Savoir se perdre, savoir pousser des portes... Tout simplement partis en moto explorer les environs proches et faire des courses, nous en reviendrons certes avec nos sacs bien remplis, mais aussi avec des lieux qui vont chambouler nos prochains jours, voir même nous le saurons un peu plus tard, notre périple au Kenya.
Oh un petit atelier moto qui a l'air bien sympa... rdv pris pour un problème sur la fourche qui est toute molle. Oh des vieux 4x4 Toy type expédition safari dans un grand espace avec quelques bâtiments... Le portail s'ouvre à nous. Soudure, peinture, vieux engins, faudra revenir pour leur présenter Cargol et son problème de fenêtres à télécommande manuelle. Oh un joli mur et portail, bien arboré semble-t-il à l'intérieur, une pancarte bien colorée "Diani backpackers" (Diani = nom de la zone, backpackers = voyageurs sac sur dos). Toc toc toc ? Nous découvrons un superbe lieu, très bien entretenu, joliment décoré, construit dans l'esprit local, agrémenté d'une belle piscine et des jeunes par-ci par-là. Si nous le souhaitons nous pouvons venir avec Cargol et occupé 20% du parking (ben oui il est petit - le parking pas Cargol bien sûr), et le tout pour un prix dérisoire (4,5€ par jour au total).
En Afrique ils ont le temps, nous nous avons des montres... C'est assez représentatif du temps qui passe pour essayer de trouver une bonne huile pour les fourches de la moto. Après avoir fait le tour des différentes bicoques à huile du secteur, l'un deux pense pouvoir nous trouver cela. Après moultes passages / relances, malgré à priori les recherches de ses connaissances sur la grande ville de Mombasa, il faudrait encore attendre 5 jours de plus pour en avoir. Vu que cela fait déjà plus d'une semaine, certitude africaine... Nous nous rabattons vers une huile de fourche locale. Après tout, vu toutes les motos taxis et les routes / chemins gruyères, ça devrait faire le job. Mécanique à 4€ de l'heure, ce sera le tarif touriste négocié, bien au delà du tarif lambda, mais cela fait plaisir de donner à ce jeune qui est précautionneux et plein de bonnes volontés.
Maintenance moto effectuée, nous partons de notre plage paradisiaque direction réparation fenêtre. En fait depuis longtemps déjà, parfois en roulant ou en fermant la porte, la vitre tombe toute seule, sortant de son mécanisme. Démontage garniture et remise en place nécessaire. Fastidieux. L'ergonomie des portes fait en sorte que l'eau de pluie tombe à l'intérieur de la porte pour ressortir en-dessous 😳. Le système intérieur étant métallique, avec le temps, dame rouille y trouve bonheur et certaines pièces se dégradent d'où la télécommande automatique... Merci l'ingénieur, tu as été très fort sur ce coup ! La zone vieux 4x4 peintre et soudeur repérée s'avère être une école polytechnique. Entendez par là école de formation à métiers essentiellement manuels, ben oui c'est technique 😉. Pour nos fenêtres, cela s'est avéré un très bon choix : après essais et adaptations, en deux jours nos nouvelles pièces sont fabriquées. Après avoir dormis dans l'enceinte de l'école, nous repartons tranquilles avec nos télécommandes manuelles. Malheureusement nous découvrons un autre problème : de l'eau de pluie en provenance de notre toit s'infiltre dans le placard électrique... oups pas bon ! Pas de bons produits dans le coin pour colmater, va falloir aller sur Mombasa. Allô Christian ? Déjà rencontré à Oman, il arrive maintenant lui aussi de là-bas et attend sa voiture au port de Mombasa... combien de temps africain... ?
Diani backpackers : après ces quelques améliorations techniques et au vu que nous allons y attendre Christian, allons profiter de ce joli cadre, au personnel sympathique. Originalité de ce lieu, une équipe de 6 jeunes en workaway (petit travail moyennant lit et nourriture) occupent aussi les lieux et sont chargés de l'animation sur place et sur les réseaux sociaux. Même si les animations ne sont pas d'un grand professionnalisme (volley ball sur la plage à 5mn à pied, sorties nautiques, Karaoké digne de la Star'SonFaux, soirée jeux inorganisé, quiz de niveau universitaire...), le tout forme un dynamisme qui a l'avantage d'attirer des personnes de l'extérieur, transformant ainsi Diani backpackers en seule zone locale vivante en basse saison. En profitant en plus de ce joli cadre et de cette belle piscine à 28°, nous sommes plutôt bien tombés ! Intuition quand tu nous tiens ! 🤪
Nous retrouvons enfin Christian qui aura attendu quasi une semaine pour la libération de son véhicule à Mombasa... le temps et l'Afrique... Nous en attendant, nous prenons des coups de soleil 😜 malgré la saison des pluies qui semble épargnée notre secteur. Béni soit-on, le reste du Kenya subit des pluies d'une rare intensité, glissements de terrain et coulées de boue, barrage qui cède, grosses inondations, plus de 150 000 personnes déplacées et 300 morts... 😥 Christian nous ramène le produit pour mieux isoler le toit. Merdum besoin d'un compresseur. Direction l'école polytechnique... matériel africain, compresseur toussotant, tuyau d'air réparé avec lanières de chambre à air. Malgré leur bonne volonté, en 3h nous n'arriverons pas a un essai concluant, le pistolet n'étant pas adapté. A priori pas besoin de chercher un autre pistolet à peinture digne de ce nom dans les parages 😥. Solution : aller chercher un bon mastic type Sika sur Mombasa et progressivement chercher la fuite en "Sikatrisant" par zone. Avec un temps de séchage de 24h avant test, forcément les jours défilent et dans quelques jours cela fera bientôt un mois que nous sommes au Kenya. Le temps et l'Afrique... Tout voyage prend du temps et il faut savoir prendre du temps pour aller au bout...
Fuite trouvée, réparée, et grâce à un bon contact, nous en profitons aussi pour changer nos courroies dans un chemin local. Mis à part les vidanges programmées sur Mombasa, quand nous nous extrairons du coin, la suite de la mécanique sera pour Nairobi, surveillance, entretien, maintenance... Ça suffit un peu maintenant, il est temps de partir à la découverte du vrai Kenya non ?