Carnet de voyage

Ouganda

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Dernière étape postée il y a 29 jours
Après le Kenya nous voilà dans notre 2ème pays d'Afrique. Nous restons dans une région équatoriale, mais le pays va quand même s'avérer différent...
Juillet 2024
26 semaines
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Publié le 3 novembre 2024

2586 Km en Ouganda (709 de piste), dont 2088 avec Cargol (503 de pistes), 386 en moto (202 en pistes), 113 autres véhicules (4 de pistes).

Notre parcours sur Polarstep avec résumés par ici

Pays précédent : Kenya, Pays suivant... à suivre...

Infos Pratiques

👉CPD : Non obligatoire

👉Visa : Visa à l'arrivée, 50$ à payer en CASH et les billets doivent être en bon état ! (attention parfois ils peuvent demander plus, faut juste alors faire comprendre que vous connaissez les prix). Si aérien, visa impératif sur le site internet https://visas.immigration.go.ug/ (attention, un billet retour est obligatoire ! surtout pour monter dans l'avion).

👉Carte Sim : Meilleure couverture : MTN / Avr 24 : 48 Go = 25€. Autre opérateur : AirTel

👉Argent : En dehors des commissions gratuites (ou pas) de nos banques européennes, ici dans les distributeurs c'est entre 4,5 et 8%. La banque DTB (Diamond Trust Bank) et Centenary bank sont à priori sans commission.

👉Assurance : Assurance Comesa (financièrement très intéressante) permet d'éviter de prendre une assurance à chaque passage de frontière, valable uniquement pour les pays suivants : Burundi, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Malawi, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. Tarifs plus intéressant au Kenya qu'en Zambie.

Son adhésion se fait en 2 temps : une assurance lambda du pays où elle est prise + le supplément Comesa qui vous autorise aux autres pays. Elle peut se prendre en anticipation : service rapide auprès de Virginia de Nairobi au +254 721 482510. Pas obligé d'être au Kenya pour le faire avec elle.

Tarif 2024 pour l'assurance lambda un an pour un véhicule 11T : environ 110€, supplément Comesa un an tout véhicule : environ 60€

👉Vaccination : Fièvre jaune obligatoire (vérifier que la validité, normalement "à vie")

👉Road tax (Foreign Permit) : à la frontière, 60 USD de road tax pour 3 mois et c'est 3 mois minimum: il y a toujours quelqu'un pour faire le change au black) puis faut aller déposer la somme dans un point mobile money qui le transfère sur le compte de la custom) ou paiement par l'intermédiaire d'un gars (paiement par téléphone) qui se prend quelques dollars de commission. Impossible de payer directement au douanier.

👉Economie : L'employé à la base de l'échelle gagne environ 150 € par mois.

Comme vu précédemment, le passage de douane fut pour le moins folklorique, mais nous en garderons un bon souvenir de rigolade. Entrée en Ouganda, pas grand chose ne change pour l'instant. Les villages traversés avec leurs petites échoppes, le nombre de moto est toujours aussi impressionnant. L'Ouganda a bien son air d'Afrique voisin du Kenya. Cette région sous équateur est également toujours aussi verte, agricole : riz, maïs et la récolte de canne à sucre qui bat son plein. Comme bien souvent dans ces régions, ce sont surtout les femmes qui ont les taches difficiles, les hommes étant plus préposés au transport des motos et des véhicules, c'est moins fatiguant 🤨. Les usines dans lesquelles les camions vont vider leur stock de canne ne sont juste là que pour la fabrication du sucre. Personne ne leur appris à faire du rhum, étonnant non ? 😳

Moi petit ? non !
Camions de canne à sucre
Les femmes prépare le champ après la récolte de canne à sucre
 Vie quotidienne, habitat en campagne ougandaise

Arrivée sur Entebbe, Workaway chez John et Joséphine. Workaway ? Littéralement "travail ailleurs". Un site internet (site workaway), des locaux qui recherchent des volontaires en offrant le gîte et le couvert avec en échange 4 à 5h de travail 5 jours sur 7. Objectif pour nous : faire des rencontres, s'immiscer dans la vie locale. Nous avions déjà fait cela en Bulgarie et Turquie si vous vous souvenez 😉.

John avait monté une petite entreprise d'organisation de séjours touristiques safaris et gorilles. C'est sa nièce et son ami qui s'en occupait essentiellement. Mais avec le covid, activité nulle et ils se sont tournés vers d'autres activités. John se retrouve seul avec son bébé sachant qu'il a un autre travail, dans la recherche et la formation sur l'agriculture biologique. Il ne sait pas vraiment quoi faire ni par où commencer pour remettre à flot sa boutique. Et là j'arrive, lui fait un audit de l'existant, analyse de la concurrence et lui dresse un plan d'action pour se relever. Wouahou y'a du boulot, pas sûr qu'il est l'énergie de s'en sortir 🤨

Joséphine sa femme est médecin mais malheureusement absente, en congrès en Tanzanie. Muriel met alors ses talents de cuisinière et se charge de nous faire des bons petits plats. John est aux anges, il découvre la bonne cuisine. Faut dire que la transformation culinaire en est réduite à sa plus simple expression : exemple : l'oeuf tu le manges dur... une omelette avec ingrédients ajoutés est déjà une grand expérience 😂. Ici, on mange essentiellement les produits du jardin et les fruits qui tombent des arbres, tout comme ces énormes avocats qui font "boum - boum" sur le toit de Cargol 😂. Si tu vas manger dehors dans un boui-boui, tu tombes forcément sur le Rolex : une galette de pain sur laquelle tu rajoutes une galette d'oeuf type omelette, tu roules le tout et voilà ton Rolex. Bien huileux mais ça passe bien ! 🤪

 Ne pas croire que l'oeuf est petit !

Occasion donc pour nous de s'immiscer dans une maison Ougandaise. Ce couple essaye de voyager une fois par an en Europe, alors la priorité n'est pas donné à l'entretien : cuisine vétuste, frigo HS, peintures qui sautent de partout, c'est la que tu vois les différences entre les niveaux de vie européen et ougandais ainsi que certaines priorités personnelles. Le mobilier est très sommaire et la décoration très... famille et catholique. Depuis le Kenya, la religion catholique est très présente, messe toutes les semaines, prière à chaque repas... Ça y est le signe de croix, j'arrive à ne plus le faire à l'envers 😂.

 Intérieur de chez Joséphine et John

Nous avons quand même soif de découverte d'Ouganda. Et pas très loin, paraît que l'on trouve les ShoeBill (les Becs en Sabots) : un piaffou rare et assez extraordinaire, présent dans les immenses marais du lac Victoria, proche d'Entebbe, pas très loin de la capitale Kampala. Coucou le piaffou, nous venons à ta rencontre. Moto enfourchée, un petit ferry gratuit et bien blindé, quelques km de piste, un arrêt dans un lodge pour une belle vue sur la région et ses marais, et nous voilà arrivé au bout de la piste.

Piscine d'un lodge
Sur le petit ferry et vue sur les marais 

Au bout de la piste, place aux marais et ses canaux naturels. Pour continuer c'est par petites embarcations. Seuls quelques rares touristes arrivent jusqu'ici. Tout ce que l'on aime. Allez hop, rien que pour nous deux, une barque et son pilote, un guide, et nous voilà partis à la recherche de cet énergumène de piaffou.

A la recherche du shoebill, le fameux bec en sabot 

Energumène par son corps de petite autruche et un bec qui semble emprunté à un ornithorynque ! Le bestiau peut mesurer jusqu'à 1m60, (ailes de 2m50 d'envergure) et atteindre 7kg. Mais sa particularité ne s'arrête pas là : une femelle ne pond que 2 oeufs simultanément tous les 5 ans ! Au bout de quelques semaines l'un des 2 oisillons tue son homologue 😳. La mère élève ensuite son petit la première année et 4 ans plus tard elle remet ça. Autant dire que la survie de l'espèce ne tient pas à grand chose 👍. L'espèce est donc rare même si elle est super protégée.

Après une longue errance dans les marais, un couple dans les herbes nous a fait coucou. Sacré bestiau qui semble tout droit sorti de l'ère préhistorique, une bonne demi-heure à les regarder évoluer devant nous, très tranquilou 🤪.

 Sacré piaffou non ?

ℹ️ ferry d'Entebbe : 0.080651, 32.448883, embarcadère pour voir les becs en sabot (shoebill) : 0.075697, 32.350212, 25€ par personne incluant l'entrée au parc, le bateau, le guide. Possibilité de mettre un véhicule sur une barge pour rejoindre un autre îlot.

Nous avons bien fait de profiter de cette sortie. Le lendemain nous devons revenir illico en France pour gérer quelques affaires familiales. Coup de chance, nous pouvons laisser le temps nécessaire notre Cargol chez Joséphine et John et l'aéroport n'est qu'à 10km🙏.

Faut bien qu'il y en ait un qui veille sur les énergumènes pour leur passage en France... 

Et hop après cette escapade française qui fut beaucoup plus longue que prévue, nous retrouvons avec joie notre BAR (boite à roue), notre Cargol. Il va bien dans son petit coin de jardin chez John et Joséphine, sous l'avocatier. La gentille smala de nonos nous a sagement attendu à l'intérieur, sage du moins c'est ce que l'on veut bien croire... En tout cas Cargol démarre au quart de tour en noircissant un peu la pelouse de John, histoire de nous dire qu'il a bien envie d'aller se décrasser ! Ça tombe bien nous aussi !

 Un grand merci à nos hôtes de fortune John et Joséphine

1er arrêt pour changer le neiman HS de la noireaude, exit la solution africaine avec un interrupteur en guise de clef de démarrage depuis la fin du Kenya. C'est quand même un peu plus sécurit 😂. Bon pas envie de prendre la nationale surchargée de camions, donc direction les routes jaunes ou blanches sur nos cartes numériques. Là, tu ne sais jamais ce que tu vas trouver 😳. Cela peut être goudronné, avec trous ou sans trous, comme cela peut être chemin pour tracteur. Dans l'ensemble en Ouganda les pistes semblent meilleures qu'au Kenya et nous n'avons pas à nous plaindre de nos choix.

Pistes au travers des marais, des champs... 

Belle occasion de traverser lentement ces régions rurales et d'y côtoyer la réalité agricole ougandaise. La vie semble un peu au ralenti, dans les champs de bananiers, maïs, cannes ou encore rizières, et vu qu'il pleut un peu tous les jours, c'est souvent les pieds dans l'eau ou dans les boues rouges ou noires bien locales. Des scènes bien africaines et de multiples sourires et bonjour sur notre passage !

Rizière dans les marais
un salut de la main au passage
Salut le vacher !
Transport en tous genres
Ce sont les enfants de la famille qui ramènent l'eau
un centre de hameau assez typique
et couic le poulet sur le vélo !
Scènes locales et couic le poulet sur le vélo ! 

Tout est cultivé et très peuplé, mais en fouillant bien nous arrivons à nous arrêter qu'une seule fois dans une structure d'accueil, une sorte de terrain de jeux et camping, mais fermé depuis un bail, au vu de l'état délabré des installations (cf le boy and girl changing room de la photo avec le toboggan 😳). Bon merci à eux quand même de leur bon accueil et des 2,5€ la nuit, même après leur avoir arraché leur câbles électriques 😂.

le boy and girl changing room ! 

A force de persévérance et parfois de surprises (tiens donc plus de ferry à cet endroit), nous arrivons à se trouver des coins sympas un peu perdus dans les champs ou alors tout proche du Nil. Et oui le voilà le fameux Nil déjà très large ici et qui va côtoyer les pharaons à 5000 km de là.

Parfois, c'est pas assez large et c'est le bordel
Va falloir maigrir Cargol !
Bivouac dans les champs
ah ben y'a plus de ferry !
Bivouac dominant le Nil
The Nil
Balèse le Nil à 5000 km de son embouchure ! 

Une autre solution pour trouver notre bivouac consiste à faire un repérage satellite. Cette fois cela nous a conduit sur le grand terrain arboré d'une école. Notre arrivée est une totale surprise, une aubaine, des Mzungus (blancs) sur leur terrain dans une maison roulante ! Un truc de dingue pour eux ! Évidemment l'attraction est totale, la curiosité à son comble. Les photos peuvent laisser penser que nous avons été envahis, harassés, débordés mais rien de tel. Il suffit de gérer un peu le temps, d'accepter des horaires d'affluence et parfois de regrouper pour échanger.

Le jacquier, sacré gros fruit et pas mauvais en plus
LaLoute au pompage de l'eau
Superbe accueil et beaux échanges 

Cet école est vraiment située dans le profond de la campagne avec des pistes d'accès un peu moins roulantes on va dire 😉. Les moyens et installations sont très précaires, beaucoup de menuiseries ont été "empruntées" sans doute pour d'autres utilités, mais les messages sont toujours là sur les murs...

 Extérieurs et intérieurs des bâtiments des salles de classe

En fait, ce fut 2 jours de préambule car nous filons désormais vers une version 5 de Workaway. Cette fois-ci dans une école... Pour y faire quoi ? Une riche expérience humaine très probablement, pour le reste nous le découvrirons sur place... 😂.

Venir en afrique c'est sans doute vivre les images que nous européens avons bien ancrées dans nos neurones. Eléphants, girafes, lions, steppes, désert et forêts tropicales, tribus, huttes, des enfants partout, écoles et dispensaires de brousse... Les clichés... Pas tous faux certes, mais en étant sur place, c'est une nouvelle fois les sourires, la bonté, la joie de vivre qui vient souvent prévaloir sur les clichés classiques, du moins du peu que nous avons vu pour l'instant au travers du Kenya et d'un petit bout d'Ouganda.

Venir en Afrique sans s'arrêter et vivre au rythme d'une école, c'est vraisemblablement passer à côté de l'Afrique. Nous venons de vivre cela intensément. Cela nous faisait un peu peur, n'ayant ni une fibre professorale très poussée, ni des âmes d'animateurs de centre pour enfants. Interrogations dans nos têtes : mais qu'est-ce qui nous a pris d'avoir cette idée là... 😂

Ecole Triple H, pour Head Hand Heart, déjà de bonnes valeurs dans le nom de cette école. 700 enfants, de 4 à 12 ans essentiellement, 130 internes dont une quarantaine d'orphelins. 8 classes en tout, entre 50 et 100 élèves par salle. En France la superficie de ces salles n'accueillerait même pas la moitié d'élèves. Y'a quand même un tableau noir, plutôt plus abîmé que moins.

Le rythme scolaire est démoniaque : debout vers 6h, classe démarre à 7h30 mais ils sont déjà en salle bien avant après avoir pris leur verre de porridge. 30mn de pause avant 11h, 1h de pause de 13h à 14h, et fin des classes à 16h. Pour les internes, repas à 18h30 et de 19h30 à 21h en général c'est permanence, soutien ou cours supplémentaire ! A 21h, direction le dortoir, filles et garçons séparés mais un point commun : vaut mieux être de biais pour circuler entre les lits superposés tellement cela manque de place, et attention de ne pas écraser une des poules qui viennent régulièrement traîner par là 😳.

Parfois les cours se font un peu dehors, ça permet de respirer un peu.

Pas de mercredi après-midi de libre ici, non non ! C'est du lundi au vendredi et bien sûr le samedi matin aussi ! 😳 Une grasse mat le dimanche ? Non Non ! Debout à 6h, chants et messe de 7 à 9h !

Les internes se chargent aussi du balayage des espaces, de laver leurs fringues dans des bassines après pompage de l'eau au puit, s'occuper des animaux de la ferme... 🙏

Prendre des forces pour tout cela en mangeant ? C'est simple : 2 énormes gamelles, cuisson au feu de bois et menu unique, le même tous les jours : porridge le matin, à midi une assiette de Posho (farine de maïs+eau) avec quelques beans cuits à l'eau (au moins ça fait du jus pour s'enquiller le posho) et le soir ? Re-belote, posho beans again. 7 jours sur 7, pas de répit pour le maïs et les beans. Si des enfants nous lisent, voulez-vous toujours faire les difficiles devant les haricots verts et les endives ?

Queue leu-leu nickel : la prise de son assiette pour les repas est un exemple d'ordre, de respect et de non chamailleries !

Posho (=Ugali) et beans, même repas, 2 fois par jour, tous les jours

Nous y sommes en WorkAway, volontaires, nourris. L'anglais prédomine, ce qui facilite les échanges. Muriel s'oriente rapidement vers le côté assistante maternelle dans les petites classes. Après une courte période d'observation, je leur propose d'écrire une centaine de phrases sur des valeurs d'éducation, de famille, de santé, de respect, d'égalité et de commencer à peindre cela sur les murs de l'école. L'idée suscite beaucoup d'intérêt. C'est parti pour ma prune pour la cogitation des phrases, la réalisation d'un pochoir sur carton. Nous remarquons aussi que le secrétariat n'est pas des plus performants : la notion d'arborescence du disque dur en est au paléolithique de l'ordinateur et la connaissance de Word / Excel est au 1er cours 1er niveau sur Multiplan ! 😳 Bref là où nous pouvons apporter quelque chose, nous le faisons.

Aide et imagination, nous leur apportons ce que nous pouvons 

Un autre volontaire est également là pour un mois avec sa compagne Ougandaise. Lui assure quelques cours de math et de sport, jeu de cartes à l'occasion. Nous apportons tous à notre manière une bouffée d'air pur au staff et à tous ces diablotins supers sages. Présence d'une télé dans une salle... Nous avons quelques films en stock sur nos ordis. Des cartoons ! Yahouuuu c'est fête ! 🤪 Bon même en plusieurs fois à cause de nombreuses coupures de courant, Shrek, Cars et Rox et Rouky en anglais sous-titrés anglais, ça reste des valeurs sûres !

Activités extras scolaires, découverte saxo, Cartes, Cartoon

Nous sommes gâtés, notre régime alimentaire fourni par l'école est différent des élèves, même si ce dernier n'est pas varié : riz, patates, parfois des greens (herbes diverses cuites), rarement un peu de viande bouillie et caoutchouteuse, parfois une sauce à base de cacahuète bouillie dans de l'eau (spécial 😂 ), et une fois des pâtes, YES !

 Oh le bon riz choux patate et sauce cacahuète !

En dehors des heures de classe, les échanges sont nombreux, les questions fusent. Une petite main est toujours là pour te prendre la tienne, te caresser le bras, te tripoter les cheveux (pas pour moi, nous sommes d'accord...). Tu vas t'asseoir quelque part, et hop en voilà un, puis deux qui viennent se coller à toi tout discrètement, juste pour le plaisir d'être en contact avec toi. Nous sommes bien content d'avoir parfois notre refuge en hauteur dans Cargol où personne ne vient nous déranger malgré notre présence en plein milieu de tout. Nous ne voyons pas passer les journées.

Oh le joli couteau !
 Même le plus petit est fier d'aller chercher un peu d'eau

En fait, nous avons plus l'impression d'être dans une communauté où tout le monde s'entraide. Jamais en 1 semaine ne verrons une petite dispute, un coup de pied. Est-ce la soi-disant civilisation qui nous rend si con chez nous ? Où est-ce la présence de quelques vaches et veau, poules et dindes qui déambulent partout et qui apaisent tous ces esprits ?

L'école c'est aussi ça ! 

Dernière soirée surprise où les internes nous font une démonstration de leur savoir-faire. Quand il s'agit de bouger son cul et son corps, l'Africain est roi et les enfants d'excellents apprentis. Dernières photos souvenirs avant de se quitter, le coeur bien chargé !

Stephen qui a lui même monté cette école en 2008 gère au mieux les budgets, sans aide gouvernementale bien sûr. L'année scolaire dans cette école coûtent aux parents pour un externe entre 60 et 80 €, ce qui est déjà une certaine somme dans cette région très pauvre de l'Ouganda. Pour les orphelins, pas d'aide du gouvernement non plus. Pour ceux qui le souhaitent, une cagnotte a été mise en place par des anciens volontaires comme nous. Au moins l'argent perçu va directement au bon endroit, même 5 ou 10€ c'est déjà beaucoup : site web pour la cagnotte Triple H

Publié le 23 novembre 2024

Bon après une grosse semaine dans l'école, nous cherchions un peu de calme. 😂 Camping sauvage impossible sans être abordé, le seul refuge est de trouver un campsite. Ça tombe bien, dans les montagnes pas loin se trouve Sipi, un coin si bien touristique qu'un des billets de banque d'Ouganda en porte son effigie : une série de cascades impressionnantes. D'accord ce ne sont pas les chutes en Zambie ou les chutes Victoria, mais cela nous changera un peu de paysages... En voyage, faut savoir varier !

Bon quand on dit zone touristique en Ouganda, faut pas s'attendre à grand chose hormis quelques lodges et guides qui essayent de te vendre leurs services. Allez zou direction un lodge, superbe vue sur la 3ème cascade, la plus grande, quasi 100m de haut, le tout dans un cirque avec nature exubérante. Finalement c'est quand même plus wouaouh en vrai que sur les billets !

Comme endroit pour être un peu au calme, c'est pas mal non ?

Pour faire marcher un peu plus le tourisme local (nous serons quand même les seuls clients sur les 2 nuits), visite des cuisines aux normes 1900 d'où en sorte un burger à la viande, un goût d'ailleurs qui ne laissera pas grand souvenir. 😂

 Cuisine classique de restaurant avec mini fourneau à charbon

Le tourisme à Sipi, toute une histoire... Habituellement les touristes prennent un guide (quasi impossible de leur échapper) pour faire le tour des cascades en mode randonnée par des chemins parfois un peu escarpés et certainement par endroit plutôt boueux. Ma cuisse ne sera capable de tenir une rando de 3h. Notre carte nous indique clairement les pistes d'accès possibles et nos motos peuvent trimbaler notre popotin. Jusque-là cela semble facile de pouvoir y aller par nous même. Ouais, mais le problème c'est que l'on est en Afrique !

Renseignements pris auprès de notre lodge, on nous conseille fortement d'aller payer un droit d'accès à une association des communautés si l'on ne veut pas avoir de problème en chemin. Conseil judicieux ! 😉 8€ pour nous deux, une somme pour ici mais bien moins cher qu'un guide... Enfourchons nos motos ! Sur le chemin d'accès typé moto enduro, nous sommes rattrapés par 2 jeunes "Vous avez pas le droit d'être ici sans guide". Nous sortons le papier avec un numéro de tél. Coup de fil, 5 mn de blabla et c'est ok mais le mec nous dit "je vous accompagne car plus loin y'aura une barrière, un type, ce sera pas facile". Effectivement il a pas l'air commode celui-là. Il nous demande de l'argent en plus... Coup de fil, blabla, c'est ok, l'attitude passe de je suis méchant à plutôt gentil. L'Afrique...

 chemin et contrôle humain des accès

Ça y est on peut y aller là ? Wouahouuu, arrivée à cette cascade, vraiment seuls 🤪, petites cultures de bananiers dans une végétation délirante...

Cascade n°3, quasi 100m 

La cascade n°2... Seul bémol, le chemin d'accès traverse un lodge. Solution plus facile, limite trop facile : un petit café et un coca au bar et zou le chemin est ouvert ! encore tranquille et seul au monde dans cette nature fo-folle !

Cascade n°2, un chouïa plus petite que n°3 

ℹ️ Sipi guest house 15€/nuit pour nous 2 et Cargol, douche chaude et toilette accessible dans un des logements (1.33578 34.37648)

ℹ️ Accès Cascade n°2 via Sipi Heritage Lodge (1.338216, 34.382463)

Publié le 25 novembre 2024

Culture des bananes et culture du café... Ici pas de grandes exploitations sur ces pentes du Mont Elgon. Des tous petits lopins de terre avec chacun leur famille, maison "en dur" ou en format de case. Bananes et caféiers, c'est l'essentiel de la production qui permet de ramener un peu d'argent pour ces familles.

la "cerise" rouge, prête à ramasser

Là encore, ils essayent d'en faire un petit business. Chaque guide a son filon, sa petite famille qui va t'amener voir la plante (sorte de gros arbuste qui ressemble un peu à un laurier), te faire toucher la "cerise", rouge quand elle est mure, te faire enlever la coque, te montrer l'étape du séchage, te faire pilonner tes petits grains, les faire infuser et t'en faire faire glouglou dans leur tasse. Évidemment ce circuit guidé à un coût et l'éventuel sachet de moins 500g à la sortie que tu payes quasi 10 fois le prix local 😳. Le problème est bien là. Nous aurions sans doute volontiers fait ce genre de tour guidé mais nous ne voulons pas rentrer dans ce système où le blanc est vraiment pris pour une vache à billet et non plus comme un touriste sympa avec lequel il pourrait y avoir un véritable échange. Un tour guidé pour 4 personnes, c'est un mois de salaire local, faut pas exagéré non plus non ?

Donc nous avons fait notre petit tour à nous, traîné dans les chemins du coin, trouvé la coopérative, rencontré et parlé avec des locaux et sans doute en avons plus appris du réel business du café local. Busigu, tel est le nom de cet arabica cultivé sur les pentes de ce mont. Malheureusement pas de torréfaction dans le secteur de Sipi, toute la production locale de grains séchés part vers la capitale puis vers l'export. Nous n'avons pu visiter l'intérieur de l'usine (fallait l'accord de la maison mère à Kampala). Elle se contente d'acheter les grains aux petits fermiers, d'en effectuer le tri, le séchage et la séparation de la coque. Ils achètent avec un cours du jour, affiché à l'entrée, variable suivant l'état brut de la cerise (0,70€ kg) ou coque déjà séparé et séchée (3,1€)

Cours du jour du café, séchage "industriel" 

C'est pour cela que le long des routes ou ailleurs tu vois par terre et bien étalé des grains à sécher. L'un deux nous confiera qu'il est plus intéressant d'amener ses grains à Mbale, ville dans la vallée où ils seront achetés à quasi 4€ le kilo (revendu en Europe à minimum 30 le kg dans les boutiques spécialisées)

Séchage du café en bord de route 

Nous repartirons de Sipi avec un sachet de grains, probablement grillés dans un poêlon au feu de bois, sachet payé juste 2 fois son prix local, cette fois avec le sourire et la satisfaction d'avoir contribué intelligemment à la vie locale.

ℹ️ Entreprise Kawacom (1.358664, 34.389567)

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Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Kenya, Prochaine étape en cours de rédaction : Traversée d'Est en Ouest

Publié le 29 novembre 2024

Même si Cargol aime bien les pistes, quand tu as 400 km à te taper sans curiosités particulières, autant que ce soit goudronné non ?😜. Nos oreilles et nos dos apprécient alors le silence du moteur et du roulement des gros pneus à tétine, ça les changent des vibrations et des secousses parfois violentes qui remuent tout dans nos placards. Même notre ménagerie sur notre lit parfois s'en retrouve toute retournée, un vrai manège à nonos le Cargol ! Bon au moins cette fois nous avançons dans la moitié nord ougandaise d'est en ouest et traversant des villages aux ambiances bien typiques !

Vente et attente d'un camion pour transporter les cannes à sucre à l'usine
Les transporteurs de bananes
Au marché, éh oui pour la cuisine il faut charbon !
Pâte de cacahuètes, un peu d'eau puis sur le feu, c'est leur sauce fétiche !
Oups ! Alcool ? Dodo ?
Travailleur en partance ?
Ici on invente le rail pont autoporté !
Scènes locales avec un beau rail pont autoporté 😂

Malgré tout, cette lente traversée n'est pas monotone : il ne faut pas oublier que les routes ici sont parsemées de dos d'ânes ravageurs, mais heureusement le paysage alterne régulièrement entre marécages ou zones habitées et cultivées. L'habitat est bien spécifique, ne laisse pas vraiment de place à l'imagination d'architectes, cases rondes ou carrées, sans fenêtre ni électricité ni eau, intérieur très rudimentaire avec généralement un tissu permettant de séparer un espace couchage. L'une d'entre elle généralement plus petite est consacrée à la cuisine feu de bois. Nous avons beau chercher les HLM, nous ne les voyons pas car ici en fait, ce ne sont que des logements sociaux partout, monté par le Ikéa local, à savoir la main de l'homme.

 Habitats typiques réunissant une famille

Zéro camping ou structure d'accueil pour dormir à des dizaines de km à la ronde. Il suffit de sortir de l'unique route goudronnée pour emprunter une piste à la recherche d'un lieu pour se poser en espérant être tranquille. Opération parfaitement réussie sur le terrain d'une paroisse de campagne, après bien sûr l'autorisation chaleureuse du maître de l'autel et de son adorable maman de plus de 80 ans. Éh oui, à chacun son type d'hôtel !

Notre pasteur et sa mère, nos hôtes d'un soir 

Mais parfois la 1ère position trouvée n'est pas la bonne. Alors que nous sommes sur le bord d'un chemin qui ne voit des roues peut-être qu'une 1 fois par jour, des habitants proches viennent nous voir pour comprendre quel est cet ovni sur leurs terres. Ils nous signalent la présence des éléphants (oui nous avions pu reconnaître leurs traces à 50m de Cargol) mais cela ne pose pas de problèmes et nous souhaitent une bonne fin de journée. Mais 2h plus tard, le "leader" des cases environnantes, très gentil, nous informe qu'il vaut mieux bouger, justement à cause de ce couloir potentiel des éléphants qui circulent quasi quotidiennement par là. Même s'il n'y avait aucun danger pour nous ou les éléphants, bienveillance de sa part puisqu'il demande l'autorisation à la famille case voisine de nous permettre de s'installer tout proche d'eux. Aussitôt dit, aussitôt fait. Les échanges sont sympas mais de courte durée, écourtés par la communication difficile (patois local et anglais not inside) et par un temps plutôt à tendance pluvioteuse.

Les éléphants ne sont pas loin
Chez l'habitant, les éléphants ne sont pas loin

Le matin juste avant notre départ à 9h, un 4x4 de police vient nous voir, pas très content de ne pas avoir été au courant de notre présence sur leur terrain de jeu. Ouais, mais mon petit père, nous sommes sur un terrain privé, chez quelqu'un qui nous a donné son autorisation après accord du leader de la communauté. Et pouët pouët ! En fait quelqu'un a dû nous signaler et quand un policier africain n'est pas au courant, il passe pour un incompétent. Bon il essaye de me demander avant de partir "tu peux donner quelque chose pour le fuel pour être venu jusque ici ?" Oups il est mal tombé 😂 "Pour économiser l'essence, cela aurait été bien d'éteindre le moteur de votre gros 4x4 depuis 10mn que vous êtes là..." Ah ben ils sont partis aussitôt, laissant une mare de gasoil qui avait dû pisser de dessous leur moteur 😳😂.

Publié le 2 décembre 2024

Le parc national Murchinson falls nous faisaient un peu de l'oeil. Renseignements pris à la gate, le verdict tombe : 230€ pour nous deux incluant la nuit dans un camp de fortune et la balade en bateau pour aller voir des chutes et probablement quelques animaux en bord de rivière (hippo et sans doute croco et éléphants). Et encore le vrai prix aurait dû être de 320€ car il a compté Cargol comme une voiture 4x4. Certains pays plus au sud nous montrerons même mieux, gratuitement ou pour beaucoup moins. Encore un exemple de la seringue à monnaie du gouvernement qui se vide on ne sait où. Demi-tour. Il existe une autre voie pour descendre vers le sud, une voie bien typique...

La seringue à fric à touristes des gouvernements d'Afrique de l'Est 

Ne pas s'énerver contre cette nature humaine et profiter du présent et des lieux. Et ça tombe bien, le grand Lac Albert nous tend ses eaux, alimenté par le fameux lac Victoria devenant Nil puis Albert et ensuite encore Nil, direction la Méditerranée. Economie locale basée sur l'agriculture et la pêche. Vie difficile pour les pécheurs, tout à la rame malgré le courant, pêche au filet de jour comme de nuit.

 Tranquilité au bord du lac, Seules des barques de pécheur longent le bord pour avoir moins de courant

Nous sommes au bord de ce spectacle, seul sur une grande zone herbeuse au sein d'un lodge, vide de clients humains. Par contre une grande famille de cousins éloignés viennent nous voir (les Vervets ou "Couilles bleues"), observent avec attention nos faits et gestes, espérant bien quand même sans doute avoir un petit bout de quelque chose à chaparder. Ils sont vifs, espiègles, mieux vaut ne rien laisser traîner.

 En direct de Cargol

Rien à piquer à proximité alors les extérieurs et dessous de Cargol sont inspectés dans ses moindres recoins !

 Un bon terrain de jeu pour les jeunes !

ℹ️ Global village resort : 2.45071 31.48198

Publié le 4 décembre 2024

Nomades que nous sommes nous reprenons la route, enfin plutôt une longue piste parfois pas très large et un peu boueuse qui mène à un ferry. Merzouille en arrivant à l'embarcadère, un grand portail fermé, des petits commerces autour, aucune agitation pour un départ censé être dans 45mn... Bizarre... Dimanche ! Les 2 trajets quotidiens sont au repos. Et pourtant un Ougandais avait pris le temps de se renseigner et nous avait dit ok... C'est bien l'Afrique... 😂

Traversée d'un village, les bidons jaunes caractéristiques du transport de l'eau, sport quotidien. 

Devant la barrière d'accès fermée, et après blablatages, le responsable du coin nous laisse pénétrer dans l'enceinte et dormir au niveau de l'embarcadère, arguant un "toi tu es un bon diplomate"😂. Les chèvres locales nous tiendrons compagnie jusqu'au lendemain. De très bonne heure le lundi, et comme très souvent en Afrique, plus de piétons trimballant de lourds fardeaux que de véhicules ou camions brinquebalants. L'ambiance est tranquille, no stress, pas de bousculade, une queue se forme avec respect des uns des autres.

le ferry va bientôt partir, ambiance tranquille

Emprunté par les locaux pour se rendre de l'autre côté (travail, petit commerce, famille), l'un d'eux nous dira "j'ai pas le souvenir d'avoir vu un blanc sur ce bateau " 😳. Il prend peut-être pas le bateau tous les jours mais il est vrai que cela doit pas arriver souvent dans l'année. 1h de traversée, les personnes papotent, dorment allongées sur la moto ou par terre, tranquille... Lien communautaire et commercial, le ferry permet de traverser gratuitement l'immense lac Albert dans une ambiance purement africaine, occasion de se rappeler que nous sommes bien au coeur de ce continent, avec en fond les collines de la RDC, à seulement quelques km (République Démocratique du Congo).

Ambiance de ferry 

ℹ️ Ferry Panyimur - Wanseko : 2 liaisons quotidiennes, sauf dimanche 😉

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Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Kenya, Prochaine étape en cours de rédaction : Au royaume de Cetelem

Publié le 8 décembre 2024

Le ferry nous fait retoucher terre. Désormais dans cette "descente" Nord - Sud du pays, nous retrouvons du bitume et les multiples dos d'ânes casse-couilles où Cargol se péterait les rotules à plus de 20km/h, que tu pestes pire que le capitaine Haddock ou Gargamel devant ses Schtroumpfs. Le paysage change rapidement mais l'ambiance africaine est toujours bien présente, sur la route ou dans les marchés locaux ! 🤪

Sacs de charbon n'aimant pas les dos-d'ânes
Fabrication d'une pâte ou de beurre de cacahuètes
Cornes de vaches locales ou marchés, ambiances garanties 

Ici l'eau n'arrivent pas dans des tuyaux et les châteaux d'eau ne sont pas encore à l'étude. Chacun doit donc remplir ses bidons à une pompe du coin, le plus souvent à pied bien sûr. Alors dans ces coins que nous traversons, une idée a germé : un récupérateur d'eau de pluie réalisé avec 2 tôles ondulées verticales, jointes en bas par une petite bâche en plastique et le tour est joué, glouglou assuré ;-)

Récupérateurs d'eau en mode démerde 

Vu que nous sommes sous l'équateur, la pluie est fréquente, c'est le royaume de Cetelem. Au plus profond de ton regard, ce ne sont que nuances de vert. Aucun champ ou terre labourée de couleur brune, seul le bitume et les maisons tranchent dans ces paysages de verdure.

Vert vert vert 

Du coup Cetelem déteint sur Cargol et moi-même : suite aux averses et dans cet univers, manquait plus qu'un léger dévers et des ornières perverses, un sol bouillasseux subversif, et voilà que Cargol se met en travers, une roue très proche du petit fossé. Pas de risques de se renverser mais pas de controverses, faut s'évertuer à sortir de là, y'a pas à tergiverser !

Cargol part en travers sur le chemin déjà bien étroit 

45mn pour ce sortir du petit pétrin, cailloux, pelletage, dégonflage... un grand classique. Bon nous ne prendrons pas trop de risque et quelques km plus loin, nous demandons l'hospitalité. Occasion de rencontrer une famille de fermier adorable où fruits et légumes poussent en abondance. Une halte très sympa. En manque de camping dans ces régions, et afin de ne pas avoir la visite de trop de monde, repérer une maison ou groupement et demander l'hospitalité semble aussi être une bonne solution que nous réitérons le lendemain : une belle maison construite depuis 20 ans, mais intérieur tout vide hormis 4 chaises en plastique et une télé posée par terre sur son carton d'emballage. Et oui, chez cet homme catholique qui avait eu 2 femmes et 17 enfants, l'éducation fut une priorité alors l'intérieur de la maison a attendu... Afrique...

Nos hôtes fermier
La demande d'hospitalité marche bien 
Publié le 15 décembre 2024

En débarquant de ce côté de l'Afrique de l'Est, tu sais qu'il sera difficile de dénicher le bivouac de tes rêves. Kenya, Ouganda, Rwanda, ces pays sous l'équateur bénéficient de terres très riches, bien arrosées et ensoleillées, un climat doux, où tout pousse instantanément... et donc... du monde partout, pas une ligne droite de bitume ou de piste sans voir quelqu'un sur le bord de la route. En dehors des parcs nationaux ou de quelques rares zones, cette réflexion n'est pas exagérée. Venant des pays du Middle East où tu peux t'arrêter quasi n'importe où, seul au monde dans des paysages déments, cela fait forcément un choc. Nous étions prévenus et nous l'avons fort bien encaissé, grâce sans aucun doute à l'amabilité, la simplicité, la gentillesse, la générosité de tous ces sourires bienveillants.

où que tu ailles, que tu sois, tu croises toujours du monde 

Mais forcément, pour la paix de notre cerveau afin que nos neurones ancrées d'habitudes européennes ne partent pas en cacahuète, faut se trouver parfois des coins au calme. Remettre de l'énergie, de l'acceptation de ce changement, de la compréhension de ces cultures, de ces nouveaux codes pour nous envahissants et pourtant si doux. Donc solution : les campings. En fait ici, on dit plutôt que camping un lodge avec campsite, à savoir des hébergements commerciaux disséminés sur un terrain privé, ayant une zone suffisamment plate pour accueillir les overlanders, voyageurs sur roues comme nous. Si pas de sanitaires dédiés, vous avez un accès aux sanitaires et douche d'un cottage.

ℹ️ Fort Portal Kalitusi camp : 0.66413 30.26715

Il est possible de trouver des lodges très luxueux mais il est probable que n'y soyons pas acceptés, hormis pour profiter des installations le jour et y boire un coup. Nous trouvons donc refuge dans des lodges plus classiques aux installations plus simples. Le cadre naturel très vert, la végétation abondante et l'utilisation des matériaux locaux (bois, paillage des toits, terres séchées) en font des petits havres de paix. Les petits détails fonctionnels ou décoratifs sont des exemples de démerde intelligente à l'africaine, évitant ainsi l'achat de produits manufacturés qui de toute façon sont très chers, et quasi introuvable en dehors de la capitale.

ℹ️ Rweetera safari camp : 0.50123 30.32800

Mais, mais, où le bât blesse, c'est que nous y sommes généralement seuls, tout seul, zéro client. Explication très simple : les prix. Entre 10 et 15€ par personne par nuit pour le camping (nous négocions toujours en dessous - facile y'a personne), 50€ pour un petit cottage. Ce sont donc des tarifs exhorbitants pour les locaux, que même la Middle class ne peut se permette. Imaginez que pour une famille de 4 en France, vous dépensiez au moins votre salaire mensuel en moins d'une semaine, uniquement pour l'hébergement. En fait il joue sur un gain à l'unité et non sur la quantité de personnes.

de l'espace, jolis cadres 

ℹ️ Enfuzi communauty camp : -0.13540 30.05882

Publié le 17 décembre 2024

Éh oui, nous vous avons pas dit... y'a tout pleins d'animateurs ici dans les campings. L'Afrique, le continent de la faune... Alors parlons singes ! (pas trouvé sur google traduction) Les plus habituels, ceux que l'on retrouvent un peu partout en Afrique de l'Est et Afrique Australe, ils vivent en famille, chacun s'occupant des petits, se papouillent, animent les branches et feuillages des arbres, curieux de recoins ou véhicule nouveau et passent beaucoup de temps à observer le touriste, à attendre le moment propice pour te chaparder toute nourriture potentielle.

Ça joue, ça furète, ça guette la moindre nourriture à chipper 

Les bébés sont craquants, accrochés au ventre de leur mère.

Le Colombus dont il existe 3 types différents : à tète rouge, à queue rouge, ou encore le noir et blanc. C'est ce dernier à notre goût le plus majesteux. Ceux-là sont végétariens donc ils passent la majeure partie du temps dans les arbres et n'ont que faire des humains. Les noirs et blancs sont superbes arborant leur queue en panache.

Le colombus noir et blanc, végétarien celui-là 

Nous assistons à une très longue séance de jeux à quelques mêtres, délirants avec des sauts ou des empoignades et roulades en tout genre 🤪. Bravo les animateurs, vous êtes bien sympas ! Une vraie cours de récré !

Virevoltage de jeux 

D'autres 4patteux ou piaffoux nous régalent aussi, comme cette famille de mangoustes ou encore cet oiseau majestueux : le grand Blue Turaco de 70 cm qui vit uniquement dans quelques forêts tropicales d'Afrique. Pas d'appareil photo à ce moment mais internet est là pour vous le montrer et je n'ai pu m'empêcher de l'imaginer sur un Colombus.

 Autres splendeurs des animateurs locaux

Nous sommes dans une région bien originale, parsemées de petites collines cultivées et arborées, entourant une multitude de cratères contenant des lacs. La vue de google map donne conscience de la réalité de cette zone originale. Vu que nous ne sommes pas sur les circuits organisés des touristes en 4x4, la région est bien authentique, pure. Plus de campings et de lodges que de voyageurs comme nous en cette saison, alors grâce aux groupes de réseau sociaux ou à l'hasard des rencontres (on se repère très vite 😂), nous arrivons parfois à nous regrouper. D'une soirée prévue, nous adaptons notre temps et rallongeons souvent ces rencontres, plaisir d'échanger les expériences et les anecdotes personnelles. Jeune comme nous (😂) où plus âgés, ces moments sont toujours enrichissants car finalement nous sommes très ressemblants et partageons cette soif de découverte, de liberté, de nature.

 Les singes sont en arrière plan ok ?
Publié le 21 décembre 2024

La région est parsemée de pistes qui se régalent à onduler dans les collines, les cratères et les lacs. Alors on va pas quand même que flâner dans les campings à papoter avec les singes. Non nous n'avons pas filmé cette scène là ! Suffit de sortir de ces petits havres de paix pour revenir dans la vraie vie africaine. Rien de tel que d'aller y dérouiller les petites motos !

Campagne tranquille 

Automatiquement ce sont des saluts à tout va, des enfants qui crient des "Mzungus", des "How are you", ceux là on sait qu'au moins ils vont à l'école. Tout est vert, tout le monde est à sa tache quotidienne, travailler dans les champs, porter de l'eau, du bois, des bananes, laver le linge ou sa moto dans un point d'eau... les grands classiques africains des campagnes.

Scènes de vie 

Une petite pause boisson dominant un lac et voici qu'un orage éclate vers midi. Merzouille il était pas prévu celui-là. Et il est costaud le type. La suite promet... Et effectivement quand nous repartons nous voilà en galère sur une piste transformée en patinoire de boue 😂. Les gens qui marchent au bord glissent et tiennent difficilement sur leur 2 pieds. Vous imaginez avec les motobylettes et leurs petites roues. D'ailleurs la roue avant de la moto n'adhère pas non plus. Séance plutôt galère mais mètre après mètre, on s'en sort et s'en se vautrer dans la merdouille, exceptionnel pour LaLoute ! 🙏 Heureusement, une autre piste plus loin ne nous réservera que quelques petits passages chaotiques, à croire que le coeur terrible de l'orage était passé à côté.

 ah la gadoue la gadoue... patinoire naturelle !
Publié le 25 décembre 2024

150 000 km, un juvénile le Cargol de 45 ans ! Comme tout ado, il a soif de liberté et de découverte, envie de nous amener toujours plus au sud. On va éviter l'Antartique hein Cargol ? En tous cas voilà déjà un cap de franchit, la ligne de l'équateur, célébrée ici avec ce beau monument tout récent. Quelques rigolos talentueux ont installé 2 vasques de part et d'autre de la ligne, avec un panneau "Are you aware ?" (es-tu au courant ?) Ils font croire aux touristes badeaux de passage, moyennant 10 000 shilling (2,5€ - de quoi manger une semaine pour le plus pauvre), que le sens de l'eau va s'inverser dans les vasques, différence entre l'hémisphère nord et l'hémisphère sud. Elles sont à une 15aine de mètre l'une de l'autre, ben oui quand même 🤪 !


Vente de chaussures dans une village
Direction sud 

Arrivée au campement du soir, les antilopes curieuses viennent tranquillement saluer le jeune Cargol, tout comme 3 éléphants à la tombée de la nuit. A priori de jeunes mâles en recherche de formation d'un nouveau groupe ou en recherche d'une salle de sport pour se muscler et foutre dehors la chef de leur clan, suivant les dire d'un local.

Copains du jour 

Séance bains chauds, très chaud ! Avis, la peau d'un black n'a pas la même sensibilité que celle du blanc ! C'est peut-être parce qu'elle est déjà brûlée 😉. Nan sans dec, avec difficulté nous y trempons le mi-mollet là où les gus et gueuses arrivent à s'immerger 😳. Sources simples et naturelles, ambiance très locale où LaLoute en profite pour un massage à 4 mains à priori bien agréable 😉. Accueillis dans la communauté, nous aurons droit à une répétition de leur troupe autour de leur danse. Découvrez la petite vidéo, ça vaut son pesant d'or 🤪

 Bons moments en immersion dans une communauté qui gère des sources chaudes
 La danse de la communauté, excellent !

ℹ️ Sources Kyiriba Hot springs à Kasese : 0,18667 30.05468

Publié le 29 décembre 2024

Allez hop ! Embarquons sur un 3ème workaway... décidément l'Ouganda sera pour nous sous le signe du volontarisme et de l'immersion socio-professionnelle. Après l'audit-consulting de la société de safari sur Entebbe et le plongeon durant une semaine dans une école, nous voilà désormais arrivant dans un lodge "Dave the Cave Eco Lodge" dans une belle région agricole, truffée de lacs de cratère et en bordure du Queen Elizabeth National Park. Décor plutôt sympa, pas pour rien que nous atterrissons dans ces parages, autant joindre l'agréable à l'utile, ou inversement si vous préférez, ça changera pas le guépard en léopard.

Emplacements pour tentes
Installation bord du petit lac 

Le décor est dressé, mais qu'allons nous y faire ? Ma foi en arrivant nous n'en savons rien. 😂 Bricolage, aide au business touristique, accueil client, promotion web réseau sociaux, jardinage, cuisine... ? Le décor est vraiment sympa :

"Dave" : le patron à commencé à construire ces 6 cottages voilà 15 ans au fil du temps sur son terrain.

"The Cave" : le lodge est construit à flanc de colline, à 30m au-dessus d'un petit lac de cratère, des arbres partout. Au pied du lac, une vraie petite grotte bien sympathique, une rivière qui la traverse et se jette dans le lac. Belle originalité mais pas de mise en valeur particulière.

Eco Lodge : Il a planté des arbres, récupéré le bois, construit. Il a un grand jardin à 1 km ou il fait pousser légumes et verdures diverses. Passionnés d'herboristeries médicinales, ça pousse un peu partout. Toutes ses infrastructures sont en matériaux naturels, bien intégré, ensemble harmonieux, reposant et excellente ambiance au sein du personnel, Dave est un peu le "papa" de tous.

 Dave the cave ecolodge

Des cottages tout en bois bien mignon, de l'eau chaude généré par un réservoir extérieur (probablement un gros bidon) entouré de brique et chauffé par du bois (méthode du four), un nouveau cottage en construction, un bâtiment principal avec une terrasse vue sur le lac... le cadre est reposant, rythmé par le seul bruit de la nature.

Terrasse du bar restaurant
le chauffe eau
apéro chicha

Finalement, après avoir pris la température du lieu et évaluation de quelques attentes et besoins, pour moi ce sera business tourisme où MaLoute me filera un coup de clavier pour saisir des données, tout en s'occupant d'échanges culinaires avec les cuistos. Il était prévu de rester une semaine, nous y resterons 2. Faut dire qu'il y a du taf dans ce monde de papier et de crayon : regrouper toutes les réservations 2024, les saisir, les analyser, élaborer des tableaux de bord et outils d'analyse sur Google sheet... L'ambiance est excellente, toute comme la cuisine avec de bons petits chefs qui sortent les meilleurs plats mangés en Ouganda. Cela reste simple, mais la cuisson et les sauces sont bien maîtrisés et la présentation parfois très recherchée, tout comme des souris élaborées avec des radis. 👍

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Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Kenya, Prochaine étape en cours de rédaction : Autour de Dave

Ben oui 90 ans, c'est déjà pas donné d'arriver à cet âge là, alors vous imaginez l'exploit dans ce pays ! Alors que l'espérance de vie ici en Ouganda peine à approcher les 65 ans, voilà que Monsieur atteint allègrement et de manière valide ses 90 balais. Et ce monsieur c'est le papa de Dave, le propriétaire du lodge pour lequel nous tentons d'apporter notre contribution. Alors un anniv en Ouganda, comment qu'ils font cela ?

Rdv est donné à 13h pour l'arrivée du patriarche dans une salle bien locale, aménagée pour l'occasion de quelques tables, de beaucoup de chaises, d'un coin DJ et d'un petit coin service lunch. Et qui dit Afrique dit forcément musique et danse ! La troupe locale est là, et tout de suite la seule blanche de l'assistance est forcément très vite repérée. Allez hop LaLoute va remuer ton popotin ! et elle s'en sort plutôt bien ! 😂

 LaLoute en action popotin !

Placés à une table d'honneur, s'en suivra un bon petit repas copieux, ponctué par quelques danses d'enfants qui, par ce moyen-là, en profitent pour obtenir quelques bonbons, ou pour les plus grands quelques billets. Étonnante coutume. Pas assez de tables pour tout le monde mais suffisamment de chaises, et pour manger cela le fait aussi très bien !

Les enfants à la récolte de money money en dansant un peu 

Puis c'est le temps des cadeaux (poulet vivant, argent...) et des discours en nombre car forcément le patriarche, tout catholique qu'il est, il a bien contribué au peuplement du pays : 32 enfants, 125 petits enfants 😳, 4 femmes qui ont toujours vécus sous le même toit et à priori en parfaite harmonie familiale, tous les enfants et petits enfants allant à l'école 🙏. Un bel exemple pour ce pays.

Remise de cadeaux 

Et si certains ont des âmes de pâtissiers, y'a du boulot par là ! Le gâteau, esthétiquement simple et joli, est arrivé de Kampala la capitale... ce n'est qu'à une journée de route. C'est le gâteau carbone par excellence ! 😳 Danse et musique, ça continue, de 3 à 90 ans ! 🤪

Publié le 28 janvier 2025

Dérouillez-vous les petites motos ! C'est en premier avec Michael, un motard en vieille AT pour les connaisseurs, que nous continuons à nous imbiber des pistes qui serpentent bananiers, cultures et collines. Saluts, sourires, regards furtifs, brefs échanges avec tous ces petits agriculteurs au gré des pistes plus ou moins scabreuses.


Charpentiers à l'oeuvre
 Scènes figées
Scènes en mouvement 

Puis un grand tour, petites motos vers le nord du parc Queen Elisabeth. Espoir d'y voir des gros animaux... mais éléphants, lions et hippos se sont surtout transformés en rose. Ah mince ce sont des flamands... Joli mais pas pareil 😂. Tiens IA, stp, montre-moi cela !

Nous les avons cherché, en ces lieux, nous ne les avons vu 

Juste à côté, un autre lac, mais celui-là est fortement salé et les familles au complet s'évertuent à créer quelques retenues d'eau, creusant les rives pour transporter des sacs de terre servant de digue pour assécher et récupérer le sel naturel. Les enfants ne font pas que participer, c'est leur jeu vidéo quotidien et les sacs de terre très lourds proche de l'oreille en guise de téléphone portable 🤨. Au vu de la longueur des digues formées et des différentes excavations sur le bord du lac, ils n'en sont pas au premier jour... Vous avec un enfant geek ? Envoyez-le par ici ! (Arf si c'était si simple...)

 Quotidien...

Bétail bien local, Villages de pécheurs, la vie simple dans ces régions...

Publié le 30 janvier 2025

En Afrique, comme dans bien de pays, y'a un Hic. Double Hic en fait ! Le 1er Hic vient du Latin qui signifie "ici" (tu t'y attendais pas à celle-là venant de moins hein 😂) et désigne désormais un point qui cloche, tout comme les cloches qui font ding dong dans ta tète quand tu es bourré. Nous en arrivons donc au 2ème Hic, l'onomatopée du trop plein d'alcool.

Faute d'argent dans ces pays, on se débrouille : bière et alcool de banane sévissent à tour de bras et surtout tour de verres dans beaucoup de chaumières dans les contrées isolées. Habitudes un tant soit peu ravageuses, surtout pour les hommes semble-t-il...

Dans un trou creusé dans la terre, tapissé d'une bâche ou de feuille de bananier, des bananes mûres (parfois trop mûres) sont choisies, car elles contiennent une teneur élevée en sucre nécessaire pour la fermentation. Avec un tout petit peu d'eau elles sont écrasées avec les pieds. Là tu as l'image dans ta tète de la banane déliquescente qui s'écrase sous ton pied, se faufilant sous tes doigts, pour réapparaître entre eux. Un summum de thérapie sensitive ! Quelques germes de céréales (sorgho ou millet) ou des levures commerciales sont ajoutées puis le tout est recouvert de feuilles de bananiers. Quelques jours suffiront pour la fermentation avant d'attaquer la distillation. Ça fleure bon dans les parages...

1ère étape : l'écrase banane 

Partis donc à la recherche du nectar Gin Banane, nous avons trouvé caché dans les bois les druides locaux et leur bidons à distiller en guise de chaudron magique. Facile à repérer derrière les arbres, ça fume un peu 😂 ! Méthode très artisanale avec 2 gros bidons chauffés, un système récupérateur de vapeur refroidit par eau croupissante, un certain savoir faire de démerde quoi. Et ma foi le breuvage qu'il en sort est fort bon et fort fort 😂 !

 Ils sont bien cachés mais on les trouve 😉

Notre Workaway touche à sa fin, ils ont désormais pleins de nouvelles idées et une nouvelle façon de gérer le lodge à leur disposition, à eux de s'occuper de leur avenir. 2 semaines intenses pleines d'émotions et de vrais partages avec toute cette équipe qui déborde d'énergie et d'amour.

 Bye bye la famille Dave The Cave Eco Lodge

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Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Kenya, Prochaine étape en cours de rédaction : Être original le jour de Noël

Tiens aujourd'hui c'est Noël, 24 décembre, comment marquer le coup et être un tant soit peu original ? Ce jour, nous avons décidé de bouger, de continuer un peu plus vers le sud. Pour le jour de Noël, les Ougandais cassent la tirelire et achète de la viande. Vivons local : achat de viande locale chez le boucher dans la rue, sur le terre plein qui sert de trottoir. Nous filons ensuite traverser le Parc National Queen Elizabeth via une route ouverte. Théoriquement nous devrions voir des animaux, éléphants, lions... Ça peut être sympa et orignal pour Noël...

Animaux, zéro en vue, par contre là, sur la piste, ça a l'air d'être un beau bordel. 2 camions côte à côte, bien en vrac. Les bas côtés sont profonds, boueux, impossible de les contourner. Marche arrière ? Détour de 200 bornes, non merci ! Allez patience africaine, place au spectacle !

Là ça promet d'être un joyeux bordel ! 

Un semi-remorque avec remorque s'est presque couché. Un autre moyen camion a quand même voulu passer pour l'éviter. Trop étroit et avec un PTAC multiplié 3, le voilà dans une situation périlleuse. Les heures passent et rien ne bouge vraiment. Ils coupent des arbres pour renforcer la chaussée sous le deuxième camion... D'autres camions et voitures forment désormais un petit bouchon. Un mini-bus intercité vient se rajouter à cette débandade (cf photo). Normalement c'est 13 places, strapontins inclus, mais 20 adultes et 6 enfants sortent de ce mini-bus 😂. Son hayon arrière ne ferme pas. Imaginez les vapeurs d'échappements qui remontent, les odeurs corporelles ou de bouffe, un vrai plaisir sans doute. Pas étonnant qu'ils descendent tous prendre un peu l'air !

Ils font une quête auprès des quelques blancs touristes en voiture de Safari. "Si tu payes, ça permettra de payer des personnes et vous pourrez partir plus vite..." Ils perdent pas le nord... Et le pire, c'est que certains ont donné. L'image du blanc à robinet ouvert continue... 😔 Nous leur apporterons de l'eau, denrée rare ici (aux travailleurs, pas aux touristes pressés qui pour la plupart ne disent même pas bonjour)

 T'es un peu dans la caca là non ?

Ils abandonnent l'idée de renforcer la route et décident de vider le moyen camion et de tenter une marche arrière. Et de devant, cela ressemble à quoi ? Pas triste du tout ! Les photos parlent d'elles-mêmes...

 Vue de devant, c'est pas mal non plus

Une heure pour vider une bonne partie du chargement, le moyen camion recule. Un passage est ouvert pour faire passer les voitures. Pour nous ça passe pas et nous restons coincer avec d'autres camions, en attente. La nuit approche. Pour nous pas de problèmes, nous avons notre Noël original, notre cuisine et notre lit... 🤪. Nuit tombée à 18h30, ils décident de vider le semi-remorque et de tenter une marche arrière... Forcément c'est long mais ils sont vaillants... Youpi ça marche ! 22h, nous sommes libres.

Un Noël farfelu qui aura duré 9 h et qui nous a fait traverser ensuite une bonne partie du parc de nuit, trouvant un coin sauvage pour dormir peu avant la sortie du parc, zéro animaux mais de très bons moments !

Pas de cadeaux aux roues de Cargol au réveil, mais c'est pas grave 😂

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Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

Pays précédent : Kenya, Prochaine étape en cours de rédaction : Monsieur le Président, Bonjour !

Publié le 3 février 2025

Dans notre attente sur la piste du Queen Elizabeth (cf étape précédente), nous avons rencontré et discuté avec plusieurs personnes dont un Ougandais tout feu tout flamme, tout en sourires et en rires. Mr Fisherman ! Pêcheur non, c'est vraiment son prénom, carte d'identité à l'appui ! 😂 "Je vous invite à mon lodge, en plus dans 3 jours y'a le président qui vient". Adresse prise, nous verrons bien...

Le lendemain en arrivant au lodge, tu comprends effectivement qu'il se passe quelque chose : des policiers encadrent des jeunes prisonniers en uniforme jaune qui déplacent des centaines de parpaings d'un terrain plat, d'autres sont en train de monter un immense chapiteau... C'était donc pas des conneries, le président est bien prévu dans ce lodge. Bon Fisherman s'est avéré être en charge de la communication avec les clients du lodge. Il brillera par son absence. En fait c'est le neveu de la gérante et vu qu'il a une bonne bouille et un bon bagoût alors il a trouvé une place quelque part 😂. Nous sommes acceptés en tant qu'invité dans l'établissement malgré les circonstances exceptionnelles. Profitons...

Le jour J arrive. Le président est attendu en début d'aprem. La sécurité a nos noms si besoin. En approchant du chapiteau, nous voilà convié à nous installer au premier rang, à l'une des tables et chaises nappés, face au barnum du Président. Certains déménagent pour nous faire une place, nous sommes un peu gênés. Mais soit ! Bon malheureusement pas de petits fours et champagne, c'est pas dans leur culture. 😂

Bien installés au 1ère loge 

300 à 400 personnes sans doute, discours locaux, danses et chants traditionnels, arrivées de quelques sommités (ministres et gouverneurs...) et quelques belles averses aussi permettent d'attendre l'arrivée du Président. Yep ça bouge, le convoi arrive... Près de 3h de discours, mi-anglais mi-ougandais, cela a quand même été un peu long. Le président reste à distance sous son barnum, accepte d'en sortir pour une photo en mettant un masque hygiène 😳. 80 ans passé il se tient toujours pas trop mal après pas loin de 40 ans de pouvoir. Il est à l'écoute et attentionné face aux différents discours et ses réponses sont cohérentes. L'intention existe peut-être mais la réalité de la corruption du terrain est indéniable et toutes les aides de l'étranger n'arrivent pas vraiment au bon endroit 🤨.

Président dans son barnum, cherchez pas le costard !

Nous avons bien aimé dans le convoi présidentiel, le "camion de voyageur" qui lui sert de salle de repos et de pipi-room. Cargol peut postuler ! Rigolo aussi le barnum du président entouré de paroi en verre blindé alors que toutes les personnes qui faisaient face comme nous n'ont jamais été fouillées... Finalement c'est le soir que ce fut le plus sympa, en comité très très restreint autour d'un feu de camp et d'une petite troupe accompagnée d'une comédienne très pro et bien déjantée.

 Le camion expédition du Président

Une expérience un peu longuette mais intéressante qui te permet de bien prendre en considération qu'entre les discours et la réalité du terrain, les cacahuètes ont le temps de pousser, mais ça, nous le savions déjà.

Attaquer la forêt impénétrable de Bwindi, oui, mais pas sans faire un petit détour Pangolin. Ben non ce n'est pas qu'en Asie que la bestiole déchaîne passions ou craintes. Le Covid a terni son image, le rendant à priori à tord comme un responsable porteur du virus. Le Didier Raoult a-t-il dit que les fourmis, termites ou autres insectes nourrissaient le covid ? 😂

Donc oui 4 espèces sur 8 de ces bestioles originales vivent bien en Afrique. Dans ce centre, elles sont ramenés du Congo, Rwanda ou Ouganda afin de les protéger du braconnage, choyées et observées, puis remises en liberté dans le parc national pas très loin, bien protégées par les rangers.

Le centre possède aussi un hébergement sommaire, ne pas avoir un sommeil agité !
Nourriture préférée du pangolin : la termite pour son petit goût boisé sans doute 😉

Ces bestioles sont bien mignonnes, inoffensives et curieuses, en permanence à la recherche de leur repas quotidien composé d'une centaine de milliers d'insectes. Ben oui quand même ! La langue est redoutable, surgissant tel un caméléon et d'une grandeur impressionnante puisque ancrée dans le bas du sternum. Pour sûr, 2 pangolins qui s'embrassent, c'est nettoyage interne assuré ! 😂

tu te caches petit pangolin ? 

ℹ️ Pangolin : durée de vie entre 10 à 15 ans, gestation 3 à 5 mois suivant espèces, 1 seul bébé à la fois, autonome après 2 à 4 mois. Mâle et femelle vivent en solitaire. Malheureusement souvent braconnés pour leur chair ou leur écaille en Kératine source de croyance mystique.

ℹ️ Pangolin Rescue Camp (-0.924500, 29.612384) : centre très sympa, une équipe au top qui oeuvre également pour développer la communauté locale et la bio-agriculture.

Direction la forêt impénétrable de Bwindi. Jusqu'à un peu plus de 2000m, les habitants montagnards font pousser du thé. Région de collines, parfois hyper abruptes, recouverte de ces superbes champs, exploit physique pour le ramassage, travail titanesque, herculéen, ici pas besoin de s'enfermer dans une salle de sport pour muscler les gambettes...

du vert, du thé, des bananes 

Traversée des villages...

Si les voix du seigneur sont impénétrables, celles de Bwindi semblent accessibles. Renseignements pris, Cargol devrait pouvoir passer. Nous mettons les chances de notre côté en attendant la bonne fenêtre météo : 3 jours de sec, sans pluie prévue, de quoi assécher un peu la terre avant notre passage. Ma foi nous avons bien fait. Piste étroite, heureusement très peu empruntée par des voitures. 70 km en 4h, moyenne correcte, le 4x4 est un petit plus.

La forêt reprend ses droits jusqu'à plus de 2500m, point culminant de la piste. C'est le royaume de différents singes mais surtout des Gorilles. En voir par hasard tient d'une sacrée loterie. Vu que l'on ne joue pas, ben nous en avons pas vu. Pour les approcher, faut accepter de payer 800€ par personne le permis, pour une rencontre d'une heure encadrée par des rangers au sein de cette folle forêt. Une sacrée expérience paraît-il... Pas pour nous. Déjà ce serait plutôt hors budget, et hors de question de venir engraisser un gouvernement dont la distribution passe par des poches privées 🤨. Nous traversons cette grande zone par cette piste, croisant les doigts pour ne pas avoir un véhicule en face.

Traversée de la "Forêt impénétrable de Bwindi 
Publié le 18 février 2025

Redescendons des montagnes de la forêt impénétrable de Bwindi et retrouvons les cultures classiques de la campagne Ougandaise agrémenté de lacs sympas. La région est très collinéenne depuis un certain temps, le pays aux 1000 collines est tout proche. Jolis paysages pour notre 1er de l'an, un repas bien français ramené par Delphine au mois de juin et conservé jalousement dans nos placards 😜 Slurp !

Soirée du nouvel an dans notre cocon en mode bon franchouillard ! 

Nous voilà à quelques km de la frontière. Une nouvelle fois comme dans l'ensemble de ce pays nous bataillerons sur les prix démesurés dans un camping. Fixer son propre prix, dire que c'est à prendre ou à laisser. De toute façon, les clients étant tellement rare aux prix indiqués qu'ils sont déjà bien content d'avoir quelques billets. Pour le propriétaire, un emplacement vide coûte plus cher qu'un emplacement occupé 😉.

Cette relation financière pour les hébergements est pesante dans ce pays, tout comme au Kenya. Et comme le pays est composé de millions de petits lopins de terre avec des millions de petites bicoques sur plus des 3/4 de ces terres (impossible de faire pipi quelque part tranquille), difficile d'éviter un hébergement commercial. Vouloir dormir "en sauvage" veut dire souvent ressasser 3 ou 4 fois ton histoire au local qui débarque, au proprio, au chef du village, à la police... Pesant.

C'est un gros point noir de ce pays pour nous voyageurs. Heureusement pour tout le reste pas besoin de négocier, les prix demandés sont égaux ou très proches du prix local, pas d'abus. Les ougandais sont souriants, accueillants. Les sourires et les saluts se déclenchent naturellement sur le bord des routes. L'ambiance est toujours festive, Toujours un bar, enfin plutôt un lieu dans chaque village ou la musique est à donf jusqu'à presque le lever du soleil. Boules quies en poche fortement conseillées en Ouganda ! 😳

Allergique à la banane ? T'es mal barré dans ce pays car il la bouffe à toutes les sauces et en fonction de la variété : légume, fruit ou pour les jus, bières et alcool fort... A la fin nous on sature un peu 😂.

Chaque année, ce pays reçoit plus d'un milliard de dollars d'aide d'organismes internationaux, sans compter toutes les associations. Malheureusement, les poches percées et la corruption délestent de manières conséquentes ces budgets. Et c'est visible : état des routes, écoles en manque de moyen, pauvreté omniprésente... mais la vie continue, pour eux c'est comme ça, et ils ont le sourire et la joie de vivre !

Allez, nous profitons de ce dernier lac reposant et passons la frontière...

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Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !

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