Carnet de voyage

(Irak) et Koweït

6 étapes
9 commentaires
Les pays se suivent et ne se ressemblent pas
Octobre 2022
22 jours
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1299 Km au Koweït, dont 845 avec Cargol : Le parcours par là

Notre parcours sur Polarstep avec résumés par ici

Pays précédent : Iran, Pays suivant : Arabie Saoudite

Infos pratiques :

👉 CPD : non obligatoire mais cela risque de le devenir pour l'Irak. Il le demande fréquemment car pour eux la lecture est plus simple.

👉Visa Irak : prévoir des $ car avec les euros ça risque de coincer. Puis visa et autres sur place : 75$/personne + 100$ taxe importation + 50$ fouille et assurance

Passage Turquie -> "Kurdistan" -> Irak puis Jordanie ou Koweït

Dans ce sens, très peu de personnes ont réussi à le faire. L'autre sens sud vers nord aucun soucis. Les faits depuis 2 ans :

  • L'Irak est séparé en 2 : du nord au sud : le kurdistan irakien (KI) et l'Irak fédéral (IF).
  • En venant de la Turquie, la frontière te délivre un visa valable uniquement que pour KI.
  • En venant de l'Iran, Koweït ou Jordanie, la frontière te délivre un visa valable pour les IF et KI donc tu peux sortir par la Turquie.
  • La frontière entre KI et IF ne délivre pas de visa. D'ailleurs pas vraiment de frontières mais surtout des check-points.
  • L'ambassade d'Ankara dit (et même de la bouche de l'ambassadeur) vous ferez votre visa en arrivant à la frontière IF c'est possible.
  • Certains (je connais personne mais il paraît) ont pris l'avion de Erbil (KI) à Bagdad (IF). Fait le visa et retour à Erbil. Depuis peu certains s'y seraient cassés les dente et niet à la sortie.
  • 3 personnes en avril 2023 que je connais avaient fait facilement leurs visas à l'ambassade de Prague (ils sont Tchèques). Ils ont traversés l'Irak et tous les check-points Nord-Sud.
  • Depuis quelques mois une agence à Bagdad arriverait à délivrer des visas et vous les récupérer en Turquie par exemple. Coût 400€ / personne. Aucun retour encore, je connais des personnes qui tente ce moyen en octobre 23. Contact : Ali Al Makhzomy de la société bilweekend Whatsapp : +964 780 495 5885 eMail, site web (très médiocre) Formulaire ici
  • Sinon, ben par l'Iran, ça passe crême 😉

👉Visa Koweït : evisa 9€ sur https://evisa.moi.gov.kw/evisa/home_e.do . Au remplissage de l'adresse de destination, Taper "A" dans le champ Area. Choisissez n'importe quoi dans la liste qui peut-être longue à apparaître. Après il suffit de mettre un nom d'hôtel de la zone ou mettre Karavan dans les champs si l'on dort dans son véhicule.

👉Assurance : pas chère possible à Koweït city (voir sur la carte l'étoile rouge Gulf Assurance)

👉Carte bleue : c'est un peu l'inverse de l'Iran, difficile de payer avec une CB, mais possibilité de retirer aux ATM, même des $ souvent.

👉Sim : opérateur Zain sur Bassorah pour l'Irak et Ooredoo pour le Koweït (voir la carte pour boutique) internet pas cher.

👉GPL Koweït : un seul endroit dans le sud (voir la carte) sécurisé car réservé pour l'état mais ils vous font le remplissage

👉Animaux : Pour l'Irak certificat de santé de moins de 10 jours, mais souvent ça passe juste avec passeport du chien et vaccins à jour. Koweit, à priori il faut un permis d'importation (valable 1mois) + certificat < à 5 jours

👉Internet et Réseau sociaux : Whatsapp et messenger marche bien sauf en vocal. Il faut utiliser un VPN. L'application BOTIM marche sans VPN.

Un groupe whatsapp de discussion entre voyageurs existe sur le pays, demandez-moi le lien 😉

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Arf les frontières, rares sont celles fluides et sans détails croustillants.

Nous sommes avec un douanier iranien devant les barrières Iran-Irak. L'irak est à quelques mêtres... "A quelle heure elle ouvre la barrière pour l'Irak demain matin ?" 9h... Parfait ! En bon français nous avons notre 1/4 d'heure de retard. Ah ben non fermée, c'est à 10h. Normal. A puis en fait c'est 10h30 l'ouverture. Et oui pour nos montres l'Irak à 30mn de moins que l'Iran. Normal 😂.

Ouf ça ouvre nous sortons. Iran on t'adore mais nous sommes quand même, après l'épisode d'hier, extrêmement soulagé d'en sortir.

Pas de facilitateur à cette frontière, les douaniers te prennent en charge, donc ce sera long ! Installez-vous dans ce bureau... la clim est programmée sur 16°, ça pèle. "Euh elle coule la clim un peu partout par terre" "Normal". "Euh le disjoncteur là c'est pour la clim, on peut couper 😂" "Ok". Ouf. "Bon on avance un peu là ?" "Attends, faut que l'imprimante elle s'allume, attends faut que je trouve le bon tampon, attends faut que un tel vienne pour t'amener dans l'autre bureau, attends faut que le chef arrive (il fait sa prière), attends c'est l'heure du lunch, attends..., ... Beaucoup de temps perdu pour quelques paperasses et quelques billets quand même (environ 300€ à deux avec un véhicule pour visas, assurance et autres) que tu payes en dollars parce que après la guerre ils aiment quand même bien les américains.

Tu es rentré à cette frontière le matin mais tu en sors il fait quasiment nuit. Génial. Faut rouler un peu, La frontière avec le Koweït n'est pas loin (une centaine de km) mais la nuit en tractage, pas évident et puis pas envie de recommencer du bordel aujourd'hui.

Le pont choisi pour traverser Bassora est en fait à sens unique, c'est mort, faut faire tout le tour. Tout est défoncé sur 15km. On a l'impression que la guerre s'est terminée hier et non y'a 30 ans. Le convoi se faufile, dans la poussière, les klaxons, le tout sous un faible éclairage. Les voitures et mobylettes veulent s'intercaler au dernier moment entre nous, merde y'a une barre de tractage... 😳 Souvenirs...

Village tout proche de la frontière, un terrain de jeu pour enfants, on va souffler et se poser. A peine le moteur coupé, adultes, ados et enfants accourent tous sourires dehors et yeux pleins de curiosité. Le gardien de la station service voisine nous pousse à venir dans son enceinte. Nous déclinons à plusieurs reprises son invitation. Face à sa constante surveillance et ses multiples interventions non sollicitées pour faire fuir les enfants de peur qu'ils nous dérangent, nous nous disons qu'il vaut mieux que nous rentrions dans le parc fermé de la station, car sinon, il va passer une mauvaise nuit à nous surveiller et à intervenir quand les enfants s'approcheront de trop. Ok t'as gagné.

Soirée chicha juste à côté, de belles rencontres avec les irakiens, tous contents de voir des étrangers. Il était initialement prévu de traverser ce pays pour aller vers la Jordanie, mais le dépannage nous fait prendre une autre route. A défaut de découvrir l'Irak et ses habitants chaleureux (dixit des voyageurs actuels) nous allons voir ce que nous livre le Koweït...

Chicha qui détend ! 

Mais d'abord il faut sortir d'Irak. Simple, oui et non. Frontière abracadabrante. Les facilitateurs sont là, nombreux tels des mouches à merde. J'ai du respect pour ce qu'ils font mais leurs comportements me poussent à cette comparaison. Faudrait au minimum qu'ils apprennent à dire bonjour dans leur langue ! Je les envoie tous bouler, ils sont pas sympas, je vois pas pourquoi je serais sympa, tant pis si on perds du temps. L'un d'eux s'accroche et je l'envoie régulièrement paître.

Cherchant des explications sur un pseudo nouveau frais de douane, j'atterris dans le bureau d'un chef. La mouche est toujours collée. Le chef me demande pourquoi je ne veux pas faire appel à quelqu'un pour nous aider dans notre passage de frontière. J'en profite pour faire passer un message : "En tant que voyageurs nous passons beaucoup de frontières, c'est rapide, pas besoin d'une aide car c'est facile et bien organisé. Pourquoi chez vous prendre quelqu'un qui en plus ne dit même pas bonjour ?" Voilà le chef qui se met donc à parler en mouche à mouche. Et ça à l'air de faire mouche. Celle-ci nous propose 5$ pour nous sept et les véhicules (ce qui n'est pas cher)... Je fais toujours mon bourdon et lui dit que non en lui faisant comprendre qu'il fallait dire bonjour et être amical. Au fond de moi, je n'ai qu'une envie, c'est de lui donner ces malheureux 5$ car depuis il s'est quand même humanisé et puis cela fait plus d'une demi-heure que l'on est là et que l'on avance pas 🤨 . Finalement le voilà qui dit au chef "Je les aide gratuitement". Ouah, comme quoi ce bonhomme il doit avoir du coeur.

1h30 plus tard, après plusieurs aller-retours de bureau en bureau, de tampons en tampons, de sous-chef en faux-chefs, nous pouvons partir, mais avant je glisse à la mouche un billet de 5$ sans que celui-ci ne réclame rien. Leur travail reste quasiment indispensable pour nous voyageurs. Imaginez-vous un immeuble de plusieurs étages, sans aucun panneau ou explication... Mais ici, pas de bâtiments, des algecos crasseux et défoncés, à gauche et à droite, et toi errant non pas dans des couloirs mais dans des détritus, gravats et poussières.

Ouf c'est fini ! La dernière... Le Koweït. Waouh, tout est propre, plus d'algecos et même des panneaux en anglais. Royal, Easy. Bon faut quand même vérifier le remplissage des papiers par les douaniers car ceux-ci se trompent très facilement. Cela ne durera qu'une bonne paire d'heure pour notre convoi, soyons heureux !

Le convoi au scanner 

C'est déjà la fin de cette journée. La nuit tombe et nous en avons marre. Un parking juste après la douane nous tends son bitume. Bilan : pour passer 4 postes frontières, 2 jours et demi, 3 nuits de parking, et beaucoup de bons souvenirs... pour plus tard !

Koweït, à quoi ressembles-tu ?

Venant de l'Iran et de l'Irak, la transition après avoir traversé en 2 lignes droites 80km de désert est brutale. Larges voies rapides (entre 3 et 7 voies), buildings et gratte-cieux modernes, front de mer aménagé, marinas, centres commerciaux... Quel changement pour nous en l'espace de quelques heures. Le monde n'est pas fait pareil partout c'est clair. Naître d'un côté ou de l'autre de la barrière inventée par des humains et ta vie bascule.

Koweït city by day or by night 

Tout reste bien proportionné, dans des espaces raisonnables, l'environnement ne t'écrase pas. Les infrastructures routières sont colossales, très simples et esthétiques. Pas d'angles saillants, une couleur sable apaisante, t'as presque envie de croquer dedans tellement qu'on dirait du gâteau !

Infrastructures trés douces 

C'est d'abord en mode garage tractant le pot de yaourt (camping car) que dans nos va-et-vient, nous traversons un peu dans tous les sens cette ville business. Les bivouacs ne sont pas transcendants, le bord de mer est bien bétonné ou alors donne sur une lagune où vivent des espèces de poissons amphibiens bizarroïdes, les oxudercinaes (même que le correcteur orthographique il reconnaît pas 😂 ). Rassurez-vous je ne les connaissais pas non plus avant et nous ne les avons pas essayé en brochettes ! Camille et Mathieu, 2 autres jeunes français sympathiques se greffent à notre petit groupe pour quelques jours...

oxudercinaes
oxudercinaes bien caché
Un U pour contrer le vent
Avec Camille et Matthieu
J'en ai marre de voir ton arrière train Cargol !
Le tractage ne fut parfois pas triste... 

Koweït city étant entouré de désert, et du fait en plus sans doute de la pollution locale, la visibilité est de fait très restreinte. Exemple dans la photo ci-dessous, un jour normal puis grâce à photoshop le lendemain hop on y voit bien. Mais non, une petite pluie (très rare) est passée par là et ça fait plutôt du bien !

Quelques heures d'écart... 
Dans quelques km je démarre plus !

Nous traînons toujours "GG" le camping car de Vanessa et Cyril dont le problème tarde a être solutionné. Cargol fait le dépanneur, moi le traducteur linguistique d'un yaourt en panne et les filles des bons petits plats. Il faudra 15 jours pour que le problème soit résolu et il mettra en exergue la stupidité des process d'une manière générale et notamment des grands groupes automobiles.

Elle est où la sortie ?

Un seul exemple de cette stupidité : Il fallait trouver de l'AdBlue qui correspondent aux normes recommandées par le constructeur FIAT. "Pas au Koweit nous dit la concession Fiat, nous en commandons de l'Italie." Après quelques recherches nous trouvons le bon produit quelques rues à côté. "Oui mais non, je dois passer par mon groupe et il n'y en a pas au koweït". Résultat le process a voulu que, malgré la présence du bon produit AdBlue aux normes correspondantes, qu'il y ait commande d'un autre produit dont le colis va transiter par DHL Dubaï. Cerise sur le gâteau, à l'arrivée le produit était un générique de l'Adblue sans aucune norme et qui ne venait pas d'Italie comme annoncé. Le monde à l'envers !

Ils n'ont pas osé la mettre en vert en fait

Adblue... un ingénieur français va nous avouer, que 60% des pannes sur les véhicules récents ont un lien direct avec la technologie associé au système antipollution de l'AdBlue. Toute la gestion du moteur et du système est électronique et tout est miniaturisé (gain de place et d'espace) et cela pose problème (à la différence des camions ou l'ont retrouve le même système mais en plus gros). Prix pour changer les 2 catalyseurs sur le Fiat Ducato modèle 2021 : 7000 € 😳 . Les tarifs ont doublés sur cette dernière version car en céramique et avec tout plein de capteurs dedans ! Elle est belle l'empreinte carbone pour une système anti-pollution qui ne fait gagner que quelques tous petits % dans l'émission de gaz... No comment.

Bien choisir son véhicule avant de partir en voyage, c'est primordial !

Avant de vous parler de nos extraordinaires rencontres avec les Koweïtiens ou de ce que nous avons vu ou visité, il est important de créer une étape particulière sur ce pays :

Population actuelle : 4,1 million dont 30% seulement de Koweitien 😳 Pourquoi ? un pays rentier, pourquoi ? Avenir zéro ?

Il y tout juste 3 siècles, 2500 personnes vivaient là en hiver seulement et en bord de mer, des chercheurs de perle, alimentés en eau potable par bateau depuis l'actuel Irak. Avant, no man's land. pas d'eau, trop chaud, invivable. Une petite ville voit le jour en 1800, port de passage des Anglais de la Cie des Indes.

Puis, voilà moins d'un siècle, découverte du pétrole et de ses vertus, les cures thermales boueuses vont pouvoir commencer. Ah non pardon, la pollution arrive... Aider par les anglais, l'exploitation va pouvoir démarrer mais nécessite beaucoup de main d'oeuvre. Les Koweitiens se donnent à fond avec leurs femmes (ils peuvent en avoir plusieurs) mais cela ne suffit pas. De nouveaux habitants arrivent des pays proches.

Dans les années 70, le Koweït récupère à 100% l'exploitation du pétrole et c'est le début du Koweït moderne. La nationalité est donnée aux personnes présentes, l'argent est facile. Jusqu'à aujourd'hui, essentiellement des Indiens, Pakistanais affluent d'où les 30% de Koweitiens et les 70% autres, faut bien que le travail de base se fasse. Les sociétés pétrolières appartiennent à l'état, l'argent rentre à tout va. Il est investit en infrastructure et vers le peuple. Pays rentier ! Aucune taxe ! 😳 Cela va même plus loin : avant le logement était donné. Cela a changé, 300 000 € cadeau quand tu veux faire ou acheter ta maison, mais une seule fois dans ta vie quand même. Régulièrement des "primes" tombent, 😳 surprise 😂. Electricité et eau gratuite... ah si, l'essence est chère, 0,5€ le litron.

Le Koweitien a bien verrouillé ses rentrées d'argent et son économie. Si tu veux créer une entreprise, très facile. Juste trouver (et ce sera easy) un koweitien qui lui détiendra 51% des parts. Après tu pourras toi même faire le comptable, c'est du niveau d'un enfant de 10 ans : argent rentré - achat - salaire = bénéfice dans ta poche et dans celle de ton copain le Koweïtien.

Le grand centre de Koweït est essentiellement voué à la vie diurne. Maisons et résidences s'occupent des périphéries dans un style harmonieux, urbanisées sans chercher à monter en hauteur ou à sur-densifier. Bien sûr les étrangers bas salaires se partagent les résidences et les koweïtiens les grandes maisons.

Grandes maisons car souvent ne vit pas que le couple dans une maison, mais aussi un parent, un frère. Le sens de la famille est très poussé et respectueux de l'ancien, du groupe, de la caste. La Deewania est sacrée : chaque maison a sa salle de réception intérieure ou extérieure sous tente, pour la famille, pour les amis ou pour les discussions entre hommes, équipée généralement avec frigo, de quoi faire du thé ou chauffer un plat, et bien sûr un immense salon en U. Un lieu de vie d'une taille équivalente à un appartement chez nous en Europe, c'est un grand espace de convivialité qui préserve l'espace familial de la maison. Les terrains sont grands, les maisons spacieuses et certains quartiers ont un look Beverly hills.

Exemples typiques de maisons récentes 

La femme Koweïtienne est libre et de plus en plus de femmes prennent place dans la société politique et économique. A compétences équivalentes pour un travail, la femme est préférée à l'homme. La tenue vestimentaire est libre mais les traditions sont très ancrées dans ce pays. A l'extérieur l'homme est souvent en archange désailé et la femme en fantôme Harry Pottérisé. Il n'est pas rare d'avoir une nounou par enfant, originaire des Philippines pour la plupart.

Avenir du Koweït : probable zéro. Leur pic de production semble atteint et mondialement nous approchons du pic de consommation. Même s'il restera toujours une activité pétrolière, le déclin de cette activité est d'ores et déjà programmé à quelques décennies. Aucune autre productivité et rien n'est envisagé. Des koweïtiens l'ont déjà compris, investissent et/où vivent à l'étranger, tout en gardant des business dans leur pays. Ils ont des enfants qui acquièrent la double nationalité. Au déclin du Koweït, ils rapatrieront toutes leurs richesses dans leur nouveau pays.

Le tourisme du futur se penchera peut-être sur l'archéologie de l'ère industrielle 😳

Archéologue de l'ère industrielle, un métier d'avenir ? 

Ceux qui nous connaissent bien le savent, dans un pays, ce n'est pas le musée au top où le super site touristique qui nous intéresse le plus, mais les rencontres que nous pouvons faire.

Un signe, un sourire, un bonjour suffit souvent, en donner ou y répondre et commence une belle histoire.

👍 Cyril cherchait du GPL. Il croise par hasard "Barham" dans un magasin de cheminée. Bahram est l'un des 3 patrons de Green Flamme, société Air Liquide au Koweït. En fait un seul endroit dans le pays pour du GPL à 80 km au sud. "Je vais venir voir ton camion pour te remplir". De fait, il va venir 3 fois avec des techniciens différents, fabriquer un raccord spécifique, transvaser du GPL et cela finira chez eux dans la guesthouse de leur société où nous sommes accueilli dans la... dans la... souvenez-vous l'étape précédente...

Trouver du GPL au Koweït pas évident, à moins de rencontrer le patron d'Air Liquide  👍

Deewania ! (le salon de réception) On nous déroule le tapis rouge. Les 3 patrons de Green Flamme sont là pour recevoir les français, accompagnés des servants, 3 ou 4 hindous : un pour le service boisson et les autres aux petits soins pour le reste. Présentations faites et après quelques discussions toujours intéressantes sur le pays, le repas arrive. Le buffet plutôt, gargantuesque, composée de spécialités koweîtiennes, salades, viandes, poissons, fruits, desserts... Un grand moment d'échanges et de convivialité de qualité.

Servis comme des princes à la Deewania 

👍 En bord de mer, Ahmed et Mustafa viennent à notre rencontre. Ils sont d'origine égyptienne et travaillent dans le matériel de restauration et d'hôtellerie. Vanessa leur parle de narguilhé. Quelques heures plus tard, je reçois un message : "Passez nous voir, j'ai un narguilé pour vous". Encore un moment sympathique passé dans leur entreprise, Vanessa repart avec son narghilé, nous avec un bon contact si l'on veut aller en Egypte, sa famille habite à Louxor, avec vue sur le temple de Karnak... une occasion que nous saisirons peut-être pour s'immiscer dans la vie égyptienne. Ils reviendront passer ensuite une soirée sympathique avec nous en bord de mer.

Avec Ahmed et Mustafa 

👍 Tiens un 4x4 se gare à côté de nous au bord de la lagune. C'est "Rakhan". "Welcome to Kuweït ! Where are you from ? ..." Nous devions faire des sorties avec lui mais des soucis médicaux dans sa famille l'en ont empêché. Il est ingénieur, boxeur, volontaire dans un club de sauvetage pour les kéké qui s'enlisent sans arrêt dans le désert, reprend ses études dans une école de business. Il viendra souvent nous rendre visite "Tout va bien ? qu'est ce que je peux faire pour vous...?" et offrira aux trois mecs que nous sommes la traditionnelle DishDasha ! à 60€ pièce minimum... "Ne me remerciez pas, c'est moi qui vous dit merci"

Avec Rakhan qui nous offre les Disdasha 

👍 2 motards nous doublent (tiens 2 adventures : GS et AT), font coucou puis s'arrêtent un peu plus loin sur le trottoir pour refaire coucou... Je m'arrête. L'un est colonnel, l'autre est policier à la police des frontières. "Nawaf et Talal". Le lendemain soir nous sommes chez Nawaf. Grande maison familiale, excellent repas, excellente ambiance, nous en apprenons toujours davantage sur le pays et ses moeurs.

Chez Nawaf avec Talal, la maison koweïtienne 

Talal étant davantage disponible, nous passerons plusieurs soirées voire journées avec lui. Il nous fait découvrir son Koweït, de jour et de nuit, sa maison où il vit avec sa mère (lui veut rester célibataire, libre avec sa moto), ses amis, le désert et ses chameaux... Il aime vadrouiller et il est probable qu'il nous retrouve un de ces 4 avec sa moto.

Ambiances diverses, la vraie vie des koweïtiens

A l'image des Qashqaï en Iran, durant la période pré-pétrole, ce peuple avait une organisation sociale très développée basée sur la famille, le clan et la tribu, qui fournit le soutien économique et politique nécessaire à la survie. En échange de ce soutien, l'individu offrait un service et une loyauté sans faille à son groupe. C'est ainsi que sont nés les réseaux claniques, qui sont encore extrêmement forts et constituent la base des relations sociales entre les Koweïtiens aujourd'hui.

Un jeune est considéré comme mature lorsqu'il considère que sa réussite personnelle est synonyme de la réussite de la famille ou du groupe. Cela s'exprime par l'hospitalité, la générosité et la loyauté envers la famille ou le groupe particulier. Un Koweïtien passe sa vie à construire son image personnelle et sociale et le sens de l'image est à l'origine de nombreux comportements sociaux au Koweït.

Voilà donc la vraie richesse du koweïtien qui va passer son temps à te faire découvrir son pays, à veiller à ce que tu ne manques de rien. L'étranger doit repartir avec des images positives de lui-même et de son pays. Ton coeur et ton esprit doivent contenir tout cela.

Que voir au Koweït ? Ben pas grand chose en fait, mais ce serait vraiment dommage de passer à côté quand même sans s'y arrêter 😜. Dans tous les cas, aucun site naturel, tout est de mains d'hommes.

Dans un pays où en été les températures frôlent les 50° (53° atteint au mois d'août cette année - les lampadaires fondaient 😳), où les vents dominants ne sont pas ceux de la mer mais des terres amenant sables et poussières, que font les gensses ?

Le Koweïtien reste sous les clims en été et démarre son véhicule à l'aide d'une télécommande avant de rentrer dans la voiture... Pas con le koweïtien ! Enfin celui qui a de l'argent... Pour les sorties, c'est à couvert, par exemple dans des espaces extérieurs fermés comme cette terrasse bulle ou dans des immenses centres commerciaux que t'as l'impression d'être dans une ville. D'ailleurs celui-là porte le nom de "The Avenue". Certains y font même leur sport (3km aller retour à l'intérieur, délire).

Dans le mall "The avenue" 

Le Koweïtien connaît ses origines, il aime manger du poisson (immense marché couvert) et aller flâner le soir. Il fait plus frais et la ville est plus originale de nuit que de jour, grâce à la mise en valeur des temps modernes.

Le Koweïtien est passionné... par sa voiture, par la mécanique. Oh pas fan de voitures en "i" aux looks hypers sportifs, mais plutôt les américaines survitaminées ou le gros 4x4 bien poumonné qui impose son poitrail à la Samantha Fox. Faut que ça fasse du bruit, que ça accélère très fort et si ça glisse un peu c'est encore mieux. Tant est si bien que le gouvernement pour éviter les runs sur les grandes avenues de bord de mer a du construire le Koweït Motor Town. Allez faire les cons ailleurs quoi. Grand complexe dans le désert avec circuit de Formule 1 (jamais servi pour la F1 encore car pas d'infrastructures autour 😳 ), circuit de cross et d'enduro, kart, piste de Dragster. Un paradis donc pour casques en tous genres. La Dragster Koweït Team faisant partie de l'élite mondiale, fallait aller écouter la chansonnette de ces engins ! Pas de compétition lors de notre séjour mais la possibilité de voir les essais libres. Une moto qui se propulse en moins de 8s à plus de 300km/h, ça décoiffe - sauf moi 🤪.

Piste de dragster 

Le Koweïtien aime la campagne. Le désert en fait pour lui. Bon attention ici le désert n'a rien d'une carte postale. C'est plutôt dans le style plat et monotone. Mais de la mi-novembre à fin mars, tu peux demander une petite concession au gouvernement moyennant un tout petit pécule. Papier en poche, tu t'installes sur ton bout de terrain avec ta ou tes tentes et tu y invites les coupaings. Même si la 4 voies est à côté, c'est pas grave, j'ai ma tente. Bizarre parfois... Certaines sont de vraies maisons avec groupes électrogènes, cuisines, salle de bains, espaces femmes et espaces hommes...

Il me faut ma tente pour l'hiver ! 

Bon l'inconvénient c'est que le ramassage des poubelles est compliqué dans ces zones et quand ils quittent le terrain en fin de saison, certains oublient la grand-mère et ses affaires 😥

Le Koweïtien aime le pétrole, il en a même fait un musée ! Et quel musée, incontournable au Koweït. Ludique et très multimédia, tu te promènes de salles en salles sur 4 niveaux d'un très bel aménagement. Très varié dans sa décoration, très bien documenté, pas de blabla inutile, juste l'information qui va bien avec des animations ludiques. Le musée dont on rêve, qui plus est pour tous les âges. La visite gratuite est guidée mais c'était tellement bon que l'on a refait tout le tour seul, à notre rythme de lecture et de compréhension, touchant à tout comme des gosses.

Koweït pétrole = 6000 litres à la seconde, oups ! 

Le Koweïtien aime aussi partir pécher en mer, aller faire un tour dans son souk pas très ancien, dans son centre multi-culturel ultra moderne dénommé "L'Opéra", mais tout cela nous n'avons pas vu. Les copains et le Martini à 0°, c'est trop fatiguant 😂

A bientôt les coupaings ! 

Direction la frontière, un cout passage en Arabie saoudite nous attends pour rejoindre la Jordanie.

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