Carnet de voyage

Jordanie

11 étapes
26 commentaires
Tel Moïse sur le Mont Nébo, Cargol regarde la Terre Promise. Pétra... les bruits courent d'un site sur-exploité par le tourisme. Allons voir sur place ce que la Jordanie cache comme autres trésors...
Décembre 2022
72 jours
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👉Visa : il se prend directement en arrivant à la frontière, coût 40 JOD soit kifkif 60€. Mais si tu as payé par internet le "Jordan Pass" (accès aux sites touristiques majeurs sans repayer) avant ton arrivée à la frontière, alors il suffit de le présenter au guichet des visas. En effet pas besoin de repayer puisque ton Jordan Pass inclut un visa Touriste d'un mois.

pas de visa à payer à la frontière Sud Israël - Jordanie. C'est spécial mais c'est comme ça

👉Extension de visa, très facile, un petit peu de démarche administrative, 40 JD de plus par personne, en général c'est un mois. (voir site iOverlander pour emplacement des différentes administrations). Si vous prolongez votre visa, vous devrez aussi prolonger l'import de votre véhicule, de l'autre côté de la ville... Coût 20 JD... les deux points rouges sur ma carte sur Amman. Tu payes par mois pour l'assurance (1 mois ou 3 mois) et par mois pour ton visa perso. Bureau de l'assurance là ou tu fais l'extension du véhicule. Pour le véhicule tu payes juste une fois quel que soit la durée.

👉Assurance Véhicule : Se prend à la frontière. Attention le prix pour un mois est relativement cher. Si vous comptez faire une extension de visa prenez à la frontière l'assurance pour 3 mois pour (30% de plus environ que celle de 1 mois).

👉Aux frontières : en général un duty free qui vend aussi de l'alcool, mais vous serez vite refroidit par les prix... Vous trouverez aussi des cartes SIM, à priori au même prix qu'ailleurs.

👉Sim : Zain est le meilleur réseau

👉AdBlue : On peut en trouver sur Aqaba (voir sur la carte)

Un groupe whatsapp de discussion entre voyageurs existe sur le pays, demandez-moi le lien 😉

S'il y a bien souvent un point commun entre les pays, c'est bien la stupidité des administrations et le personnel incapable de s'adapter aux circonstances. De plus ce personnel se cantonne à un process appris par coeur ou commandé par l'ordinateur, sans avoir la moindre capacité de jugeotte. Quant à l'amabilité, Bugs Bunny doit pas être loin car il a dû leur piquer toutes les carottes !

Il faut être accroché, tenir tète et toujours croire que Oui c'est possible, que tu vas bien finir par trouver un humain censé, serviable et à même de solutionner la bêtise.

Histoire de Jordan Pass et de visa à la frontière :

Le Jordan pass est un forfait incluant un visa touriste d'un mois et la visite de plusieurs sites touristiques. Celui-ci doit se prendre avant ton arrivée via un site internet. A priori facile.

Le jour de notre entrée en Jordanie, le serveur informatique du Jordan pass semble être en croix. Toute la journée, impossible de se connecter, l'adresse web renvoyant un message "Servor Error....". Tu te présentes donc le soir à la douane en te disant "Va y avoir du sport". C'est pas la Coupe du Monde mais je sens que nous allons jouer les prolongations ! 😂 Le guichetier au visa n'a qu'un mot en bouche : No Jordan pass, you must pay Visa 60€. Pendant plus de 2h, entre lui et un collègue mon discours va être le même : "Puisque le Jordan Pass inclut déjà un visa, Non je ne veux pas payer 2 visas par personne, ce n'est pas normal. Merci de trouver une solution s'il vous plait". A un moment je vois passer une personne un peu âgé avec des barrettes et des étoiles, le chef sans doute... Je l'interpelle et lui conte le problème. Au début la réponse est similaire mais au vu de mon insistance il craque un peu et va essayer de trouver une solution. Il est plus de 22h, Il appelle le ministère 😳 "Je vais manger, je reviendrai dans une demi-heure 😉 " lui dis-je...

En revenant, il me dit que la solution est en cours. Ils ont réussi à contacter le responsable informatique qui va se pencher sur le problème... waouah à 23h, Epique ! 30mn après, c'est bon vous pouvez prendre vos Jordan Pass sur le site, il fonctionne à nouveau... Résultat plus de 6h pour passer cette douane, ce sont pas des prolongations mais une séance de tirs au but là ! 😂

Assurance

Le pays n'est pas sur la carte verte, il faut une assurance pour les véhicules, particulièrement chère dans ce pays : pour Cargol et les 2 motos : 250€ pour 1 mois, 320€ pour 3 mois (elle est où la logique ?)

A la frontière tu prends 1 mois car ton visa est de 1 mois. Tu vas ensuite à Amman la capitale où tu vas essayer de faire une prolongation de ton visa. Celui-ci se fait assez facilement avec des personnes normales. On te donne 1 mois de plus de visa soit 2 mois en tout. Bon nous, sans rien demander, ils nous donnent 2 mois de plus, va-t-en savoir...

Et là tu vas voir l'assurance qui te dit "Faut payer pour 3 mois car 2 mois de plus c'est pas possible". Là forcément la moutarde arrive... 😳😂

"Si je comprends bien, vous me demander de payer maintenant 320€ de plus pour 3 mois, sachant que j'ai déjà payer 250€ pour 1 mois. Je vais donc payer pour 4 mois alors que je n'ai que 3 mois de visa... (que je n'en voulais que 2 en plus) Donc si j'avais pu prendre hier à la frontière 3 mois j'aurais gagné 250 €, c'est ça?" Oups, là, la moutarde est dans les naseaux, de grosses volutes de flamme sortent par mes narines !

La personne au guichet ou ses collègues aux alentours n'en démordront pas, "c'est le système". "Il est où le grand chef ?" "Pas de chef c'est le système". Un homme qui passait par là nous fait comprendre discrètement et à demi-mot en français de le suivre car là il ne peut pas parler. Cette personne nous donnera le nom du Directeur Général des assurances Jordaniennes en nous disant "Ici il n'y a que lui qui puisse vous aider."

Cette personne étant absente pour 3 jours, nous y revenons plus tard. Le passage des barrières humaines pour l'atteindre n'est pas facile comme toutes personnes professionnellement très importantes et très sollicitées. Mais nous y arrivons. Il comprend la problématique, la solutionne en annulant nos contrats et en repartant sur du neuf. Il nous accompagne et reste même avec nous au guichet. Les personnes de l'autre jour arrogantes et puantes en deviennent bizarrement toutes mielleuses et pompeuses "oh des français, selfie selfie..." 😂 Tu l'as vu la mon doigt hein, tu l'as vu ?

Extension Jordan Pass

Il faut savoir que le Jordan Pass touristique n'est valable que 15 jours. Décompte activé lors de la première visite d'un site. Un peu couillon quant tu sais qu'il te donne un visa de 1 mois et que dans notre cas nous avons même 3 mois. Qu'à cela ne tienne, essayons d'avoir une extension de temps. Un Jordanien après avoir passé un coup de fil nous dit "c'est possible, il faut aller ici."

Quand tu parles à l'administration jordanienne, ils entendent un mot et partent sur leur idée. Tu as beau répéter 10 fois, c'est toujours le même mot qu'il retienne. Rigolo.

Dans notre cas, quand nous sommes allés les voir pour étendre la durée du Jordan Pass, ils ont dû ne retenir que le mot "extension" et oublier les mots "Jordan pass" bien que nous les ayons répétés plusieurs fois. Ils nous ont demandés de remplir un formulaire et de revenir dans 10 jours car il faut que ton dossier soit examiné par "l'Intelligency service" - Top secret le machin 😂

Quand tu reviens et que tu parles encore 10 fois de l'extension Jordan pass, l'on te dit 10 fois oui c'est bon. Vu qu'il tamponne le passeport pour cela et ne donne pas d'autres papiers, je leur demande "Comment l'on fait en arrivant sur un site touristique avec le Jordan Pass ?" Ils ont du mal à comprendre la question. Au bout d'un moment, cela semble s'éclaircir dans leur cervelle... "Ah ben non, dans tous les cas l'extension du Jordan Pass n'est pas possible. Vous avez rempli une demande pour une extension de visa et il n'y a pas d'autres solutions."

Ah bon, ok, donc vous êtes cons, suffisait de le dire plus tôt, cela aurait été plus simple 😂 Bref on a 3 mois de plus de visa, ça fait 5 en tout. Arrétons-là la bataille, pas envie d'aller faire un tour au Ministère du Tourisme.

Et pour une extension de poulet grillé avec du riz, je fais quoi ?

Pour arrivée à la frontière jordanienne par la pointe nord de l'Arabie Saoudite, tu traverses un désert platounet et sans intérêt. Puis tu passes la frontière, encore une rigolote dans notre cas comme nous l'avons vu juste avant. Mais l'intérêt de cette frontière, c'est que tu fais 3 km, et hop tu dégages à droite vers une piste qui t'amène dans une zone désertique, cette fois pas si monotone que cela...

Nous sommes dans le White Desert, avec notamment un immense cirque avec des falaises et des énormes rochers découpés tu ne sais pas trop comment. Gaffe à cette zone, quand il pleut ici, c'est Zeus qui y déverse toute sa colère. Embourbement assuré comme en on fait les frais récemment nos amis Vanessa et Cyril et leurs 3 filles ainsi que quelques 4x4 locaux. Nous croiserons des rangers, qui nous diront "Ah oui les français y'a 15 jours pris dans la nasse !"

 Le white Desert

Quelques pluies sont attendues dans la nuit, nous ne prenons pas de risque et nous nous hissons au-dessus du cirque... ma foi, c'est pas moche non plus.

Le white desert vue d'en haut cette fois 

Après quelques jours dans la capitale Amman (dont nous parlerons dans la prochaine étape), allons faire les touristes dans le nord. Bien que la Jordanie soit un petit pays, il possède des zones géographiques sacrement différentes. Quelques dizaines de km après Amman, ça descend, ça descend encore, vers la vallée du Jourdain à -200m d'altitude 😳, le tout sans que Cargol se transforme en sous-marin ou sans que le moteur se mettent en apnée. Vingt dious ! Mais nous descendrons encore plus bas prochainement... Si la Méditerranée montait de 20m ou un tremblement de terre au mauvais endroit, zou, toute cette vallée sur plus de 200km serait sous l'eau. J'aime pas traîner là-dedans 😳. La vallée est très monotone, très maraîchère avec des petits hameaux (sales et sans réelle infrastructure), la route ponctuée de dos d'ânes tous les 300m... C'était pourtant la Terre Promise voilà bien longtemps, maintenant c'est pas vraiment paradise-land le coin

La "terre promise", vallée du Jourdain maraîchère

Nous voilà arrivés dans le nord, une région toujours agricole (vigne et oliviers entre autres), avec des collines et des vallées encaissées qui ressemblent parfois à des mini-canyons, et ce dans tous les sens. Les petites routes sont démentielles. Par soucis d'économies probablement ils tracent tout droit, ce qui donne parfois des pentes à plus de 35%. Si si c'est possible ! Mode 4x4, en vitesse courte et en 1ère, Cargol avec ses quasi 11T avance tel un tracteur ! Nous trouvons quand même dans ces collines au bout d'un chemin une belle esplanade bien plane... et tout autour des trous partout 😳 .

En fait, nous sommes probablement sur une ancienne nécropole romaine (quelques sites dans le coin (Jerash - Pella). En se promenant autour de Cargol, des monticules de terres et à côté, un trou se finissant par une petite entrée, matérialisée par des pierres de tailles. En y regardant de plus près la plupart de ces petites cavités sont fermées à leur extrémité intérieure par de la roche taillée. Faute d'indication culturelle nous présumons qu'il s'agit de vieux tombeaux. Certains monticules de terre semblent bien récents, sans doute creusés récemment par quelques détectoristes (chercheurs de trésor, moi je suis détecteur de mot)... Déambulations originales donc pour nous.

Nous marchons et dormons dans un site antique 

Réserve Naturelle d'Ajloun : des infrastructures touristiques et des tarifs prohibitifs pour aller se promener dans une réserve... seul un bâtiment est intéressant avec 3 boutiques de produits régionaux. Nous sommes seuls au monde. Quant au sentier réservé aux portefeuilles bien remplis, une bonne carte topographique permet de le faire gratuitement. Mis à part l'intérêt de se dégourdir les jambes dans les petits chênes verts ou arbres de santal, ben c'est pas terrible, circulez, y'a rien à voir.

 Réserve naturelle d'Ajloun, aucun intérêt

Château d'Ajloun

Il a pas trop mal traversé le temps celui-là, bien aidé par les rénovations récentes certes. Se re-plonger dans l'époque médiévale de temps à autres fait toujours du bien, d'autant plus grâce à la présence d'un guide d'un petit groupe de français sympathique qui traînait par là. Arrivé en avion pour un circuit classique, les questions fusent "Et vous êtes venu jusqu'ici par la route ?" 🤪

Nous quittons les français pour un petit avant goût africain, un refuge international d'animaux sauvages. Ici, à Al Ma'wa les animaux (ours, tigres, lions...) sont issus de zoos en danger (guerre syrie par exemple), ou de détention illégale (prise aux frontières, particuliers).

Pas de communications touristiques, les visites sont rares et nous sommes seuls, guidés par Ahmed qui nomme chaque animal en racontant sa propre histoire. Pour une visite encore plus sympa, nous patientons 24h afin d'être présent à la fin d'un repas des animaux (repas qui a lieu 3 fois par semaine. Pour nous faire patienter et agrémenter la soirée, le gardien nous convie dans sa famille, le temps d'un bon repas local... avec du riz bien sûr 😂. Du coup le lendemain les gros bébés bien portant et en pleine forme étaient bien proche de nous, ce qui donnait encore plus envie de leur faire un gros câlin.

Envie de faire des gros câlins 

Nous parlions des romains tout à l'heure... Jerash est par là. Qui c'est Jerash ? Dans la région de la Terre Sainte cela aurait pu être un apôtre. Ben non, c'était une ville, centre de l'Empire romain au moyen orient. Il en subsiste encore de beaux restes (surtout des colonnes) mais nous nous limiterons à l'Arc d'Hadrien et l'hippodrome qui rappelle un peu le stade d'Aphrodisia en Turquie. On ferme les yeux et tu entends les chars et chevaux galopant et dérapant à chaque demi-tour 😳. On imagine aussi la poussière...

Arc Hadrien et hippodrome 

Coup de scrogneugneu : depuis notre départ, c'est à la Jordanie que revient la palme du Plastique d'Or. Le J'tejetounimportou semble être un sport quasi national et les villes importantes de Jordanie ont une pseudo organisation du ramassage des ordures. Quant à certaines banlieues ou petits villages, ceux-ci semblent voués à une organisation locale qui n'en a que faire.

la palme du Plastique d'Or revient pour l'instant à la Jordanie 

Rassurez, nous gardons le moral, les bons petits plats et des belles vues nocturnes 🤪

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Pays précédent : Arabie Saoudite, Etape suivante : Amman, capitale et chirurgie cargolesque

Amman... jamais entendu parler avant d'arriver dans le coin 😳. Et pourtant c'est la capitale de la Jordanie, pas moins de 4 millions d'habitants et une des plus vieilles villes du monde toujours habitée. Là, tu te dis qu'avec tout ça, ça va être sympa avec tout plein de choses à voir. 🤪

Ben non, raté tu l'as dans l'os, dans le... baba lulu ! 🤨 En fait, c'est pas pour rien que Amman ne fait pas trop parler d'elle car y'a pas grand chose à papoter dessus.

Ceci dit, dès notre arrivée, nous avons été surpris. Pourquoi ? Pour une capitale pas de buiding type tour moderne (on peut en voir juste 2 de taille moyenne), 19 collines construites de partout dans une homogénéité la plus totale. De loin, et à perte de vue, tu as l'impression d'une ville légo, tout en blanc et gris avec des petites touches de noir... ça c'est pour les fenêtres. Au moins Amman à cette originalité.

Légos d'Amman 

C'est par où les quartiers qui bougent ? Tu pénètres dans ces légos mais tu t'aperçois que c'est assez limité. Tu tombes forcément sur le quartier un chouia touristique grâce à l'ancienne présence romaine. On peut y trouver un théâtre, une colline nommée la citadelle et permettant d'avoir une belle vue, du moins quand le nuage de pollution se dissipe bien sûr. Soit dit en passant, c'est la première fois de ma vie que, en traversant un quartier légèrement périphérique, j'ai ressenti des picotements au niveau des voies respiratoires et des yeux. C'était à cet endroit un creux de vallon avec une brume bizarre... Saleté de monde... Visiblement la ville a continué à se construire autour de ces vestiges comme on peut parfois le constater dans la ville, rendant les fouilles forcément compliquées.

Théâtre romain dans la ville 

A proximité de ce petit quartier "touristique", une zone reste très vivante de jour comme de nuit. Des commerces ouverts 24/24, des zones de types souks, du street art, quelques ruelles et des escaliers.

Poussinette en promenade
Street art et photo volée sur un petit marché

Cela reste quand même le soir le plus sympa, certaines mosquées belles de jour deviennent toutes leds la nuit, les petits restaus et bars à chicha se remplissent, et ça, ce n'est pas pour nous déplaire 😉.

Poussinette était garée là, en nous attendant elle a servi à quelqu'un ;-)
Amman by night 

Fidèle à nos habitudes et nos envies, les rencontres intéressantes ou qui marquent sont toujours là : Sami, rencontré sur Facebook et qui nous dépatouille super efficacement de nos différentes problématiques... Ola et Arwa rencontrée dans la forêt et qui sont venus taper à la porte de Cargol... Vincent ainsi que Len et Jerry les français voyageurs avec qui nous échangeons depuis plusieurs mois... Shadi notre artiste assureur qui nous a guidé vers le CIO de la Jordan Assurance... Marika qui travaille à L'Unicef et son mari Edouard qui travaille à l'ambassade Suisse (nous sommes conviés à une soirée internationale fort sympathique où nous étoffons notre carnet d'adresse)... Issam du petit magasin de bonnes peintures allemandes qui nous fait connaître toute la famille (et ce sont de grands voyageurs issus d'une minorité Jordaniens d'origine palestiniens, catholiques parlant français !)...

Ola
Ola
Vincent le Casa-trott
Petit déj organisé par les filles
Len et Jerry
Duel au sommet
Maloute et Arwa
Ola et Arwa
Issam
Shadi
Belle terrasse chez Marika - Edouard
Tout va bien !
Sami, Ola et Arwa, Vincent, Len et Jerry, Marika et Edouard, Shady, Issam... nos rencontres sur Amman

Evidemment ces rencontres se finissent toujours autour d'une bonne assiette et dans une excellente ambiance ! Bref, vous l'aurez compris, c'est surtout ce que l'on retiendra d'Amman ! Hic !

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Pays précédent : Arabie Saoudite, Etape suivante : Cargol au lifting

Bonjour je m'appelle rouillotte ! J'adore les vieux camions même si parfois je peux me taper des plus jeunes 🤪. Avec les Magirus je m'éclate, surtout au niveau des portes. Les cons, pour mon grand bonheur, ils ont même prévu que l'eau pouvait circuler dans les portes. Quand j'ai vu cela, j'ai pas pu m'empêcher d'en faire mon chez moi, un petit nid bien caché ou je peux prospérer longtemps sans que personne ne le sache.

Mes propriétaires Bibouille et Maloute m'avaient quand même repéré. Ils m'ont trimballé au Maroc, en Turquie. Ils ont essayé de me faire mal. Mais dans ces pays ils connaissent pas bien rouillotte la coquinotte, c'est un petit peu comme faire une coupe de cheveux et bien lustrer le crâne, mais en fait moi je suis juste en-dessous, je repousse ! 😜 En plus les produits utilisés m'ont juste taquiné un peu mais je me suis très vite requinqué. En Iran, y'en a un qui a commencé à me chatouiller mais le Bibouille lui a crié dessus quand il a vu qu'il me mettait directement du mastic sur moi, un peu comme une couverture pour bien se blottir au chaud en dessous pour moi. On est parti aussi sec.

Ne vous trompez pas de Rouillotte ! 

C'est qu'à force, mes maîtres ont appris. Je savais que mes jours étaient comptés, sans savoir où allait se dérouler la grande bataille. Ils ont même ramené des produits d'Europe. Et là, surprise, en Jordanie, ils ont débarqué dans un petit garage miteux et m'ont attaqué de tous les côtés. J'ai été mis à nu, harcelé par ponceuses, meuleuses et chalumeaux. Plusieurs de mes parties se sont rapidement retrouvés gisantes dans un coin du garage. Dans mes meilleures cachettes difficilement accessibles, ils m'ont attaqués à la seringue avec du destructeur voire même du convertisseur de rouille, un truc qui te transforme en une espèce de pâte salasse. Horrible. Même mon patron s'attaque à moi dans un petit coin du toit à l'intérieur. Mais que faire ? Rien, je suis vaincu. J'espère me réveiller peut-être par là, mais il me faudra du temps.

Et moi Cargol, me revoilà avec de nouvelles pièces de métal toute neuve et un nouveau look, plutôt original : il m'ont mis de l'anti-gravillon partout et peint... spécial !

L'intérieur, nous nous en chargeons ! 

Et nous dans tout cela... Ben 3 semaines dans le garage qui ressemble plus à un ancien bâtiment désaffecté et squatté 😳 Les rideaux métalliques arrivent à fermer tant bien que mal, nous isolant un peu de l'avenue passagère. Heureusement le personnel est sympa, à des compétences, à l'écoute, volontaire. Nous travaillons ensemble et profitons aussi pour arranger/améliorer des bricoles. Les journées n'ont rien de passionnantes, le voyage au long cours c'est aussi cela. Le temps s'arrête parfois pour d'autres clients / urgence ou pour diverses raisons. 6 jours sur 7, noël et 1er de l'an compris, mais le rythme reste très cool. Sympa aussi parfois les repas conçus sur place dans les super pianos de la cuisine et pris en commun dans la salle de bal 😂.

Intérieur de Cargol en vrac, cuisine dernier cri et salle de réception !

Dans le lot, y'en a un qui s'en tire bien. Toqué par une voiture devant le garage sans doute, nous poussons Doggy dans le garage au chaud, enfin du moins à l'abri. Bien timide et peureux, il marche sur 3 pattes pour l'instant. Bien nourri par nos restes, il finit par prendre confiance et grâce à son bon caractère, le patron nous annonce qu'ils vont le garder au garage ! Une bonne action, youpi !

Doggy a trouvé un toit ! 


Les petites motos ont aussi eu l'occasion de se refaire un peu quelques menus entretiens. Pas de soucis de ce côté, un tout petit garage, juste un patron passionné, Saif moto, la bonne adresse 🤪

Petit chatouillage pour les motos 

Sinon, le parc automobile Jordanien et les garages c'est quelque chose. En circulant dans les zones dédiés, tu croises une ribambelle de boubouis avec des étalages verticaux de faces avant ou arrière de véhicule. En fait tu t'aperçois qu'une voiture ne pars pas à la casse comme chez nous. Les voitures sont découpées en trois parties. On garde les bonnes parties et ça peut servir. Autrement dit, si t'as un accident avec l'avant tout déchiqueté, c'est pas grave : je te découpe tout l'avant jusqu'à tes pédales et je t'en mets un tout neuf. Inutile de vous dire que les garages type contrôle technique n'existe pas et que le parc auto est plutôt ancien. Bon il sont quand même cool et font bien les choses, nous n'avons pas vu de Peunault, de MerçAudi ou de FordoRoyce 😂

Ici on invente les voitures en Kit ! 

Allez après 3 semaines de garage lifting, nous pouvons continuer, de belles surprises nous attendent dans le sud !

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Pays précédent : Arabie Saoudite, Etape suivante : Le sud ça change !

Nous voilà enfin revenu sur les routes après ces 22 jours intenses, enfermés dans le garage. Avant de quitter Amman, nous nous devons de passer chez Sami, rencontré sur Facebook en 2021 et qui nous aura filé tous les bons tuyaux sur Amman. Et devinez quoi ? Forcément l'occasion de se régaler de spécialités ! Repas du soir et petit déjeuner dans cette petite famille simple et très gentille, et forcément quand nous nous échappons les larmes coulent en abondance... Merci Sami !

Gastronomie chez Sami ! 

Et quand on va vers le sud en partant d'Amman, la première étape est un petit voyage spirito-temporel. Bonjour la Terre sainte, paraît qu'il se serait passé des choses ici 😜. Au bout d'une piste, nous arrivons dans les hauteurs dominants la mer morte. Nous sommes à une altitude proche de zéro, le point le plus bas de la terre est devant nous, la Mer Morte - 400m ! Une famille est aussi venue là pour admirer le coucher de soleil. Petit à petit des lumières de villes bibliques comme Jericho apparaissent au fond de la vallée ou encore celles de Jérusalem derrière les montagnes.

Mer morte et montagne
une famille profite aussi du lieu
Vues dominantes sur la Mer Morte 

Dégourdissons un peu les petites motos. Dans une église à Madaba, voilà bientôt 1500 ans, les personnes venaient voir une carte réalisée en mosaïque de la région pour aider à se déplacer. Pas vraiment le style de carte que tu ranges facilement, d'autant plus qu'elle mesurait 21m sur 7. Carte du delta du Nil jusqu'à la Syrie, mais parfois suffisamment détaillée pour conduire récemment des archéologues à trouver une ancienne église dans un quartier de Jérusalem.

Carte de la Terre Sainte  - 500 BC à Madaba

Vu qu'il manquait parfois quelques tesselles sur la carte pour rejoindre facilement le site du baptême de Jésus dans la rivière du Jourdain, nous avons préféré utiliser nos GPS pour arriver rapidement sur place. Pixels GPS 1 - Tesselles 0.

Il reste une infrastructure d'époque (cf photo ci-dessous) mais le Jourdain a été détourné depuis. Là ou cela se complique pour les croyants, c'est que ce même Jourdain fait maintenant office de frontière. Qu'à cela ne tienne, les discrets militaires armés veillent au grain et surveillent que côté Israélien les tuniques blanches ne changent pas de pays. En cette saison, l'eau est à 10° et il faut être motivé ! Tourisme et religion, du monde en journée, mais un des rares ecclésiastiques vivant là me dira qu'à tout moment de la journée le site est superbe car la spiritualité n'a pas d'heures. Ma foi pourquoi pas ?

Site du baptême de Jésus par Jean-Baptiste 

Retour par le chemin des carottes, descendantes directes de celles que Moïse utilisait pour faire avancer son mulet jusqu'au sommet du Mont Nébo. Dominant le secteur, c'est là qu'il aurait dit "Voilà votre terre promise". Il y serait sans doute enterré, mais pas de traces... Dans notre cas, nous suivons les traces des bonnes pistes montagneuses du coin pour retrouver notre bon Cargol sur son bivouac sympathique.

Pistes vers le Mont Nébo 

Thierry et Olga rencontrés plus tôt sur nos réseaux nous y rejoignent. Le courant passe vite, nous allons faire un bout de route ensemble.

Contemplation de La Mer Morte, de l'autre côté Israël

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Pays précédent : Arabie Saoudite, Etape suivante : Entre route des rois et Mer Morte

2 noms bien évocateurs... Depuis plus de 4000 ans, les terres de la Jordanie sont traversées par une voie commerciale importante reliant l'Asie, les bords de la mer rouge vers la Syrie, la Turquie, l'Europe... Nous sommes dans le fameux Empire Perse, autant vous dire que ça grouillait pas mal à l'époque dans ces contrées perdues pour nous. Région de déserts et de très fortes chaleurs, les voies principales commerciales essayaient donc de trouver un peu de fraîcheur. La petite chaîne de montagne, prise en étau entre le désert à l'Est et la mer morte à l'ouest, est idéale pour passer du sud Mer Rouge et aller boire un coup de vin avec les vignes du nord de la Jordanie. Les grands de ce monde sont passés par là, d'où l'appellation "La Route des Rois". Nous pouvons vous dire qu'ils devaient avoir de sacrés mollets les types !

Kanyonos, Dieu des canyons a frappé fort par ici. Dans toute cette immense péninsule on les appelle "Wadi" (ça compte ça au scrabble ?). Etroits, escarpés, profonds, vertigineux, découpés en tous sens avec des formes géologiques bizarres, on ne s'en lasse pas, c'est une des richesses touristiques du pays.

Afra hot springs
Jebel Proywe
Dana réserve
Jebel Proywe
entre Mer Morte et Désert, montagnes et wadis  

Curieux que nous sommes, nous ne nous contentons pas de suivre la route des rois, mais descendons vers le sud en passant à 3 reprises de cette route à celle de la mer morte, ziqzaguant entre wadis et montagnes.

Des paysages en forme de vertiges 

La tentative de visite d'un wadi en moto avec Thierry nous a conduit dans une situation épique sur un chemin escarpé de randonnée de montagne. 😳 Ali l'autochtone qui connaît tous les cailloux de la région se marre...

Quant Ali l'autochtone rigole du chemin par lequel nous sommes passés en moto... 

Heureusement nous retombons sur nos pieds et c'est pas plus mal pour découvrir ces quelques joyaux !

Wadi Numeira, Afra hot springs, Dana

Qui dit route commerciale antique dit forcément souvenirs de vies humaines. Nous y retrouvons de nombreuses traces antiques ou médiévales (Pétra dont nous parlerons dans la prochaine étape, sites nabatéens et romains, églises troglodytes, châteaux des croisés...). Suite au combat acharné des plaques tectoniques, les tremblements ici furent ravageurs. Nous dénichons quand même de sacrés vieilleries : église troglo, ancien temple dans son jus dans un site nabatéen perdu, dont il suffit de pousser la grille miteuse d'une clôture installée voilà quelques années. L'archéologie a encore de belles heures devant elle ! En tous cas, cela nous convient à merveille comme site de piknik sauvage ! 🤪

Eglise troglodyte d'Ara hot springs, site de Khirbet Al Dharieh 

Sinon, dans ces sites superbes, nous avons attaqué un bon programme de remise en forme : bonne ripaille, dans un canyon isolé ou seul vont les locaux on déniche un spa antique à 40° (le thermostat interne est à la limite de la rupture) , pétanque, pelletage tractage d'enlisement de fourgon en détresse...

Afra hot springs
Pétanque de rêve
Désensablage
Le programme de remise en forme ! 

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Pays précédent : Arabie Saoudite, Etape suivante : A l'assaut de Pétra

Les 2 mon capitaine ! Pétra… le site mondialement connu… Mais Little Pétra ? et pourquoi Little d'abord ?

En fait les Nabatéens s’installèrent sur le site grandiose de Pétra et en firent leur capitale. Mais le site est quelque peu encaissé et ne peut non plus accueillir trop de monde, donc ils s'étalèrent, pas très loin. A quelques km de là une zone plus vaste, plus plane. Lieu idéal pour installer les caravanes qui passaient par là. De plus des petits canyons jouxtent cette zone permettant ainsi de construire et de creuser dans la roche toutes leurs facéties qui en font de nos jours un lieu touristique incontournable. Les prouesses architecturales étant moins nombreuses et moins imposantes, il a été affublé le terme de Little. Et pourtant c’est déjà grandiose !

 Le site de Little Pétra, une dizaine de km par la route de Pétra.

Connaissez-vous la race de chat dénommé le Nabatéen ? Forcément dans cette ancienne capitale Nabatéenne, ils prospèrent. Et le chat Nabatéen, c'est quelque chose ! Il sont d'un caractère très câlin, collant et quand tu vas pour les laisser, ils se ruent sur tes épaules pour être transportés. Et ça marche !

 MaLoute dévouée au transport de chats Nabatéens

Et Pétra alors ? pour ceux qui aurait oublié, mais doit pas y en avoir beaucoup, Pétra c'est ça :

 "Le Trésor" de Pétra

Et ce Trésor comme il l'appelle (dû au fait qu'une urne en pierre au sommet était soupçonné de contenir un trésor) a été construit dans un autre trésor géologique. C'est en parcourant un chemin de 1,2 km dans un canyon très étroit que tout à coup il s'impose aux yeux, explosion. C'est vraiment comme sur les photos, à condition d'être dans les premiers le matin (nous y revenons dans les lignes en-dessous)...

"Le Siq" canyon de 1,2km de long qui mène au joyau 

Le trésor ? Oui cet endroit immortalisé des milliards de fois ? Oui, mais pas que ! ! ! Nous avons déjà parcouru 1,2 km pour arriver là mais en fait c'est queutchi car le site est immense et va se dévoiler un peu plus en continuant. Nous en avons vu une bonne partie et avons fait environ 12km, ce qui semble être le minimum.

Le site a été tout d'abord construit par les Edomites, puis par les Nabatéens, puis ensuite par les romains et d'autres encore qui s'en suivirent. C'est qu'ils avaient bien compris le paradis visuel et protecteur du lieu. Le canyon s'élargit et se découvre sur un petit plateau. En son centre, tu peux tourner à 360°, tu fais des bonds dans le passé à chaque regard. Outre une multitude de cavités et de façades taillées dans la roche, entre 20 et 30m de haut quand même, on trouve aussi sur le site les autres civilisations telles que les romains avec amphithéatre, temple, voie commerçante, mais aussi ancienne église, mosaïque...

Sur le plateau un mélange de civilisations 

Mais c'est pas fini, plus loin, plus haut se cache un autre trésor, dénommé "Le Monastère". Celui-là est plus caché, accessible par une bonne montée d'une petite demi-heure dans un canyon superbe et bien étroit. Et là-haut, tu prends un deuxième shoot. Un équivalent du "Trésor", une façade de plus de 40m de haut, perdu dans les montagnes. Notre site préféré, car plus difficile d'accès, plus solitaire et la possibilité de prendre un peu de recul, de boire un thé dans un boui-boui café juché sur un petit promontoire et dominant le Monastère, ou encore fumer une chicha face à ce joyaux historique. Wouahouuu !

"Le Monastère", le must

Le revers de la médaille de ce site... Les visiteurs, les commerçants. Etant trop sensible à la dénaturation des lieux et, pour ne rien vous cacher, nous nous demandions même si nous allions voir Pétra, ayant eu des échos souvent négatifs de cette présence accablante de pollution humaine. Nous avons eu la chance de pouvoir y aller en Janvier ,le gros mois hors saison. De plus n'étant pas en voyage organisé, nous avons pu profiter de l'ouverture matinale. Ils ouvrent à 6h du mat et là-dessus ils sont tops. Nous avons préféré attendre 7h du mat car, même à cet heure-ci le soleil n'était pas encore debout et les températures vers 4-5°. Nous nous faufilons donc dans le canyon, dit "le Siq", quasiment seul ce qui permet de jouir du Trésor. Quelques heures plus tard, la chanson n'est pas pareille. On a du mal a imaginé la haute saison... Donc côté foule, nous avons super bien vécu le truc.


 Pétra, 15h hors saison, pas grand monde... heureusement nous y étions à 7h...

Côté commerçants... en fait ce sont les anciennes familles bédouines qui tiennent ici les petits commerces. Ils vivaient là avant l'arrivée du tourisme, paisibles. Délogés dans ce qu'ils appellent "le village bédouin" un peu plus loin dans la vallée, ils descendent tous les jours avec leurs ânes, leurs chameaux ou quelques vieux 4x4 sur le site pour vendre tous les mêmes chinoiseries dans leurs étals sous tente de fortune, ou alors embarquer sur leur monture les touristes pressés ou ceux qui ont des difficultés à se déplacer.

Leur intégration dans le site est correct et il ne sont pas oppressants. Ils évoquent plus de la pitié qu'autre chose.

Commerçants bédouins dans la montée au Monastère 

L'astuce du site consiste à attendre que le soleil tombe, à regarder les touristes s'éloigner en milieu d'après-midi pour rejoindre leur tour organisé, et de se diriger vers le Trésor dès la nuit tombée. C'est alors que l'on tombe sur les préparatifs du son et lumière du soir (qui paraît-il n'a aucun intérêt)... une autre vision du site toujours aussi bluffante...

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En fait la Jordanie, c’est souvent comme un bon repas. La majorité des visiteurs de la Jordanie voyagent nord sud en arrivant par Amman. L’apéro se prend au nord, l’entrée via les montagnes et wadi de la route des rois, Pétra en plat de résistance et pour clôturer le Wadi Rum en guise de dessert. Franchement vaut mieux ce sens là, qui permet de se garder à nos yeux le meilleur pour la fin.

Et c'est parti donc pour le Wadi Rum, le dessert incontournable de la Jordanie ! Nous en bavons déjà ! Depuis le temps que nous l'attendions celui-là, sans doute plus que Pétra même, étant plus impressionné par la démesure géographique que par l'ingéniosité humaine.

Nous y sommes et nous avons le plaisir de convier cette découverte à nos deux neveux en prime. Vous connaissez pas le désert ? Allez premiers gros sables, nous avons raté la bonne piste, nous sommes bien tankés dans l'oued, gros sable et gros cailloux 😂. Un premier dégonflage, pas assez. Un deuxième et ça repart. Mais en marche arrière, un bon gros cailloux m'explose l'escalier de la cellule. Un bon soudeur plus tard, ça fera le job, c'est pas grave.

 Tankage dans le sable mou, allez on dégonfle !

Cette fois nous sommes bons, nous n'aurons plus besoin de dégonfler. Filons nous perdre dans ces immensités de grands plateaux, passant d’une piste à l’autre plus ou moins sablonneuse, au détour de nos envies.

Ce qui est assez extraordinaire, c’est que tu passes de grandes étendues à des canyons bien délirants, voire des failles plus que très étroites, des dunes immenses coincées dans ces formations…

Un atelier naturel d'arts créatifs... Parsemés un peu partout, des formes géologiques délirantes où l’imagination permet d’y voir plein de choses. Bateau, poignée, champignons, visages… Non ne sommes pas bourrés la journée, ni victimes d’hallucinations…

Les pétroglyphes prouvent la présence humaine en ces lieux voilà plusieurs millénaires. Aujourd’hui le Wadi Rum est exploité par le tourisme, les bédouins ont le 4x4 décapoté pour transbahuter le voyageur, l’amener dans des coins perdus et lui faire passer une nuit sous le ciel étoilé dans des campements traditionnels ou futuristes. Avec quelques bars-boutiques parsemés de-ci de-là, la présence humaine est bien visible, mais cela reste un sacré coin de paradis et avoir son propre véhicule et un plus quasi indispensable.

ci-dessus, exemple d'un campement tente-bulle pour touristes

Et nous en profitons bien en compagnie de Justine et Victor, bivouaquons dans des endroits bien perdus, loin de tous réseaux…

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Depuis Pétra la mer rouge n'est plus très loin. Au diable les grandes routes réservées aux personnes pressées et au bus plein de touristes, une transversale pour rejoindre la vallée du Jourdain nous fait de l'oeil. Traversant les montagnes, cette petite route qui ne semble réservée qu'aux bédouins qui l'habitent est un vrai bijou de Jordanie avec une nouvelle fois un bivouac incroyable.

La route bédouine 

Puis, Aqaba, la ville du sud...

un petit bout de terre côté Mer Rouge que détient la Jordanie. Climat plus agréable et plus constant, il attire la classe aisée. Dans la ville, pas très grande, rien de particulier. Tout est plutôt fade. Quelques km plus au sud ils veulent développer une image de paradis de la plongée. Mais là aussi assez fade en fait par rapport au reste de la Mer Rouge. Alors ils ont mis au fond de l'eau proche de la plage, entre 3 et 17 mètres, un tank, un bateau, un avion. Des clubs de plongée s'y sont installés mais la plupart n'ont pas la licence d'état et ont un matériel de plongée vieillissant.

 Les neveux bullent...

Pas grave pour nous, nous profitons plusieurs jours de la plage tranquille en cette saison, de son bar à chicha, des amis voyageurs (Thierry et Olga, Len et Jerry, Vincent) et de nos neveux Justine et Victor qui iront d'ailleurs voir de plus près les épaves... MaLoute se bloque au passage le dos, alors on va reposer un peu plus, se remettre au carré et préparer la suite, cela fait aussi parti du voyage avant de passer une nouvelle frontière.

 Bonne ambiance de voyageurs
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Coup de gueule et désolation

🤨 l'état jordanien encaisse 50€ par personne pour le Jordan pass touristique... sacré somme à l'arrivée au vu du nombre de touriste quotidien.

🤨 l'état encaisse des milliards de dollars versés par des pays arabes, le FMI ou les USA pour aider à maintenir un régime de paix dans cette région du monde secouée par les guerres...

mais,

👉 pas de belles infrastructures administratives, hôpitaux, écoles ou universités,

👉 des routes correctes mais sans plus,

👉 un système de collecte des ordures quasi inexistant par endroit, sommaire dans d'autres, en tout cas très insuffisant,

👉 des problèmes d'alimentation en eau potable avec des jours et heures de distribution, même dans la capitale,

👉 une pollution atmosphérique très importante à Amman (pour la première fois de notre vie nous avons ressentis des picotements),

👉 des villes et villages sans aménagement de voiries.

...

Mais alors où va tout cet argent... Pour avoir côtoyer certaines administrations, les fonctionnaires sont très nombreux et souvent derrière leur téléphone. Bas salaire de surcroît, au moins ils ont un travail dans un pays qui a plus de 20% de chômage. Pour le reste, la famille royale est grande...

et le peuple ? Il souffre, il souffre en silence. A ce propos, nous entendrons souvent : "C'est le système qui est ainsi, le roi n'est pas mauvais car il maintient la paix".

L'inflation, il l'a prenne aussi dans le cornet. Hormis les entrées aux sites touristiques, les prix sont pour nous européens bons marchés, ce qui n'est pas le cas pour l'habitant, le salaire de base étant de 350€.

La Jordanie a l'image d'un pays superbe. C'est le cas en surface, de part sa nature, sa géographie et son histoire. Nous avons eu la chance de connaître son vrai visage, de la vivre de l'intérieur, d'y passer plus de 2 mois et d'y rencontrer des personnes au grand coeur...

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Une belle page de plus se tourne pour nous, le péninsule arabique nous attend, passons le cap des 50 000 km depuis notre départ !

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