste demandé de donner son parcours professionnel et motif de visite, ainsi qu'un itinéraire avec des dates. Ce dernier n'est jamais contrôlé sur place, il faut normalement en informer l'agence si tu le changes.

Récupération du visa à Erzurum : 30 jours pour passer au consulat souhaité pour récupération. Tu montres ton passeport à l'entrée, il t'enregistre puis ils t'appellent au guichet où tu donnes ton passeport avec ton imprimé reçu par email de l'agence (acceptation de la demande). Puis le guichetier te rappelle en te donnant un papier avec le nom de la banque où tu dois te rendre pour payer les 75€ de visa, puis tu reviens au consulat. Au retour au consulat, même parcours mais tu ressors avec ton visa.

Lors de la remise du papier de la banque, je lui ai dit que nous étions plusieurs jours sur Erzurum. Nous pouvions donc faire une procédure non urgente et ne payer que 50€ au lieu de 75. Il m'a changé le papier en 5 mn et demandé de revenir 3 jours plus tard.

Nous sommes revenus 2 jours plus tard avec la preuve de paiement à la banque et nous avons eu notre visa. Nous y serions revenus un jour plus tôt je pense que cela aurait été pareil, mis à part que la mémoire du guichetier aurait peut-être mieux fonctionnée.

Nous avons maintenant 90 jours pour rentrer en Iran...

Nous continuons la route vers l'extrême pointe nord-est de la Turquie, à la croisée des frontières Turquie - Géorgie - Arménie. Nous y avons rendez-vous avec Alpaslan, habitant d'Antalya rencontré en février dernier. Il revient par là chaque été avec sa famille dans son village natal, se mettre au frais à 2000m d'altitude. Nous lui avions dit nous viendrons cet été, la parole sera tenue !

Tiens, des auto-stoppeurs… Père et fils pas tout jeune. Bien content que Cargol se soit arrêté car les voitures sont pas fréquentes par là. 15km plus loin, pas loin d'une demie-heure car ça montait 😉, leur maison étant relativement proche de la petite route, nous finissons dans la cour de la ferme, avec du thé et... des raviolis maisons, spécialité turque de cette région.


Nous déclinons l'invitation de rester là pour la nuit. Décision difficile tant ils sont conviviaux et touchants mais un joli bivouac perché nous attends et le soleil commence à décliner.

Narman et ses canyons colorés 

Cargol sur sa butte domine le canyon. Le bivouac fasse au canyon est dantesque. Un nectar pour les yeux. Au fil de la journée la lumière change, transformant elle-même les formes des rochers au gré des ombres et du relief. La prairie en bas à parfois des reflets de moquette et le feu d’artifice, c’est pour le coucher de soleil. Le soir quelques lumières de hameaux apparaissent. Devant un tel paysage, d'une journée, nous y restons 3, profitant aussi de descendre dans la vallée et se frayer un chemin pour la remontée dans les rochers-falaises, une petite rando qui vaut son pesant d'ocres !

Allez hue MaLoute, ça crapahute ! 

La route reprend, mélange de montagne, de hauts plateaux, de traversées de hameaux à quelques âmes, de paysanneries en train de faire les foins avec plus ou moins de modernité…

Route entre Erzurum et Çıldır via Oltu

Ici les maisons sont en pierre de taille, petite et basse pour résister au climat, et même si l'on croise maintenant des tracteurs, le cheval garde encore son rôle dominant.

Le foin, méthode traditionnelle depuis des siècles 

Nous voilà maintenant aux portes des frontières sur une péninsule d'un immense lac à 2000m. Ici en hiver les températures sont extrêmes et atteignent très fréquemment les -20°. Le lac est alors complètement gelé, les voitures peuvent rouler dessus. C'est dans un grand hameau que nous retrouvons Alpaslan et sa famille dans ces terres natales. La grande occupation des habitants pendant les 4 mois de la bonne saison, c'est de faire les foins, mettre le combustible pour l'hiver à sécher (fabrication de briques de bouse et d'herbe), préparer les fromages... Puis l'hiver arrive, on s'enferme, on attend, et on recommence...

Lac Çıldır
Péninsule du lac Çıldır
Merci les meuh de nous apporter le combustible pour l'hiver 

Encore une fois nous restons ici plus longtemps que prévu, profitant même d'une journée complète en leur compagnie. A quelques km de là, ils nous amènent dans un canyon pour une petite rando et une belle surprise au bout. Une forteresse médiévale, improbable dans ces contrées reculées, dite le château du diable, perché sur une butte dans le canyon abrupt. Obstination humaine incroyable...

Le château du diable (Şeytan Kalesi) 

Il nous faut maintenant redescendre dans le sud en longeant la frontière arménienne. Suite à des années de désaccord avec ce pays, les frontières sont fermées. Un tout récent accord politique laisse présumer que les frontières terrestres ré-ouvriront sans doute en 2023. Mais ici, pas de murs, pas de guérites de surveillance comme avec la Syrie tous les km, pas de barbelés, une imposante barrière naturelle, avec des 10aines de sommets entre 2500m et 3500m, le tout dominé par l'impressionnant Mont Ararat à 5100m. Il existe bien une petite randonnée de 3 jours pour monter là-haut mais trop facile pour nous ! 😂

Nous pensons plus à notre ventre donc arrêt obligatoire à la capitale du fromage de Turquie (Kars) ! Ils ont des caves et les techniques semblent similaires... mais le nombre de fromage est très limité 😳. Sans doute que ce ne sont pas les mêmes Meuh ! 😂 Déco et présentation originale et sympa pour le musée du fromage, mais nous nous contentons d'un gruyère ressemblant et d'un "Vieux Kars" type pâte dure classique de chez nous.

Musée du fromage à Kars, Meuh meuh !

Oui manger reste toujours une préoccupation quotidienne... Mais comment ne pas craquer avec ces street food pour moins de 7€ à deux boissons incluses ou un Khavalti (le fameux petit déj turc !) à 11h du mat... vous feriez quoi vous à notre place hein ?

6,5 € boissons incluses pour 2, what else
8 € le Ptit déj pour 2
Sourires et joies d'être turc autour d'un street food ou petit déj ! 

Et ne croyez pas que l'on fait pas de sport ! La montée jusqu'aux ruines de la forteresse médiévale n'a eu d'intérêt que l'hygiène car pour avoir une vue sur ville banale, c'est moyen. Bon en redescendant nous prenons des chemins de traverses où nous serons forcément interpellés pour rentrer chez des locaux... Sacrés turcs !

En descendant par les chemins de traverses, une invitation... 

Direction ensuite Ani pour un retour en arrière d'un millénaire : un immense plateau, quelques anciennes fortifications et ruines. Nous nous trouvons dans ce que fut la capitale de l’Arménie. 100 000 personnes vivaient là, immense ville fortifiée au bord d’un canyon. Ce canyon fait aujourd'hui office de frontière. Les deux parties s'observent s'arguant chacun d'un immense drapeau visible à des kilomètres. Notre arrivée dans le coin fut originale. Une 1ere fois nous visons un bivouac après 5 km de piste sur un plateau surplombant le canyon avec vue sur le site antique. Arrivant sur le petit plateau, nous apercevons des silhouettes torses nues, courant ou sortant d'une sorte de bergerie à moitié enterrée. Des enfants sans doute... Ben non, 1 mn plus tard, Cargol s'est un peu rapproché, et les silhouettes se sont habillées. Treillis complet, Kalach... Les militaires sont un peu partout dans ces parages surveillant la frontière. Au moins ceux là, même s'ils s'emmerdent, ils ont un vue magnifique ! Demi-tour et fissa svp, c'est private military ici ! Même le chien s'en mêle en essayant de goûter à Muriel. Heureusement la peau du ventre est dure et il ne restera qu'une bonne douleur et un beau bleu. Bon allez zou, nous filons.

Deuxième essai. Beaucoup plus proche du site cette fois, c'est sans doute une prise de photo avec le drone qui a attiré la Jandarma, bien qu'il n'ait volé qu'à 10m de haut et 20m en arrière. Gentil mais ferme, faut supprimer la photo et aller dormir ailleurs. Nous finirons à côté d’un cimetière, au moins les voisins sont calmes !

Délogement par les militaires du 1er bivouac, Jandarma au 2ème... Dommage c'était joli  🤪

Avec plus de 60 églises et toutes ces fortications utilisant des pierres de constructions de couleurs différentes, cette ville a dû être magnifique. Ne reste plus que quelques églises et fortifications sur un plateau aride...

Bivouac n°2... Jandarma...
Ani, ex-capitale Arménienne, 100 000 personnes vivaient là
Gratte gratte, c'est du sel

En continuant sur ces immenses plateaux où tracteurs, chevaux et hommes s’activent dans d'immenses champs pour les foins, une petite montagne originale nous fait changer de décor. Tu grattes ses flancs blancs bien dur et tu peux mettre les petits cailloux dans ta gamelle : du sel !

Rentre avec nous à l’intérieur de cette montagne, ambiance led et musique douce… c’est féérique 😍. L'exploitation minière depuis plusieurs siècles est toujours en cours et l’intégration touristique est parfaite.

Exploitation toujours en cours
Mines de sel de Tuzluca, led et musique douce 

Pour éviter la route classique du long de la frontière, nous optons pour des petites routes qui vont grimper plus hauts. Au fur et à mesure que Cargol monte, monte à 15km/h tant on prend de l'altitude rapidement, la route se rétrécie. Le béton laisse place à l'habitat traditionnel, maisons basses et en pierre locale. La route devient piste, de moins en moins d'habitations. Nous sommes déjà à 2500m, dernier micro hameau avant le passage d'un petit col. Comme d'habitude, nous laissons les vaches, moutons et chèvres traverser tranquillement, pendant que chaque villageois nous saluent d'un grand signe de bras et d'un large de sourire.

arrivée sur le Balık gölü

En atteignant le col, un immense lac de montagne à 2300m se dévoile lentement. Aucune habitation de visible, juste une piste semble en faire le tour, mais que d'un seul côté. 10km de long, 3 à 6 de large, sacré réservoir naturel (Balık gölü). En redescendant nous traversons un petit hameau et apprendrons un peu plus tard que 600 personnes en tout vivent autour du lac, uniquement sur les 4 mois d’été avec vaches et moutons. Ils sont répartis en six petits hameaux, autant dire le calme.

Un petit bout de terre en bord de lac nous fait de l'oeil pour le bivouac. D’une nuit prévue, nous en passerons 4. Au 1er jour, les bêtes viennent voir Cargol de plus près et 2 hommes fauchent à la main leur champ juste à côté de nous. Bien incapable physiquement de tenir leur rythme de fauchage (nous n'essayons même pas !), nous leur apportons thé et abricots secs. Rdv est pris pour manger chez l'un deux le soir...

Installation bord du lac et rencontre avec les locaux 

Le soir venu, Cargol s’installe dans le champ jouxtant sa maison. La maison d’été est très rudimentaire, juste ce qu’il faut. Tout commence autour d'un thé en terrasse, certains villageois ont vu Cargol s'installer et arrivent pour voir "ceux qui viennent d'ailleurs". Une des questions fréquentes qui revient dans ce genre de situation "Mais comment avez-vous fait pour arriver jusque là ?" Par la route 😉

Peuple kurde vivant à 2300m dans leur montagne isolée 

Une famille en or avec 6 enfants. Lui n'a pu aller que 3 ans à l'école, mais il a l'oeil qui pétille et a appris beaucoup de choses par lui-même, parlant même un peu de langues étrangères. Son métier principal, c'est tailleur de pierre mais pour les besoins de la famille, il est aussi agriculteur, éleveur, pêcheur, travaille le métal... La qualité de son travail a été remarquée et l'hiver, quand la famille est redescendue dans la plaine, il part plusieurs mois dans le nord pour aider à la construction de maisons en pierre de taille. Tous les enfants vont à l'école et ils viennent tous ensemble ici près de 4 mois dans l'année, dès que la neige a fondue. Les enfants participent à la vie de la ferme, gardent les moutons, aident leur mère pour la traite, la fabrication du yaourt et du fromage, les plus jeunes apportent au père son repas dans les champs avec l'âne ou le cheval. Google translate fonctionne vite et bien. Les échanges sont nombreux et chaleureux, nous partageons simplement leur quotidien, essayant de leur apporter un peu de rires, de diversité, de rêves… Muriel leur fait découvrir les crêpes, fait la traite des brebis, fait l'infirmière sur la main de la mère... La vie simple, tout est fluide, calme, bien mieux qu'un site touristique surfait...

Immersion en famille kurde des montagnes, vie au quotidien dans leur maison 

Nos amis allemands, rencontrés au Maroc en 2019 et retrouvés par hasard en janvier dernier, nous rejoignent sur place accompagné d’un autre couple. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la plus grande de la famille. Rien n'était vraiment prévu. Nous décidons de prendre en main le repas du soir au risque de les offusquer. Cela n'a pas été facile pour eux d'accepter. "Vous êtes nos hôtes, ce n'est pas possible !" Nous sortons de notre congélateur une épaule d'agneau est une cuisse de dinde pour tout ce beau petit monde, accompagnée d'un Dahl, salade variée et fruits. "Tant de viande ! " s'exclamera maman. Emballée dans des feuilles d'alu, la viande trouve refuge dans la cuisinière bois, rouillée par des décennies de labeur, mais toujours là et hyper fonctionnelle. Bois, non en fait, pas d'arbres par ici. Le combustible c'est la bouse de vache séchée... 3h de cuisson lente. Grande soirée dans la maison ou quelques villageois viennent voir les étrangers. Nous leur avons fait la journée de l’année.

Grand moment de convivialité autour du repas et de la viande cuite lentement dans la cuisinière à bois 

Mais notre chemin doit continuer, beaucoup d’émotions au départ. Nous nous étions très vite attachés les uns aux autres, coeur lourd et yeux humides.

La séparation est difficile 

La descente vers le sud doit continuer, et nous repartons avec Peter et Doris avec qui nous rentrerons aussi en Iran en temps voulu. Avant d’attaquer d'autres montagnes toujours plus hautes, nous nous changeons un peu les idées en visitant un ancien palais ottoman (palais Isak Paşa), et en bullant dans des sources d’eau chaude sauvage en pleine nature…

Palais  

Allez re-piste qui monte fort et qui nous mène cette fois à 3000m ! Seuls quelques hameaux de tentes de bergers peuplent ces terres. La présence de la famille du bord du lac est encore trop ancrée en nous, alors cette fois, nous ne pousserons pas à la rencontre avec ces hommes femmes et enfants qui nous saluent. Le bivouac est isolé à souhait et à 6h du mat le sommet de la turquie à +5000m nous montre quand même sa large domination.

Bivouac à 3000 et le Mont Ararat du haut de ces 5000 rigole... 

...

Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Géorgie, Etape suivante en cours de rédaction : Un cratère du feu de dieu !

Nous redescendons de nos 3000m, de moitié. Quelle surprise va-t-on encore trouver dans cette partie de la Turquie ? Nous commençons par rejoindre l’immense Lac de Van. Le plus grand de la Turquie. 130 km de long, 80 de large, il faut près de 400km pour en faire le tour, le tout à 1600m d’altitude. Au 1er bivouac sous les arbres, nous rejoint Valentin. Un français voyageant seul en van à qui j’avais donné des conseils pour son voyage. Partant pour la Géorgie et l’Arménie, nous sachant plus pour très longtemps dans les parages, il traverse à fond la Turquie et fait un gros détour pour venir à notre rencontre. C'est cela aussi le voyage, le plaisir de tracer la route et aller retrouver une connaissance.

Ben oui que les vaches elles ont le droit à la plage aussi ! 

Un passé riche de baroudeur, Val est passionné, enthousiaste à toutes heures, voilà donc un grain de convivialité supplémentaire pour quelques jours ! Nous migrons ensemble ensuite sur les hauteurs du lac de van, vers une nouvelle curiosité géologique. Arrivée en haut de la piste, une immense circonférence de 10km sur 4 se dessine, mélange de roches et de falaises, de végétations, d'eaux bleutées. Ce fut un cratère. En son sein 3 lacs aux températures suffisamment clémentes pour s'y baigner, des petites forêts et paraît-il des ours qui ont trouvé dans cette zone un sacré refuge sympa… va falloir finir rapidement le pot de miel !

Nemrut cratère 

Installation bord de lac et pour compléter la brochette un couple franco-allemand marocain se joint à nous, papotage, coupage du bois pour feu de camp le soir, la fin de journée s'annonce difficile…

Bivouac au lac moyen 

Nous sommes en train de manger, un bruit bizarre derrière les véhicules… lampe torche, ça bouge… A 10 mètres, juste derrière le Van de Valentin, la masse sombre inattendue mais souhaité… l’Ours. Impassible tranquille, il avance doucement semblant vouloir contourner notre campement. Aucune agressivité apparente. Nous nous levons, nous approchons de quelques mètres. Il apparaît clairement à la lampe torche. Toujours calme il poursuit son chemin, puis s’arrête, nous regarde et repart dans les cailloux et la forêt. Wouaouh ! Dans l’instant, la photo n’est pas de qualité, mais peu importe, elle restera dans notre tète longtemps, sacré nono...

Mister Nono en chair et en os 

Le lendemain matin au réveil, surprise. La poubelle posée sur le capot du Van a disparue. Les empreintes sont là sur la carrosserie, coupable nous t'avons reconnu.

oh oh oh 

Quelques jours passés dans ce cratère hors pair, nous reverrons l’ours un autre soir, mais plus furtivement.

Revenons ensuite à notre lac... 1650m d'altitude, l'eau du lac est salée et d'une consistance particulière : elle est savonneuse 😳 ! Pas d'usine dans les parages non ! PH > 10, contient de la soude, analyse chimique proche du savon. Nous n'attendrons pas une tempête pour voir si le lac se transforme en bain moussant. A 25°, le bain n'est pas désagréable mais autant dire que quand tu sors tu te rinces car tu es savonneux. Ta lessive tu peux la faire direct sans produit, délirant ! Il aurait pu appeler ce lac Persil, OMO ou Ariel, ça aurait été nickel !

Bord du lac de Van, sauvage 

Nous approchons de notre prochaine frontière, un bivouac original au pied d'un château médiéval avec une porte façade étonnante !

Ruines du Château de Hoşap 

Avant d'attaquer la frontière, vaut mieux prendre des forces : un dernier goût de Turquie préparé par LaLoute, le Menemen, ça fait très méridional (oeufs, oignons poivrons et tomates), accompagné de toutes les bouteilles d'alcool ou bières dénichées dans Cargol ou le camion de Peter et Doris 🤪. A suivre...

Au travers des précédents récits sur la Turquie, vous avez sans doute découverts beaucoup de paysages, d’ambiances, de façons de vivre. Et pourtant, nous n’avons pas tout dit bien sûr… alors pour compléter en quelques mots ou images ces oublis, ce qu’il faut aussi savoir :

Côté langue :

Après plus d’un an dans ce pays, nous parlions quand même quelques mots turcs. Les plus faciles, les mots qui se finissent en "ion" ont été piqué à la langue française. La langue turque étant grammaticalement complexe, c’est plutôt petit nègre que nous arrivions à la fin à comprendre ou se faire comprendre. Heureusement 5000 mots environ sont semblables comme par exemple doktor, sekreter, kaptan, taksi, profesyonel, avukat, garson (de café), polis, otel, restoran, plaj, pantolon, aksesuar…

Côté animaux, chats et chiens :

Rares sont ceux qui ont la chance d’être cocooner dans un foyer. Ils sont donc partout, en ville, à la campagne, en montagne, en forêts. Les chiens sont tous bagués et semblent, à de rares exceptions près tous de la même race : un grand chien bien pateau, extrêmement gentil.

Le  chien turc par excellence 

Curieusement de très nombreux turcs semblent adorer tous ces animaux en vadrouille, en leur donnant à manger, en les amenant chez le vétérinaire si besoin, en leur fabriquant des abris parfois bien sophistiqués

Abris réalisés par des particuliers ou par la municipalité 

On les trouve parfois dans des endroits inattendus, comme ce chien très connu d’Istanbul qui vit dans le métro et emprunte certaines lignes et stations à heures très régulières (il a même son compte Instagram avec des milliers de fan !), ou comme ces chats ci-dessous dans une salle d’attente ou dans une pharmacie.

Et si le chat n’est pas servi, il sait se faire comprendre ou se servir, vu dans un supermarché ou en devanture de magasin ! 😂

Quand le chat a faim 

Quant à promener sa brebis en poussette, celle-ci est inclassable !

Côté véhicule :

C’est international le kéké est aussi en Turquie, dans les grandes villes notamment, customisations en tous genres, c’est à qui aura la palme du plus mauvais goût

Parfois certains véhicules sont étranges, sortis d’un autre temps.

Bizarreries sur les routes 

Même si l’on a déniché la voiture drone du futur, la palme revient largement à la 12, la fameuse Renault 12 qui est la voiture la plus répandue en Turquie en dehors des grandes villes. Puisse la Turquie ne pas rentrer dans l’Europe, la moitié du parc automobile serait recalé au premier test du contrôle technique, et les personnes n’auraient dans tous les cas pas les moyens de changer leur véhicule 😥

THE 12 ! 

Ici ce clos le chapitre turc. En partant de France, qui eut crû que nous passerions plus d’un an dans ce pays. L’image divulguée est à 1000 lieues de la réalité que nous avons vécue. Tous les étrangers rencontrés, nombreux, se sont sont clairement exprimés ainsi : "Si l’on avait su on serait venus plus tôt". La notion de démocratie par le gouvernement semble être différente de la notre, tant l’opposition semble contrôlée, voire anéantie, détruite. Nous avons rencontré très peu de personnes pro-gouvernement, mais sans opposition, que donneront les élections fin 2023 ? Malgré un taux de musulmans fervents pratiquants qui semble faible, toutes les mosquées ces dernières années ont été rénovées et des milliers ont été construites. Pas un quartier, un hameau qui ne possède une mosquée flambant neuve. Il est vraiment difficile de trouver un endroit ou tu n’es pas réveillé à 5h du mat par les inaudibles criards hauts-parleurs. De nombreuses écoles coraniques ont vu le jour et les enfants sont incités à y aller. Le président aimerait faire de la Turquie une Terre Sainte.

A côté de cela, les infrastructures routières et réseau d’échanges routiers sont extraordinaires. Les déplacements privés ou commerciaux se font très rapidement. Le système de santé est très moderne, le personnel nombreux et compétent. L’accès à l’éducation supérieure est très facile et de nouvelles universités ont fleuri un peu partout ces dernières années. Sur ces trois points la France semble vraiment en retard.

L’industrialisation et la mécanisation semble ne pas avoir évolué aussi vite, mais la Turquie est un véritable grenier nourricier et les agriculteurs extrêmement nombreux et productifs.

Pour toutes ces raisons et au vu de sa situation géographique, la Turquie est un pays qui est en pleine évolution, qui peut prendre des virages différents, qui peut avoir à l’avenir un rôle très important sur le plan international.

Mais pour l’instant, malgré ces changements, la Turquie, c’est aussi surtout la France de l’après-guerre, celle des années 50-70 sans doute, telle que je les imagine, ne les ayant pas connus. Les millions de petits métiers et petits commerces où ce n’est pas la concurrence qui est visible mais l’entraide… la volonté de vouloir faire plaisir et trouver une solution… le respect de son voisin… la fierté de ses peuples… le partage permanent de ce que l’on possède… donner sans recevoir… Conjugué à une liberté d’agir professionnelle (absence de process et de normes imposées à tout va), la Turquie est un pays où l’on se sent bien, très bien, d’une variété géographique et culturelle hors-normes et nous, après plus de 24500 km parcourus dans ce pays, nous avons adoré !

Nous laissons dans ce pays de très belles rencontres qui resteront jusqu’à la fin gravées dans nos coeurs et nos esprits. Donc continuons, continuons, d’autres expériences nous attendent, certaines seront peut-être difficiles mais le choix d’avancer est là, d’autres belles expériences nous attendent probablement. Si tu ne pousses pas la porte, tu ne sauras pas ce qu’il y a derrière, classique, mais tellement vrai.

Pour pousser la porte de l’Iran, faut il encore pousser la porte de sortie de la Turquie. La frontière turque, pas une mince affaire celle-là. Arrivés à 8h30, ils nous aura fallut pas moins de 8h30 pour en venir à bout. Faute à quoi ? La lourdeur des process turcs et un mauvais enregistrement d’une moto lors de notre entrée en turquie en septembre dernier en provenance de la Géorgie. Mais le douanier était content, il nous a dit "Nous avons réussi à faire en quelques heures le travail de 3 jours !" Tu parles oui, si je t’avais pas relancé et sorti une preuve photographique de ton système effectué aux douanes à Antalya, tu serais encore dans ton raisonnement boueux, et nous à faire les poireaux en plein soleil à 30° dans Cargol en respirant les pots d’échappements des camions voisins... No comment...

Ouf il est 17h, et maintenant, on Irantre !

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Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

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