En 2016, nous avions vu Dubrovnik en 2 jours, de manière classique. En dehors de la beauté du site de la vieille ville, nous en gardions un léger goût de déception. Cela respirait trop le tourisme de masse, l'interpellation des serveurs pour remplir les restaurants trop nombreux, les multiples boutiques à souvenirs étalant les mêmes objets insipides, la mauvaise impression que seuls les vendeurs habitaient la ville dont ils étaient sans doute même pas originaires.
Contexte, état d'esprit, saisonnalité, météo... de multiples faits peuvent altérer ou bonifier les ressentis et laisser des impressions quasi contradictoires pour un même lieu. Notre vision de Dubrovnik fut en cette fin septembre totalement différente. Nous avons eu la chance d'avoir 3 visions hétéroclites :
En 1er, c'est forcément la situation sanitaire. Appauvri de ces touristes, Dubrovnik change de visage. Les pierres ressortes, les espaces s'agrandissent, les perspectives sont modifiées, les bruits polluants sont estompés, l'air de la mer remplace celui des cuisines, le silence prend un sens, celui de l'histoire de toutes ces vieilles pierres. Les photos des rues ci-dessous pourraient correspondre à un lever du soleil en hors saison (a titre d'infos, en pleine saison, dans la grande rue, vous pouvez vous retrouvez au coude à coude, genre bad trip d'une manif de la CGT !). Mais pour nous, que du bonheur !
En 2ème, la chance de connaître et d'avoir à notre disposition Léa et Maro nos ex-hôtes AirBnb sur Toulouse. Maro, natif du lieu, passionné de sa ville et son histoire, nous fait naturellement vivre avec enthousiasme les vieilles pierres de ce que fut le "Royaume de Dubrovnik" (par ici si vous voulez en savoir un chouia plus). Une simple anecdote intéressante : ce petit empire était connu pour sa maîtrise de la construction de bateaux pour les grands navigateurs et commerçants au long cours. Afin de garder leurs secrets de fabrication, la construction des navires s'effectuaient dans l'enceinte de la cité fortifiée. A la fin de la construction, ils cassaient un mur pour faire sortir le bateau dans le port. Mur aussitôt reconstruit pour attaquer un autre bateau. Quand tu vois la taille des murs, c'est pas gagné !
Nous visiterons avec lui également une ancienne villa, datant de la grande époque (avant le communisme). Villa démesurée, avec des jardins véritables labyrinthes sur de multiples étages, avec une architecture qui vu de la mer devait ressembler à un village fortifié. A l'époque des communistes, ceux-ci avaient réquisitionné cette villa comme tant d'autres, en relogeant les propriétaires dans des minuscules appartements. Partage de richesses ! Depuis 30 ans, cette villa est devenu un restaurant, le siège d'une radio, puis actuellement abandonnée. Des projets sont en cours mais en attendant, seuls les autochtones sont au courant de la situation et se permettent éventuellement d'aller y faire un tour. Merci Maro de nous avoir fait revivre et vivre les pierres de ta ville magnifique.
En 3ème, c'est la météo et notre hébergement singulier qui nous a apporté bien des plaisirs visuels ou auditifs. Orages, mini-tempêtes et petites dépressions ce sont succédés. Nous avons eu la chance de pouvoir jouir d'une vue imprenable sur la vieille cité et la mer, seul en haut de la colline dominant le site. Phénomènes météos superbes avec les orages arrivant de la mer, éléments qui se déchainent, tonerre qui te fait bondir, pluies à l'horizontale mais aussi des lumières de lever ou coucher de soleil, le tout tranquille, au chaud dans la véranda de Cargol avec vue à 180°.
Le tout fut en plus agrémenté de petites soirées agréables, l'occasion de s'imbiber aussi du côté festif, convivial et traditionnel des croates ! Et cerise sur le gâteau, nous retrouvons aussi nos auto-stoppeurs Myriam et Ulysse, laissés une semaine auparavant du côté de Split, le tout agrémentée de Mylène, la cousine de Maro, franco-croate très sympa. On ne se laisse pas abattre non plus !
Pays suivant dans ce trip : Bosnie