4 étapes
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Pas prévu au départ, mais merci covid
Du 20 septembre au 3 octobre 2020
2 semaines
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La Croatie, c’est quoi ? Même si la capitale Zagreb regroupe une partie de l’économie, c’est surtout la partie côtière qui fait parler d’elle. Plus à l’est ou entre les deux, ce ne sont que plateaux et agriculture, économiquement très pauvres. Quasiment 1800 km de côtes et plus de 5000 avec les îles ! Et curieusement, si vous êtes plages de sable fin, cocotiers, parasols et glacières, ne venez pas en Croatie ! Les rares plages de sable ici, ils les couvrent de galets car les croates n’aiment pas le sable. Donc si vous voulez du sable, ben grattez, creusez !

Ce qui rend ce pays si à part, c’est cette côte restée sauvage, avec ses multiples petits villages et petits ports, le tout agrémenté de villes à taille humaine et chargées d’histoires, bien réparties le long de la côte (Zadar, Sibenik, Split, Dubrovnik…). Dans beaucoup de pays, lorsque vous longez une côte, la mer est souvent invisible. Quand vous l'apercevez, ce n’est qu’une immensité bleue, pouvant devenir lassante. Grande différence ici : la mer sur des centaines de km est toujours en visu, et la vue est cassée par la présence d’une île. En effet, cette côte à la particularité de posséder un chapelet d’iles longitudinales et parallèles à la côte. En plus des nombreuses petites anses et ports, le paysage est donc en perpétuel mouvement donnant de l’attractivité à la côte. Rigolo aussi, vous pouvez prendre un ferry qui va vous déposer sur un bout d’une l’ile, vous la traversez, vous arrivez de l’autre côté, vous prenez un autre ferry pour aller à l’ile suivante ou revenir sur la côte. Cool ! Bon à titre perso, nous préférons la côte car la plupart des îles sont surtout un amas de maquis avec parfois quelques particularités sympas (villages ou criques). Se faire une île ou deux c’est sympa, ça change le train train.

A ne pas rater également, à quelques dizaines de km vers l’intérieur, dans une zone montagneuse parallèle à la côte, des paysages d’eau et de cascades bluffants, formations karstiques superbes avec des couleurs d’eaux wouahou, le tout dans une végétation luxuriante (parc de Plivitce, parc krka).

Par contre, évitez si possible juillet et août, que ce soit les parcs ou les villages, vous vous retrouveriez vite au coude à coude. Vous avez rater le coche cette année, covid power 😦. Dans tous les cas, on voyage en Croatie en toute sécurité. Parole de croate "ici, 99 % des personnes sont croates et nous n’avons pas de problèmes".

Vous trouverez sur notre carte les points à ne pas rater (restau compris 😉), si cela vous tente.

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Ayant déjà effectué les principaux centres d’intérêts de la Croatie en 2016, nous avions prévu de zapper ce pays pour descendre par la Bosnie, pays parallèle. Sortie de Slovénie, seulement 150 km nous attendait en Croatie. Pas de soucis de Covid à cette frontière. Au passage par là, histoire de bivouaquer dans un lieu sympa et se faire une ch’tite promenade au réveil, nous dégotons une gorge (encore une !) seulement connue du tourisme local (Vbrovsko).

Gorges de Vbrovsko pour touristes locaux  

Direction Bosnie… Première petite frontière, fermée. Un garde dans un algéco que je dérange, en train de manger et qui ne sait grosso modo que me dire "Covid NO". 2ème frontière… Test 72h obligatoire, le chef a dit non, rien à faire, demi-tour.

Que faire ? Faire un test ? Zapper la Bosnie et descendre par la Croatie ? Renseignements difficilement acquis, pour faire un test faut se taper 200 km AR minimum, faire une méga queue à l’hôpital dont le service n’est ouvert que de 8h à 10h, payer 80€ / pers et attendre 48 ou 72h minimum. Sachant que la météo ne s’annonce pas des plus sympas et que seuls quelques petits points d’intérêts géologiques nous attirait en Bosnie, ben la réflexion fut rapide : on zappe la Bosnie.

Voyager, c’est s’adapter non ?

Allô Léa, Allô Maro, vous êtes là ? Dans 48h nous arrivons par chez vous… Dubrovnik ! Léa et Maro, un excellent contact que nous avions gardé, suite à leur passage en AirBnb chez nous à Toulouse en novembre 2018. Ils sont là, et à priori ravis de nous revoir dans 2 jours, quand nous aurons avalé les quasi 500 km qui nous séparent d’eux.

Tiens ils ont l’air d’avoir une tête sympa le couple là-bas, au bord de la route en train de faire du stop. Ca vous dit une balade en Cargol ? Vous êtes pas pressé hein ? Ulysse et Myriam des français en plus ! En galère car cause covid ou autre chose, leur bus a été supprimé et ils se retrouvent pour leur 1ère fois en train de faire du stop, dans un endroit plutôt désert avec la pluie qui arrive. Pour eux c’est direction Split, à mi-chemin de Dubrovnik. C’est parti pour un tour ! Vu qu'ils sont chiants et que la relation est difficile, nous décidons de bivouaquer ensemble 😉. Cargol reçoit donc à dormir ces 1ers invités. Bon test pour nous, et bonne expérience pour eux. Le bivouac déniché est des plus sympathiques de surcroît avec barbecue en dur et gazinière au bois en pleine nature. Un coin juste aménagé par les pêcheurs et autochtones du hameau proche. Malgré l’orage de la nuit qui laissera un souvenir de frayeur à Myriam, la cohabitation d’un repas à 4 dans Cargol et l’aménagement de la chambre d’amis sont validés, nickel ! La couche est confortable. Amis lecteurs, vous pouvez donc venir aussi en profiter !

Réveil d'Ulysse et Myriam
La gazinière au bois perdue dans la nature !
Ah le pain grillé du matin au feu de bois ! Vous salivez hein ?
Bivouac au lac de Peruča en compagnie de nos auto-stoppeurs Myriam et Ulysse 

De bons souvenirs donc, mais séparation oblige le lendemain… nous nous retrouverons peut-être sur Dubrovnik !

Nous continuons notre descente, retrouvant avec plaisir le paysage côtier de la Croatie. A 80 km de l’arrivée, nous sommes obligés de passer en Bosnie pour rejoindre Dubrovnik (regarder une carte si vous comprenez pas, une peu d’effort quoi !). A votre avis, Covid 72h again ?

Ben à cette endroit, bizarrerie géographique faisant, c’est passeport et pi c’est tout ! Même si c’est exactement le même pays, c’est comme ça, c’est le monde d’aujourd’hui…

Dubrovnik, nous revoilà !

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En 2016, nous avions vu Dubrovnik en 2 jours, de manière classique. En dehors de la beauté du site de la vieille ville, nous en gardions un léger goût de déception. Cela respirait trop le tourisme de masse, l'interpellation des serveurs pour remplir les restaurants trop nombreux, les multiples boutiques à souvenirs étalant les mêmes objets insipides, la mauvaise impression que seuls les vendeurs habitaient la ville dont ils étaient sans doute même pas originaires.

Contexte, état d'esprit, saisonnalité, météo... de multiples faits peuvent altérer ou bonifier les ressentis et laisser des impressions quasi contradictoires pour un même lieu. Notre vision de Dubrovnik fut en cette fin septembre totalement différente. Nous avons eu la chance d'avoir 3 visions hétéroclites :

En 1er, c'est forcément la situation sanitaire. Appauvri de ces touristes, Dubrovnik change de visage. Les pierres ressortes, les espaces s'agrandissent, les perspectives sont modifiées, les bruits polluants sont estompés, l'air de la mer remplace celui des cuisines, le silence prend un sens, celui de l'histoire de toutes ces vieilles pierres. Les photos des rues ci-dessous pourraient correspondre à un lever du soleil en hors saison (a titre d'infos, en pleine saison, dans la grande rue, vous pouvez vous retrouvez au coude à coude, genre bad trip d'une manif de la CGT !). Mais pour nous, que du bonheur !

En 2ème, la chance de connaître et d'avoir à notre disposition Léa et Maro nos ex-hôtes AirBnb sur Toulouse. Maro, natif du lieu, passionné de sa ville et son histoire, nous fait naturellement vivre avec enthousiasme les vieilles pierres de ce que fut le "Royaume de Dubrovnik" (par ici si vous voulez en savoir un chouia plus). Une simple anecdote intéressante : ce petit empire était connu pour sa maîtrise de la construction de bateaux pour les grands navigateurs et commerçants au long cours. Afin de garder leurs secrets de fabrication, la construction des navires s'effectuaient dans l'enceinte de la cité fortifiée. A la fin de la construction, ils cassaient un mur pour faire sortir le bateau dans le port. Mur aussitôt reconstruit pour attaquer un autre bateau. Quand tu vois la taille des murs, c'est pas gagné !

Nous visiterons avec lui également une ancienne villa, datant de la grande époque (avant le communisme). Villa démesurée, avec des jardins véritables labyrinthes sur de multiples étages, avec une architecture qui vu de la mer devait ressembler à un village fortifié. A l'époque des communistes, ceux-ci avaient réquisitionné cette villa comme tant d'autres, en relogeant les propriétaires dans des minuscules appartements. Partage de richesses ! Depuis 30 ans, cette villa est devenu un restaurant, le siège d'une radio, puis actuellement abandonnée. Des projets sont en cours mais en attendant, seuls les autochtones sont au courant de la situation et se permettent éventuellement d'aller y faire un tour. Merci Maro de nous avoir fait revivre et vivre les pierres de ta ville magnifique.

En 3ème, c'est la météo et notre hébergement singulier qui nous a apporté bien des plaisirs visuels ou auditifs. Orages, mini-tempêtes et petites dépressions ce sont succédés. Nous avons eu la chance de pouvoir jouir d'une vue imprenable sur la vieille cité et la mer, seul en haut de la colline dominant le site. Phénomènes météos superbes avec les orages arrivant de la mer, éléments qui se déchainent, tonerre qui te fait bondir, pluies à l'horizontale mais aussi des lumières de lever ou coucher de soleil, le tout tranquille, au chaud dans la véranda de Cargol avec vue à 180°.

Le tout fut en plus agrémenté de petites soirées agréables, l'occasion de s'imbiber aussi du côté festif, convivial et traditionnel des croates ! Et cerise sur le gâteau, nous retrouvons aussi nos auto-stoppeurs Myriam et Ulysse, laissés une semaine auparavant du côté de Split, le tout agrémentée de Mylène, la cousine de Maro, franco-croate très sympa. On ne se laisse pas abattre non plus !


Pays suivant dans ce trip : Bosnie