Après le petit bain de foule au parc de Kermanshah, nous avions besoin de retrouver notre grand jardin naturel et sans clôture... Nous retrouvons Peter et Doris, toujours direction sud en suivant de l'intérieur la chaîne de montagne du Zigros. Nous oscillons entre 1500 et 3000m. Cette chaîne est assez incroyable, pour vous donner une idée de grandeur c'est grosso modo du Danemark à Perpignan sur une largeur de plus de 200 km, ben oui rien que ça... na ! Une course cycliste là-dedans et tu n'as plus personne à l'arrivée 🤪.
Les températures sont agréables, aux alentours de 30°, avec des nuits fraîches, nous avons fait le bon choix ! Montagnes... ça vous évoque quoi ? Relief, rivières cascades lacs, animaux pâturages, forêts, neige et ski...
Bon alors la belle forêt, la neige et le ski, c'est le nord de l'Iran, sans problème. Dans cette chaîne, c'est plutôt influence péninsule arabique... sécos, cailloux buissons ! Mais question relief c'est bien torturé. Lacs et rivières, sans doute mais alors au printemps. Mois de septembre avec en plus la sécheresse, l'eau est présente... mais en-dessous. Les rivières sont à sec pour la plupart.
Ça n'empêche pas de se balader dans un canyon (pas sec celui-là) ou encore de trouver dans un autre coin une méga cascade. Faut pas se leurrer, si tu vois un cours d'eau sur 100 km, faut aller trempouiller les orteils dedans car après tu sais pas où est le prochain !
Shirez Canyon C'est encore les vacances et les iraniens adorent le piknik et le camping. Au pied de cette belle cascade, le résultat est... comment dire... folklorique ! Le moindre petit plat de terrain est exploité, tente théière, tapis, bbq, narghilé, la famille au complet. Tu as un peu de mal à te frayer un chemin. Y'a même une vache (cf 3ème photo) qui traînait ses sabots par là, qui sait d'où elle venait. Instagram est sympa, il fait faire des choses rigolotes comme par exemple la 4ème photo avec leur narguilé en équilibre sur un caillou au milieu de la rivière.
Vacances à l'iranienne à la cascade de Bisheh Le "camping étant complet", nous nous expatrions un peu en amont de cette rivière. La gravière est grande, de la place et étonnamment nous sommes seuls. Pas pour longtemps. Une famille arrive et s'installe à 1m devant table et chaise de Peter et Doris. Ils sont drôles ces iraniens, comme s'ils ne pouvaient pas se mettre ailleurs ! Les femmes se baignent habillés, paraît que c'est plus sexy, et les enfants voire pré-ados dans les 50 cm d'eaux calmes se mettent des bouées fabriquées avec des bouteilles plastiques accrochées par une ficelle. Excellent ! (cf 2ème photo) Un peu bruyant mais gentil, ils ne resteront pas longtemps.
Petit à petit nous montons en traversant parfois des hauts plateaux. Les maisons se raréfient, les nuances de bruns se kaléidoscope avec les jaunes, les arbres se transforment se lilliputent, se transformant petit à petit en buisson.
Là haut, seules des familles de bergers vivant en tente nomade occupent les lieux 6 mois de l'année maximum. Certains entament déjà leur transhumance, spectacle toujours sympathique, nouvelle occasion d'avoir des grands saluts, sourires ou blabla. Bon là au moins nous ne sommes pas inviter à les suivre 😂
Cette race de mouton a vraiment une bonne bouille ! Ainsi petit à petit tu te retrouves perdus dans les montagnes, arpentant des pistes plutôt bonnes sur des dizaines de km, dans des montagnes tranquilles. Cargol serein, avale à son rythme les petits cailloux des pistes et ne crache pas trop noir quand il flirte les 3000m
Déambulation d'altitude Séparé pour une nuit de Peter et Doris, les rencontres sont plus faciles... Ça a pas raté ! On s'envoie des signes de bonjour à distance avec une jeune fille, elle passe nous voir à notre bivouac. Invitation à manger que nous déclinons (nos aubergines sont déjà sur le barbecue - Val si tu lis ces lignes 😉), mais nous promettons de venir après manger. Leurs tentes de nomade sont installées pas loin. Confortablement assis sur leurs tapis dans la tente autour d'un thé, à la lumière d'une ampoule directement branchée sur une batterie associée à un petit convertisseur, nous mimons des mots ou situations et faisons fumer le clavier de Google Translate, Leur tribu est au complet, une 15aine de personne, venue voir les étrangers qui viennent se perdre ici. Au petit matin nous passerons leur dire au revoir, déclinant le petit déjeuner qui aurait duré des heures, encore de l'émotion avec cette famille...
Famille de bergers nomades à 2500m Les bivouacs dans ces contrées sont toujours aussi sympas !
Bivouac quand tu nous tiens ! Dans un hameau de chez hameau, nous croisons une voiture de police... Mais que fait-elle ici, sans dec ! J'en profite et leur fais signe de s'arrêter. J'aime bien ça l'idée d'arrêter des flics ! 😂 Faut valider que la suite du parcours est possible... Hein cette piste est fermée et celle là aussi à cause d'éboulements ! 😳 Faut faire un si grand détour pour aller par là ? 😳😳 Bon pas le choix, Merci les poulets d'avoir traîner vos guêtres par ici sinon nous étions mal barrés. Soit ! Du coup nous allons changer notre programme et nous rapprocher d'Isfahan vu que le détour nous y conduit presque.
Petite piste tranquille Dans la plaine, une voiture traîne un peu derrière nous, nous double puis s'arrête un peu plus loin et nous fait signe de nous arrêter. Ils nous offrent maïs et confiserie. Nous allons prendre un verre avec eux dans une guesthouse toute proche. Ils habitent Isfahan, cela tombe bien nous y allons, rdv pris pour le lendemain, ça promet 🤪. Bivouac juste avant Isfahan, le ciel est délirant, montagne en feu ? Non, juste un coucher de soleil !
Nos futurs hôtes sur Isfahan et un coucher de soleil bien délirant ---
Et là où sommes-nous au moment où tu lis ces lignes ? Par ici !
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